Le Djoker n’a plus 18 piges depuis bien longtemps.
14 ans exactement.
Depuis le début de sa longue carrière, il s’est forgé le palmarès le plus impressionnant de l’histoire.
Une construction tellement subtile. Un cocktail de travail, d’intelligence, de talent, de physique et de mental, à la limite de la déshumanisation.
Roger et Rafa, ses rivaux du big 3, ont su se forger une popularité qui fuit Nole depuis toujours. L’un grâce à son élégance, l’autre par son courage et son abnégation.
Et pourtant, le Serbe est de loin le plus drôle et le plus humain des trois.
C’est ainsi, ça s’appelle l’image médiatique, souvent éloignée de la réalité et parfois injuste.
Le Suisse et l’Espagnol sont adulés, mais je ne suis pas persuadé qu’ils soient, en réalité, les chevaliers blancs que le public voit en eux. Ni que Novak soit l’abominable homme des vestiaires qu’on prétend qu’il est.
La réalité est sans doute plus subtile qu’il n’y parait…
Londres, Melbourne, New-York ou Paris, Djoko a été sifflé sur tous les courts du monde. A part chez lui, à Belgrade, où il s’est fait botter l’oignon par Karatsev…
Ce dimanche, il pouvait définitivement s’extirper de la mêlée, avec une 21e levée et un Grand Chelem calendaire !
On ne sait pas ce qui s’est réellement passé dans sa tête et son corps, mais Daniil Medvedev l’a copieusement dominé, sans avoir à insulter son coach, l’arbitre ou le public.
A 5/4 au 3e set, le sport a basculé dans la légende, comme ça arrive parfois.
Le Russe est bien parti pour son 1er titre majeur, le Serbe semble dépassé par l’enjeu, comme Serena quelques années auparavant.
Lui le cyborg sans cœur !
Et là, crac, la fissure !
Une embellie, un moment de grâce : le public l’acclame, il prend sa serviette et se met à chialer !
Comme un môme, à chaudes larmes.
Il perd tout contrôle, et lâche des flots lacrymaux devant les 20 000 spectateurs du Arthur Ashe : on fait plus intimiste comme psychanalyse, seul sa chaise, livré en pâture à des millions de téléspectateurs voyeuristes.
Mais le pire dans cette histoire, n’est pas que ce soutien populaire arrive au moment où son rêve s’envole.
Contrairement à France TV, Eurosport ne vit pas sous perfusion de subsides. Cette chaîne a besoin de la pub pour vivre.
Mais là, trop c’était trop !
5 minutes de pub tous les deux jeux, largement de quoi perdre le fil de la dramaturgie d’une finale.
Un coup de matraque de plus, nous a fait rater les larmes du Djoker.
Merci MacDo, DHL et Tennispoint.fr, grâce à vous, je suis totalement passé à côté de l’essentiel :
"Félicitations à Daniil pour son match incroyable. S'il y a bien quelqu'un qui méritait de gagner ce Grand Chelem, c'est toi. Je te souhaite encore plein de victoires en Grand Chelem et plein de succès à l'avenir. Même si je n'ai pas gagné le match, mon cœur est rempli de joie, je suis le plus heureux du monde parce que vous avez rendu ce moment particulier. Vous m'avez fait me sentir spécial. Je ne me suis jamais senti comme ça à New-York. Merci pour ce soutien. Je vous aime et je vous reverrai très vite".
Si ça ce n’est pas la grande classe !
Une défaite qui vaut 1000 victoires.
Ronald Reagan a bien fini président des Etats-Unis, alors quelque chose me dit que cet homme pourrait un jour diriger la Serbie.
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