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SUPERDUPONT


En 1972, il fallait lire Strange pour s’enflammer devant les exploits d’Iron Man, Spider Man et des autres. Côté français, le génial Marcel Gotlib créait un super-héros bien franchouillard, Superdupont, coq sur l’épaule et béret vissé sur la tête.

 

En 1996, Jean et Marie-Pierre donnent naissance à Antoine dans la bonne ville de Lannemezan. Quand on vit dans ces contrées inhospitalières, on a le choix entre deux ballons, de rouge ou ovale. Pour notre plus grand bonheur, le petit Dupont a choisi le rugby.

En 1998, Kyllian voit le jour à Bondy, grâce au pénalty transformé par Wilfrid et Fayza. Nul en rap et en commerce de stupéfiants, le petit Mbappé perce dans le foot.

 

2023, notre pays accueille une Coupe du Monde de rugby, qui malgré deux finales, se refuse à lui depuis toujours. Après un match grandiose en ouverture contre les Blacks, un poète namibien lui met un bon coup de casque lors de la défaite 96-0 de son équipe : bilan, fracture maxillo- zygomatique avec opération à suivre.

L’épisode va tenir le pays en haleine pendant trois semaines. Antoine est bien présent en quarts mais ne peut empêcher les Springboks de sèchement nous sortir… d’un point !

 

Le 2 février 2024, le XV de France ouvre le Tournoi contre l’Irlande… sans son iconique demi de mêlée. Le Toulousain a décidé de délaisser le XV pour le 7, avec les JO en point de mire. Le pari est audacieux, incertain, suicidaire diraient certains. D’autres vont même jusqu’à dire qu’il quitte le navire à un moment charnière de l’ère Galthié. Son planning est alors fait d’aller-retours entre les deux sports, avec come-back programmé à Toulouse pour les phases finales.

25 mai, victoire en Champions Cup.

28 juin, victoire en Top14.

Après une douche, quelques bières et une bonne sieste, Antoine rejoint ses potes du 7 à Marcoussis.

 

Kyllian a deux rêves de gamin, signer au Real et faire les JO à domicile. Manu y croit, nous y fait croire, mais Florentino n’est pas un philanthrope. Les 15 grosses coupes de la Maison Blanche ne sont pas un hasard !

Sa fin de saison pitoyable ne l’empêche nullement de fanfaronner qu’il flambera à l’Euro. Là encore, un coup de carafon va changer le cours de l’histoire. A la 86e minute du match contre l’Autriche, Kiki décide de tenter sa première tête depuis cinq ans. Il rate le ballon… mais pas l’épaule de Denso : bilan du crash, il s’éclate le pif. Après un suspens national insoutenable et un match de repos, le vengeur masqué reprend du service pour quatre prestations très éloignées de ses prétentions initiales. En deux ans le fils de la Nation, adoubé par Manu 1er, est devenu un sale gosse capricieux et insupportable avec ses partenaires. Mais en plus, l’ex chouchou du pays s’est totalement raté dans deux big matchs, les demies de l’Euro et en Ligue des Champions.   

 

Samedi 28 juillet, le 7 de France défie les Fidji, double champions olympiques en titre et invaincus en 17 matchs !

7-7 à la pause, Antoine entre à la mi-temps : une percée de 60 m suivie d’une passe décisive, deux essais, un café, l’addition, 27-7 !

Puissance, technique, mental, état d’esprit, humilité, détermination… beaucoup de fées se sont donné rendez-vous dans les Hautes-Pyrénées pour se pencher sur son berceau.

Une dinguerie. Dupont est devenu celui qui incarne l’autre devise tricolore :

 

Impossible n’est pas français.

 

Un adage que certains coachs feraient bien de méditer.

Si Karabatic déraille, Dupont est prêt pour le remplacer, idem si Wemby ou Lacazette se blessent. Il se murmure que Teddy Riner et Kevin Mayer pourraient bien lui laisser leur place…

 

Il arrive que la réalité dépasse la fiction, Superdupont est sorti des pages de sa BD. Marcel Gotlib doit sourire là-haut, bien calé entre les nuages.

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