Plusieurs sentiments pouvaient cohabiter dans les têtes françaises au moment de rencontrer les Portugais.
Laver une nouvelle fois l’affront de la déroute de l’Euro 2020.
Choisir l’équipe à qui on offre un voyage au Japon.
Ne pas prendre de risque et leur mettre une branlée ou au contraire, gérer son match et assurer la qualif.
11-5 à la 15e, la réponse est sur le terrain.
Vincent Gérard est extraordinaire, Gaspar ne touche pas un cuir.
Les hommes de Paulo Pereira doivent certainement rêver d’une première participation aux Jeux, mais une nouvelle fois, le théorème du gardien de but se vérifie : impossible d’envisager quoi que ce soit quand votre adversaire marque à chaque tir.
Le brillant coach portugais prend un temps mort, recadre ses joueurs mais surtout, lance Gustavo Capdeville dans l’arène.
Résultat, 13-12 à la mi-temps.
Les bleus ratent quelques tirs, malheureusement pour Michaël Guigou qui ratent l’occasion de rejoindre Volle, Fernandez et Karabatic au firmament des buteurs tricolores.
En l’absence de Nikola, et peut-être en attendent son retour, Remili doit rassurer Patrice Canayer : à chaque temps-mort, Guillaume Gille annonce un système simple, sans blabla superflu. Puis Nedim prend la parole.
A coup de 7 contre 6, la deuxième période est équilibrée, jusqu’à la 51e, 25-23 pour la France, qui de toute façon se dirige tranquillement vers les JO.
28-25 à trois minutes de la fin, on se dit que les carottes ont fini leur cuisson.
Les Croates débouchent le champagne, et les Portugais semblent presque résignés, pas en mesure d’inverser le cours de l’histoire.
Deux buts, un arrêt, une contre-attaque, un buzzer qui sonne quelques centièmes avant le but de Valentin, Porte, cette équipe valide son billet estival.
Un 4-0 d’anthologie pour cette jeune équipe.
Terrible pour des Croates assez brillants ce weekend, on pourrait penser que le sport est parfois une méritocratie.
Depuis trois ans, les lusitaniens font souffler un vent de fraîcheur sur un sport figé dans le conservatisme.
Des clubs qui progressent, des joueurs brillants et un entraîneur très compétent, la qualif est une récompense méritée.
La France enquillera ses huitièmes Jeux consécutifs, le Portugal ses premiers !
Et puis quel hommage à Alfredo Quintana, tragiquement disparu il y a deux semaines. Ironie du sort, ses potes iront faire un tour au Japon sans lui.
Le petit Marvin Nathaniel n’est pas né à La Havane, mais dans le New Jersey.
Une mère seule, cinq frères et sœurs, fin de l’école à treize ans, il découvre la boxe à quinze.
Durant ses trois premières années pros, il enchaîne les KO’s mais aussi un nul et deux défaites aux points.
Après un nul très controversé pour son premier championnat du Monde, il décroche enfin la ceinture mondiale des moyens à 26 ans.
Puis il conserve 12 fois son titre.
Des matchs incroyables contre Duran, Hearns ou Mugabi.
Des KO’S comme s’il en pleuvait.
Des nuits blanches devant Canal Plus, pour des combats au petit matin avec les yeux qui piquent.
Dégouté par une défaite controversée contre Sugar Ray Leonard, il attend une revanche qui ne viendra jamais et prend sa retraite.
Marvin Marvelous Hagler n’est allé qu’une fois au tapis, au 1er round contre le marteau argentin, Juan Roldan. Avant de le coucher au 11e.
Ce weekend, il a été mis KO pour la première, et la dernière fois…
Adieu champion.
Et bonjour à Alfredo, buvez donc un p’tit mojito à notre santé.
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