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MEDAILLE D'OR DE LA LOOSE


Certains prénoms sont à la mode.

Je vous propose une petite expérience sympa et facile à réaliser :

Trouvez-vous une école primaire, avec la cour de récré qui donne sur la rue, ça ne devrait pas être trop compliqué. Petite précision vestimentaire, privilégiez une tenue classique et non extravagante. Evitez d’y aller à poil sous votre imper, vous risqueriez de finir l’année bien au chaud, dans les geôles torrides de la dictature macroniste.

Approchez vous de la clôture, inspirez et appelez assez fort : Louise ! Léo ! Hugo ! Normalement, la moitié des mômes présents devrait s’approcher.

Attention, si vous le faites à la Grande Borne ou aux Tarterets, faites de même, mais avec des patronymes plus exotiques.

Sinon, c’est le bide assuré.


Pour les mots, c’est pareil.

Il suffit d’ouvrir un journal ou d’allumer son poste, et vous n’attendrez pas une heure avant d’en lire ou d’en entendre certains.

Très prisé ces temps-ci, la résilience.

Et pas seulement sur Radio J.


Samir Aït Saïd est un gymnaste français avec un palmarès que d’aucuns rêveraient d’avoir : champion de France et d’Europe juniors en 2006, champion d’Europe 2013 et médaille de bronze mondiale en 2019, le tout aux anneaux.

Excusez du peu !


Et pourtant, sa carrière n’est pas linéaire. Et pour son histoire olympique, on fait plutôt plus dans le chaotique que dans l’idylle.


2011.

Une fracture du tibia le prive des Jeux de Londres.

2016.

Il se qualifie pour la finale des anneaux, avec l’ambition légitime de décrocher une breloque. Une mauvaise réception au saut de cheval, et crac, c’est la fissure !

Double fracture tibia-péroné, adieu veau, vache cochon…

Et surtout, des images terribles qui font le tour du monde, le pauvre Samir devient un symbole de souffrance : on quitte le sport pour entrer dans le tragique.

2021.

On aurait pu se dire que ce gars était comme sa jambe, brisé !

Il revient dès 2017, et en 2019, se qualifie Tokyo.

Il annonce qu’il sera champion olympique et a l’honneur d’être porte-drapeau avec Clarisse Agbegnenou.

Tout va pour le mieux, à part ce bandage au bras.

Au final, ça sera médaille en chocolat, avec on l’apprendra après, une rupture partielle du biceps.


Depuis, on mange de la résilience H24, goûter compris.

Morceaux choisis :


En revenant de ce qui vous était arrivé à Rio, vous méritez la médaille du courage ?

Je me fous de cette médaille…J’ai fait des sacrifices, j’en ai chié. Mais je finirais par l’avoir cette médaille ? C’est sûr et certain.


Vous vous sentez maudit aux Jeux ?

Je ne suis pas maudit car je vais gagner à Paris. Je ne serais pas maudit, vous verrez.


Sacrifices, damnation, on franchit le cap du religieux.

Plus fort que la résilience, la résurrection : on touche au christique !

A ce jour, il n’y a pas grand-monde pour miser le moindre kopeck sur une breloque de Samir à Paris. C’est un peu comme parier sur un nouveau grand chelem de Federer ou une victoire de Mélanchon aux présidentielles.

Une cote énorme.

Plus fort qu’un titre olympique, cet homme est un symbole.

Celui du gars qui en prend plein la tronche et qui se relève toujours.

Comme Rocky, comme Poulidor.

Et qui a vécu à Champigny-sur Marne, comme Georges Marchais.


Comme Clarisse…



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