Une saynète que beaucoup d’hommes ont pu vivre dans une piscine de France ou de Navarre :
- Monsieur, l’accès au bassin est interdit à ceux qui n’ont pas de bonnet de bain !
- Mais je suis chauve.
- Monsieur, si on commence à faire des exceptions, c’est la porte ouverte à tout.
Comme il est bon de voir de courageux fonctionnaires s’ériger en remparts contre les privilèges de toute nature. Mieux, on n’a pas attendu le Covid pour que de bienveillants hygiénistes se dressent contre le péril microbien qui nous guette tous.
- Jeune-homme, l’accès au bassin est réservé à ceux qui portent un maillot de bain !
- Mais Madame, c’est un short de bain.
- Ce n’est pas propre.
- Mais Madame, il sort de la machine, et je viens de l’enfiler.
- C’est le règlement, tout le monde doit le respecter.
C. est enchanté de faire demi-tour laissant à ses potes le soin de s’éclater sans lui à la pistache.
- Quelle conne !
- C’est pas grave, tu auras du temps pour faire tes devoirs.
- Trop drôle ! C’est vraiment la loose.
- Tu veux que j’te dise ?
- Quoi ?
- Ça fait trois jours que je porte mon maillot.
- Espèce de porc !
- Comme ça je vais pouvoir le nettoyer…
Tous les « politiques » ne sont pas là pour exercer un job juste parce qu’il n’est pas si mal payé. Quelques noms resteront célèbres pour avoir incarnés des changements fondamentaux. Simone Veil aura évité à de nombreuses femmes d’aller se faire charcuter en Belgique à coup d’aiguilles à tricoter. Robert Badinter aura permis à certains condamnés d’échapper à la lame acérée de la guillotine.
Mais tout cela n’est que de la roupie de sansonnet, qui plus est au service de citoyens qui ont quelque chose à se reprocher !
Alors que le simple fait d’aller à la piscine peut conduire n’importe quel quidam à se faire recaler ! Plus fort que Simone et Robert, Eric Piolle a décidé de mettre fin à une injustice qui décrédibilise notre République.
« Je ne souhaite pas particulièrement autoriser le burkini. Je souhaite enlever tous les interdits qui pèsent aujourd’hui sur les tenues vestimentaires des femmes. Je souhaite qu’elles puissent aller à la piscine les seins nus, comme les hommes, que tout le monde puisse porter des maillots couvrants pour se protéger du soleil. Je souhaite que les femmes et les hommes puissent exprimer leurs opinions politiques et religieuses à la piscine, comme dans la rue, comme le dit la loi de 1905. »
Ceux qui dénoncent une dérive « islamo-gauchiste » ne sont que des fouille-merde.
« Chacun s’habille comme il veut, assure l’édile. Les femmes qui demandent à se baigner en burkini ne le font pas tellement pour des raisons religieuses. Elles pointent des discriminations… qui pèsent sur les corps des femmes… Comme à l’Assemblée nationale ou au Sénat il y a dix ans, quand les femmes ne pouvaient rentrer en pantalon. »
Quand le débat politique prend une telle hauteur, on ne peut que s’incliner devant tant de noblesse. Ce combat pour la liberté restera dans l’histoire !
Les femmes pourront enfin tomber le haut ou se protéger du soleil, très nocif en Isère. Mieux encore, les centres aquatiques deviendront enfin le terrain d’expression qui manquait à notre belle démocratie.
Les « gilets jaunes » pourront nager avec leur gilet, jaune.
Les « punks-à-chien » pourront faire trempette avec leur meilleur ami.
Les immuno- dépressifs, honteusement discriminés par des mesures trop laxistes, pourront garder leur masque.
En 1848, Victor Schœlcher faisait abolir l’esclavage.
En 2022, Eric Piolle va peut-être mettre fin à une terrible oppression vestimentaire.
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