PARTIE I:
« Vive le sport individuel ! Vive l’EPS ! Le succès de nos équipes de France d’AGN illustre la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école. Saluons le travail des enseignants d’EPS et la bonne collaboration avec les fédérations… des sports comme l’athlétisme, la gymnastique et la natation sont des sports très pratiqués à l’école par nos professeurs d’EPS depuis tant d'années… »
Et n’oublions pas le succès de notre équipe de France de boxe, sport très pratiqué dans les cours d’école, et les manifestations anti-passeport sanitaire. Après l’avoir été pendant deux ans sur les ronds-points par des milliers de gilets jaunes, encadré par de bienveillants CRS.
A moins que ça ne soit le contraire.
Les hommes politiques sont des ferrailleurs.
Ils ne bâtissent plus grand-chose mais récupèrent tout ce qu’ils peuvent, tout ce qui pourrait motiver quelques décérébrés à mettre leur blaze sur un bulletin de vote.
Il faut dire que la tentation est grande, proportionnelle au bilan extraordinaire de ces trois sports à Tokyo.
L’argent pour Kéké-la-braise, idem pour le frangin de Laure, c’est surtout en gymnastique que l’on mesure le travail effectué dans les établissements scolaires, par ces fonctionnaires si compétents.
Ces nombreuses médailles sont un peu les leurs, et les félicitations de Jean-Mich doivent sonner comme une Marseillaise : je les imagine chantant l’hymne à tue-tête, entre une chipolata et un verre de rosé !
Avec la larme à l’œil, l’envie pressante d'être déjà en septembre et de retrouver ces apprentis champions. Finalement ma charcutière avait raison : il ne faut pas piquer les saucisses avant de les cuire au BBQ, les vacances des profs sont bien trop longues.
Dans ce cas précis, parler de récupération frise le complotisme.
S’il y en a un qui œuvre pour le sport depuis sa nomination, c’est bien son ministre de tutelle.
Dans cette optique, le volet EPS de sa réforme des Lycées est édifiant.
Clasher ainsi cette matière en évoquant le fameux « référentiel bondissant » confine à la mauvaise foi et à la jalousie.
Et s’avère totalement éculé.
Il fallait que nos lycéens sortent de l’ambiance homophobe et testostéronée des vestiaires, il était temps d’élargir cette vision restrictive du monde qui les entoure.
Le sport est dépassé, vive les expériences corporelles caractéristiques !
Rassurez-vous chers parents, on ne parle pas de LSD ou de sodomie.
Ça fait plus d’un demi-siècle que les hippies ont troqué leur tunique népalaise contre un costard Arnys.
Comme Fillon.
Vos enfants ne feront plus de sport mais expérimenteront des PPSA, des pratiques physiques, sportives et artistiques, plus excitantes que contre-nature.
Si le sauvetage aquatique, la danse de couple ou les arts du cirque deviennent olympiques en 2036, la moisson de breloques risque d’être impressionnante.
Par contre, revivre la récolte nippone sera difficile.
Notre jeunesse ne fera plus de gymnastique, mais tentera de réaliser une prestation corporelle provenant d’un processus de création artistique ou d’une production de formes codifiées, destinée à être vue et appréciée.
Tout va pour le mieux, les jeunes chenapans ne se croûteront plus au mini-trampoline. Et surtout, les jeunes filles éviteront les mains pleines de doigts d’un professeur lubrique, toujours prêt à effectuer une parade salvatrice.
Même punition pour l’athlétisme, nos apprentis bacheliers réaliseront une performance motrice maximale, mesurable à une échéance donnée.
Parfait pour se préparer aux JO, échéance s’il en est !
En plus, on attendra d’eux qu’ils s’engagent en sachant gérer les efforts musculaires et respiratoires nécessaires et en faisant le meilleur choix dans l’action entre le maintien ou l’augmentation de sa puissance.
Et dire que des mauvaises langues fustigent encore le manque d’ambition de l’institution scolaire.
Quelle bande de nazes !
Vous vous imaginez être capable de courir un 60 m en gérant vos efforts respiratoires et en décidant à 5 mètres de l’arrivée de maintenir votre puissance plutôt que de chercher à l’augmenter.
Autant réciter par cœur Les Châtiments de Victor Hugo, ou tenter de résumer son œuvre en quinze lignes.
On comprend mieux pourquoi nos athlètes n’ont jamais été champions olympiques de Français !
Pour la natation c’est réglé, il n’y a pas assez de piscines.
Et quand c’est le cas, elles ferment tous les 15 jours parce qu’un sale môme a confondu le petit bain et les toilettes...
PARTIE II:
Si les ARS veillent sur notre santé virale, le Conseil Supérieur des Programmes est là pour nous pondre des contenus scolaires connectés avec la réalité du terrain, en phase avec les besoins de la jeunesse et sans aucun présupposé idéologique : la France peut s’enorgueillir d’avoir le meilleur système éducatif du monde.
