Perdre en demi est devenu une bien mauvaise habitude.
C’est même la troisième fois de suite, en quatre ans !
En jouer une semblait inespéré, mais après sept victoires, on pouvait envisager de quitter l’Egypte avec un peu de métal. Pour cela, il en faudra une huitième, et contre l’Espagne …
Après une défaite, on peut faire le tour de tout ce qui a mal fonctionné.
Les nostalgiques d’un passé doré, glorieux anciens ou analystes de comptoir, stigmatisent un manque d’engagement défensif.
Pascal Mahé, Didier Dinart, Bertrand Gille et tant d’autres ont broyé tellement de brillants joueurs, que le combat est entré dans l’ADN de cette équipe, souvent synonyme de victoire.
On peut tous tomber d’accord sur cette condition nécessaire, mais pas suffisante.
La défense est un affrontement collectif où l’on ne peut pas faire grand-chose sans s’imposer dans l’affrontement.
On se rappelle d’un célèbre toulousain, à l’accent truculent, qui répétait à chaque temps-mort :
« Il faut gagner vos duels !»
Attention quand-même, il ne suffit pas de mettre six bouchers-charcutiers sur le terrain pour faire le job en cassant la bouche de chaque adversaire.
C’est aussi un domaine dans lequel la lecture du jeu et l’articulation collective sont importants.
Dans ce registre, l’absence de Luka Karabatic a fait mal, et Kung-Fu Di Panda a manqué son rendez-vous. Trop dur, souvent en retard, il a fini dans les tribunes avec une belle biscote. Toute rouge.
Le handball sans arrière est un sport difficile.
On peut bidouiller, chercher des solutions, comme en quarts contre la Hongrie. Mais globalement, jouer sans tireurs efficaces mène rarement à la victoire.
Nikola Karabatic, Prandi out, la blessure de N’Guessan a mis trop de pression sur les épaules trop frêles de Lagarde et Acquevillo. Mem, Richardson et Mahé à la rue, c’est Remili qui a pris le jeu à son compte.
Le jeu en lecture et de duel a toujours été une spécialité française. En 2017, l’équilibre entre initiative individuelle et jeu conduit par un meneur a été parfait.
S’en remettre à un maître à jouer du type Hansen, Sagossen, Lekaï ou Schmid est confortable quand les choses tournent mal. Mais dangereux quand ils faiblissent ou quittent le terrain.
Nikola peut être ce chef d’orchestre.
Ça ne se décrète pas, c’est une légitimité que les autres vous donnent.
Kentin a eu beaucoup de mal à endosser ce rôle lors des deux derniers matchs, et Nédim est en train d’essayer. On verra dans l’avenir.
Le hand est un sport où tout le monde est sympa.
Des centaines de sélectionneurs donnent leur avis sur les réseaux sociaux, mais globalement sur un ton cordial. Une atmosphère ouatée, parfois à la limite de l’entre-soi.
La grande famille, loin des standards amicaux des « supporters » de l’OM.
Les joueurs qui passent au micro font ce qu’ils peuvent.
Manque d’agressivité, hommage aux suédois, chemin parcouru depuis les deux matchs contre la Serbie…
Une langue de bois tellement normale…et insipide.
Difficile de faire autrement.
« On a perdu parce que mes potes Yann et Vincent ont été nuls à chier ! »
Inimaginable et pourtant :
Quatre arrêts à deux sur le match, la Suède à 86% de réussite au tir !
Même si on ne peut tout ramener à une stat, celle-ci fait mal.
Quasiment impossible de gagner avec si peu d’arrêts.
Et si finalement si on avait perdu ce match le 18 janvier un peu après 18H00 ?
Contre la Suisse.
Quand Wesley Pardin s’est flingué le croisé …
Côté staff, ce n’est pas parce que la planche est savonnée qu’il n’y a pas de pain dessus…
Remobiliser les troupes pour taper l’Espagne.
Le début de match sera essentiel, il faudra leur marcher dessus, et espérer que nos portiers supportent la pression qu’ils doivent ressentir depuis deux jours.
Cibler Raoul, le frangin d’Alberto " l'éparpiller façon puzzle ", et se méfier d’Alex Dujshebaev, joueur fantasque et passeur absolument génial.
Valider ce voyage au pays des pharaons par autre chose que du chocolat serait une bonne chose, avec 8 victoires en 9 matchs.
Et puis comme à chaque fois, c’est à la fin de l’olympiade qu’on comptera les breloques…
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