Avec le coco à deux euros, tout le monde se pose la question de la bagnole électrique. Pour 100 balles par mois, on peut même s’offrir une Dacia Spring, à condition d’aimer les recharges.
Sinon, pour ceux que l’indigence dégoûte, il y a toujours le Sunreef 80 Power Great White. Vous pouvez vous offrir ce rafiot pour la modique somme de 5 patates, à condition de ne pas habiter Pontault-Combault. En effet, si cette charmante bourgade de l’Est parisien a su s’équiper de nombreuses bornes de recharges, les places de Yacht y sont encore trop rares !
Rafa ne se déplace qu’en Kia quand il prend le volant, ou en jet privé quand il y a trop de monde sur le périph. Mais la plupart du temps, le majorquin ne se pose pas la question de l’électrique ; il bourlingue dans les Baléares à la barre de son Sunreef 80, avec salle de muscu, cabine de cryothérapie et cuisine Mobalpa en olivier du Mexique.
Le reste du temps il joue au tennis, et plutôt pas mal.
Le gaucher espagnol vient du reste d’aligner 20 victoires d’affilée depuis début 2022, alors qu’il revenait de six mois d’arrêt. C’est extraordinaire mais pas historique, Djoko avait déjà fait mieux en 2020, et surtout en 2011 où le Serbe en avait enchaîné 41 ; Roger l’avait privé de saladier en demie à Roland, et d’égaler les 42 victoires consécutives de Big Mac en 84. Mais c’est une série en cours, et à Rafa, rien d’impossible : pour commencer, on imagine mal Fritz lui voler sa 21e. Ensuite, après quelques jours de repos sur son bateau, bercé par le clapotis du port de Manacor, il serait bien capable de tout gagner sur la terre battue. Ne l’a-t-il pas déjà fait en 2006 et en 2010 ?
Tout avait commencé en janvier, à l’open d’Australie.
Deux sets perdus en quarts contre Shapovalov, un contre Berrettini en demie, il se retrouve en perdition totale en finale en face d’un Medvedev qui le matraque comme rarement il l’a été.
Cette fois-ci, nul besoin d’un passage de quelques minutes au vestiaire pour retrouver des couleurs. Il l’avait fait quelques jours plus tôt, contre un jeune canadien qui avait le toupet de lui faire visiter la Rod Laver Arena, en long en large et en travers…
Tant qu’il y a de la vie… Là où certains lâchent l’affaire, pètent leur raquette ou insultent leur box, lui a cet instinct de survie chevillé au corps.
Ce jour-là, Nadal n’a pas seulement décidé de survivre. Il est allé chercher dans sa besace, des armes censées ne pas être les siennes.
Dominé au fond, il sait bien que ses lifts légendaires ne changeront pas le fil de l’histoire. Alors, il va inverser le cours tennistique de ce match, grâce à son service et à sa volée !
C’est un miracle, il se transforme en Federer.
Ces coups sont joués, comme d’hab, avec un maximum d’engagement et d’intensité. Ils semblent moins fluides, moins purs que ceux du Suisse, mais il va chercher ses points au filet, avec un toucher fabuleux. Djokovic déjà, avait tenté le coup en finale de l’US open. Le Serbe s’était muté en adepte du chip and charge et du service-volée, mais ça n’avait pas suffi.
Le changement stratégique de Rafa était nécessaire, mais pas désespéré : il s’est avéré payant parce que Rafa a très bien servi, et s’est montré exceptionnel au filet. Comme Roger !
Après plus de 5H20 d’une lutte épique, il s’imposera au 5e set et privera Daniil d’un deuxième majeur qui lui tendait les bras.
Il remet le couvert contre le Russe à Acapulco quelques semaines plus tard, mais facilement cette fois.
La Californie n’est pas seulement le paradis du vin, du surf et du cinéma. C’est également celui de la démesure. On y trouve autant de milliardaires que de RMIstes en Seine-Saint-Denis. Larry Ellison, PDG d’Oracle, fait partie des dix plus grosses fortunes de la planète. Il s’est offert le Rising Sun, un petit joujou de 138 mètres, le plus grand yacht privé du monde. A côté de ce barlu, celui de Rafa passe pour un canot pneumatique …
Larry a aussi demandé à son paysagiste de créer un des plus beaux golfs du monde dans son jardin. Son maçon lui a construit un complexe invraisemblable à Indian Wells, dans le désert californien, dans lequel il organise tous les ans un des plus grands tournois de l’ATP.
Quand on parle de démesure…
Les têtes de séries tombent comme des mouches, Monfils se paye même le scalp de Medvedev, éphémère numéro 1 mondial.
Korda et Opelka bousculent Nadal en lui prenant un set.
Et puis Alcaraz et ses larges épaules se dressent devant lui. Une tempête du désert s’invite au bal des demies, avec des vents à décorner les bisons.
Il y a un an déjà, Carlos avait rencontré son idole à Madrid. Il s’était fait botter le derche comme un sale gosse par son père. Mais depuis, il est entré dans le top 20, ses progrès sont spectaculaires. Pendant une heure Eole va perturber les deux ibères, mais le jeu va atteindre une intensité jamais vue à ce jour.
Un remake de Terminator 2, où un vieux modèle d’androïde se fait victimiser tout le film par un modèle nouvelle génération. Mais à la fin, même à moitié mort, c’est toujours Arnold qui gagne.
A 18 ans, Carlos Alcaraz est une machine de guerre. Son physique, son mental et son tennis sont incroyables, d’un niveau totalement irréel : on n’a jamais vu une telle puissance, autant de solidité, avec en prime un toucher de velours au filet. Son jeu frise la perfection.
Son ainé ne lâche rien et ne refuse pas le bras de fer, même si son adversaire donne l’impression d’être un peu plus fort dans chacun des domaines du jeu.
Tous sauf un, le mental.
Au moment où l’on pense que Rafa va plier, il retrouve le chemin du filet où deux-trois volées magiques inverseront le cours du destin.
Mc Enroe, sors de ce corps.
Carlos a bien failli tuer papa, ça ne sera pas pour cette fois. On n’est presque sûr qu’un jour, il sera numéro un. Mais pour le moment son père n’a pas voulu crever.
Il parait que Roger vient de reprendre sa raquette, c'est plus pratique qu'un yodel pour taper dans la balle …
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