Largement meilleur que le Somalien ou celui du Groenland, incapable d’apprendre le moindre rudiment de langage aux phoques qui pullulent. En 2021, le pourcentage de réussite au Bac était chez nous de 93,74 %, bien plus élevé que celui de ces phocidés totalement ignares.
Les parents peuvent dormir tranquilles, il faut le faire exprès pour sortir du Lycée sans diplôme : plastiquer la salle des profs, ou torturer une camarade de classe handicapée, et encore, le plus sûr est de cumuler les deux.
Côté EPS, nos brillants haut-fonctionnaires ont concocté la recette d’un cocktail que le monde entier nous envie, en particulier l’Erythrée, lamentablement bredouille aux derniers JO.
Durant les trois années de leur cursus, nos élèves n’ont pas de quoi s’ennuyer. L’Ecole de la République leur offre un privilège dont rêverait leurs homologues du monde entier :
L’EPS vise à former un lycéen capable de faire des choix éclairés pour s’engager et s’éprouver de façon régulière, autonome et pérenne dans un mode de vie actif et solidaire.
Les Compagnons d’Emmaüs ou Les restau du Cœur sont tranquilles, des milliers de jeunes en pleine bourre vont bientôt les rejoindre.
Merci tonton Jean-Mich, grâce à qui, outre de développer sa motricité et construire durablement sa santé, l’EPS doit permettre à chaque élève d’exercer sa responsabilité dans l’engagement personnel et fraternel !
Pourquoi s’abaisser à courir le cross du bahut ou jouer au foot dans la cour quand on peut se régaler en exerçant des rôles sociaux si sympa (observateur critique, arbitre, juge, conseil, aide, …).
La solidarité pour le bien de tous se développe dans les PPSA grâce aux échanges entre les élèves qui apprennent ainsi à agir ensemble, à se connaître, à se confronter les uns aux autres, à s’aider, à se respecter quelles que soient leurs différences. Au sein de la classe et dans un contexte propice, la prise de responsabilité permet à l’élève de s’engager en faisant des choix et en les assumant, tout en comprenant et en respectant l’intérêt de règles communes pour tous.
Quelle noblesse dans les finalités éducatives !
Imaginez un instant la fierté de parents dont le rejeton serait médaille de bronze de la solidarité, ou mieux, champion olympique de la prise de responsabilité.
Ça a quand-même plus de gueule qu’une médaille au 3000 m steeple.
Si le pauvre Tony Estanguet émarge à peine à 27 500 € par mois, comment justifier que nos éminents membres du Conseil Supérieur des programmes doivent se contenter de trois fois moins !
Une aumône !
Un scandale d’Etat !
Surtout quand on lit ce qu’écrivent ces brillants cerveaux :
Le programme d’enseignement de l’EPS au lycée se fonde sur une progression non pas linéaire et cumulative, mais spiralaire : les acquisitions de l’élève s’enrichissent, s’affinent et s’intègrent de plus en plus les unes aux autres tout au long de la formation, de la seconde à la terminale. La spécificité de la discipline justifie cette conception : l’EPS engage les élèves dans des apprentissages corporels complexes dont la maîtrise suppose l’intégration de ressources de différentes natures (motrices, cognitives, sociales, émotionnelles …) qui ne peuvent être acquises de façon isolée.
La pauvre tentative de récupération ministérielle post-olympique n’a pas de sens.
Les élèves ne font plus de BHV, mais seront confrontés en trois ans, à l'expérience corporelle caractéristique No 4, qui consiste à Conduire un affrontement individuel ou collectif pour faire basculer le rapport de force à son avantage.
Il n’est pas question de faire du sport, c’est tellement vulgaire, mais de s’approprier une expérience corporelle.
Et en plus, tous ces sports « duels » ne constituent qu’un domaine parmi cinq autres.
Concrètement, ça veut dire qu’un lycéen a plus de chances de fumer du cannabis, ou de se tripoter dans les toilettes, que de pratiquer un sport-co: il suffit de 10 cours de pingpong en trois piges pour atteindre le noble objectif que l’institution nous assigne.
Alors de là à faire du basket, du hand ou du volley...
Quelle ambition !
La force d’une Nation se mesure aux perspectives d’avenir de sa jeunesse.
Et je paraphrase à peine Démosthène, c’est vous dire si c’est vrai…
PARTIE III:
Mes chances d’exercer de hautes fonctions ministérielles semblent faire comme mes artères, elles rétrécissent. C’est dommage, j’me serais bien vu rouler en DS7, mais le leasing à 742 € par mois est un poil trop cher.
Et ce n’est pas parce qu’on roule en Citroën C3, vitres électriques à l’arrière, qu’on doit être jaloux de ceux qui nous technocratisent. C’est mauvais pour la division cellulaire, et surtout, ça vous oblige à passer tous vos samedis en compagnie de fervents défenseurs de la liberté.
