- Putain fait chier ! 28 briques en billets de 10 francs !
- Désolé, y’avait plus de grosses coupures.
- C’est malin, comment vais-je faire pour rentrer chez moi avec 17 valoches.
Audiard n’y est pour rien, cette saynète surréaliste n’est pas tirée d’un film de gangster.
Dans l’antichambre de l’Élysée, l’aide de camp d’un dictateur d’opérette offre une montagne de cash à l’avoué du président. Époque bénie, quand certains pays sous-développés respectaient encore leurs bienfaiteurs. Général-président, empereur ou président à vie, tout ce qui compte de démocrates africains entretenait une amitié solide à coup de biffetons. En échange, les ex-colonies recevaient des aides substantielles qui allaient presque intégralement dans la fouille de leurs dirigeants. Pendant ce temps, les peuples crevaient la dalle.
CQFD, la « Françafrique » a prospéré jusqu’à ce que Sarkozy mette un terme à cette immense pompe à fric. L’agité du Karcher préférait la compagnie plus convenable de Mouammar Kadhafi, célèbre philanthrope Libyen.
15 ans plus tard, la justice tricolore a osé coller un an de cabane à Nico, juste pour un simple coup de pouce numéraire !
La corruption est un mal endémique qui ronge la planète, du Vénézuela en Russie et du Soudan en Corée du Nord, en passant par la Somalie, championne du monde toutes catégories…
Dans ce marasme, un pays est là qui résiste encore et toujours à ce cancer généralisé. Notre belle devise nous en protège, comme les brocolis du désordre cellulaire. Au delà de l’intégrité reconnue de nos politiques, un statut particulier garantit l’indépendance de millions de fonctionnaires devant des groupes de pression ou des intérêts privés.
Autrement dit on est tranquille, ici rien ne peut nous arriver. La France n’est pas une république bananière !
Comme des millions d’autres, C. voit le jour en région parisienne la fin du siècle dernier. Loin d’être des crève-la-dalle, ses parents ont eu la bonne idée de faire jouer quelques relations municipales. Leur dossier a sauté la pile, un logement social leur a été attribué par une commission paritaire impartiale, un modeste duplex de 128 m².
Dans ce monde cruel, il faut bien aller à l’école. Heureusement, la "carte scolaire" garantit l’égalité des chances gravée sur le fronton de sa Mairie, un système d’affectation des élèves que la terre entière nous envie. Ce petit privilégié vit dans la charmante bourgade de Goussainville, l’École Primaire Sévigné est son établissement de secteur. Accessoirement classée 3772e au classement de l’Indice de Position Sociale, autant dire que ce bahut est un vrai bouge. Mais quelques relations opportunes l’enverront à Buc dans les Yvelines à l’École Élémentaire Louis Blériot, meilleur IPS francilien. Ça fait certes de la route, mais quand on aime…
Puis vient le temps des premières filles, des premières clopes et des voitures… Le permis de conduire est un précieux sésame que personne n’est sûr de réussir… sauf ceux qui se l’offrent, moyennant 3-4000 € dans toutes les bonnes officines. Et assurer son véhicule est devenu une nécessité dont se dispensent plus de 500 000 conducteurs. Pour le contrôle technique, chacun sait que moyennant 50 €, la pire des guimbarde peut se voir autorisée à prendre la route.
Afin de ne pas se tuer à la tâche, il est salutaire de s’accorder un break de temps à autre. Rien de plus facile, ça ne vous coûte que 23 € chez tout médecin soucieux de se construire une clientèle, dont 21 vous seront généreusement remboursés. Si malgré ces précautions vos hanches couinent, vous n’échapperez pas à la prothèse. Ça tombe bien, le meilleur système de santé au monde veille sur nous. En trois semaines, vous pouvez obtenir un rendez-vous à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges, noté 1,9 sur Google. Pour la même prestation dans le service du professeur Saillant à La Pitié, il est vivement conseillé de connaître quelqu’un au secrétariat. Sauf si vous avez la patience d’attendre 19 mois… ou de quoi vous faire délester de 1200 € pour dépassement d’honoraire ; quand on souffre…
Un océan nous sépare du Mexique, pays si cher à Bruno Retailleau.
On se dit que là-bas, les cartels font la pluie et le beau temps. Mais pas de ça chez nous : quand un fonctionnaire zélé se prend un bifton pour un coup de tampon, il est hors de question qu’un policier crache sur dix fois plus pour un renseignement anodin ou cent fois plus pour un malencontreux vice de forme. Ici, les représentants de l’ordre sont droits dans leurs bottes et insensibles aux menaces amicales qui pourraient peser sur leur famille. De toute façon ils n’en ont pas, ils sont tous célibataires !
Cadbury a honteusement stoppé la production des Fingers.
Les narcotrafiquants sont comme le nuage de Tchernobyl… ils se sont arrêtés à nos frontières.
Et pourquoi les profs ne gagneraient - ils pas en bienveillance éducative moyennant une petite enveloppe ?
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