Les mêmes qui enfilaient leur gilet jaune en écoutant Francis Lalanne en boucle, ce qui est quand même plus sympa que le contraire.
De nombreuses études médicales tendent à prouver que se gaver de merguez en humant l’air pur des pots d’échappement à pleins poumons est moins bon pour la santé qu’une randonnée pédestre dans les Pyrénées.
Et contrairement aux conneries colportées par tous ces complotistes, Pfizer n’a pas gagné un centime avec le vaccin. Cette entreprise philanthropique s’est enrichie en multipliant par 500 ses ventes de Préparation H : soulage les symptômes internes et externes, douleur, gonflement et démangeaisons causés par les hémorroïdes.
Un ministre, ça travaille beaucoup et ça démissionne assez rarement, même Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’état aux anciens combattants. Et pourtant, sauf si une bonne guerre s’en mêle, les effectifs de nos glorieux anciens continuent de fondre comme banquise au soleil.
Les Poilus ont disparu, il reste à peine quelques survivants de la Deuxième Guerre mondiale dans quelques Ehpad de l’Hexagone ; et quelques-uns de leurs collègues de la Guerre d’Algérie au rassemblement national.
Langue de bois et chappe de plomb sont les deux mamelles de ce job, presque aussi prisé que rappeur ou footballeur professionnel.
Je ne peux pas croire qu’entre deux séances de récupération il n’y a pas de longues heures de travail, épuisé, affalé sur son immense bureau Louis XV, 149 € chez But.
Un ministre de la République se doit d’acheter français, en restant sourd aux chants des sirènes suédoises.
Difficile d’imaginer notre membre de l’exécutif bosser seul dans ses cabinets.
Des conseillers en tout genre sont modestement rétribués pour l’aider à pondre les centaines de milliers de lignes qui émanent de son ministère.
Le conseiller écrit, le ministre paraphe.
Malgré son engagement et son professionnalisme, on le voit mal à 4H du mat, entamer la lecture du 128e amendement, alinéa z, de la montagne de décrets, textes officiels, bulletins ou lettres produite dans la journée. Ça serait comme bouquiner le bottin juste après avoir terminé celle de l’ Encyclopaedia Universalis.
Ou alors dans la semaine qui suit sa nomination.
Après il fait comme tout le monde, il dort, écluse deux-trois boutanches de Château Latour ou met quelques coups de cannes.
Jean-Mich n’hésite jamais à joindre le geste à la parole. Certaines images où on le voit se retrousser les manches et pratiquer différents sports inspirent le plus profond respect.
D’obscurs gauchistes osent y voir une once de ridicule, alors qu'il le fait pour la bonne cause, celle du sport et de l’EPS.
Par contre, plutôt que de se palucher sur les médailles du BHV, on l’imagine mal nous expliquer ce qu’il faut faire pour s’approprier l’expérience corporelle No 4 !
Il est hors de question qu’un pauvre élève s’abaisse à jouer au hand, au basket ou au volley. En fin de lycée, on attend de ce petit génie qu’il s’engage pour provoquer le gain du point en faisant des choix techniques et tactiques au regard de l’analyse du rapport de force.
Mieux, en huit séances, son prof d’EPS va le conduire à savoir se préparer pour conduire et maîtriser un affrontement individuel ou collectif pour faire basculer le rapport de force en sa faveur.
Avec ses petits camarades, il sera amené à choisir et mettre en œuvre, seul et à plusieurs, un projet technicotactique pour créer les conditions du gain du point et de protection de la cible.
Et pourquoi s’en tenir à si peu quand, à l’aide des connaissances acquises, des émotions vécues et des sensations éprouvées, on peut facilement conduire une analyse réflexive sur l’efficacité individuelle et collective.
Mais combien de médailles tout cela augure-t-il pour Paris 2024 ?
Que restera-t-il aux autres ?
Si ça continue comme ça, les Russes, les Américains et les Chinois ne viendront même plus aux JO !
PARTIE IV:
Jean-Mich n’a pas pu lire les lignes sublimes émanent du prestigieux Conseil Supérieur des Programmes : Voyage au bout de la cour ou L’EPS à crédit !
Ce n’est pas possible à moins de fumer du crack.
Malgré des apparences forcément trompeuses, je n’ai rien de spécial contre lui.
Par contre, c’est bien lui qui a nommé les brillants cerveaux qui ont commis ce chef d’œuvre de projet pédagogique.
Rien que pour ça, il faudrait le condamner.
Pas le passer à la question, ça serait trop gentil.
Non, il faudrait le consigner 2H par semaine au Lycée Blaise Pascal de Brie-Comte-Robert et l’obliger à participer au cours M. Pichon, professeur certifié d’EPS : dès la semaine prochaine, il aura le plaisir de réaliser et orienter son activité physique pour développer ses ressources et s’entretenir. En d’autres termes, ce petit chenapan vivra une sacrée expérience corporelle caractéristique : la course en durée, beaucoup plus excitante que la course en sac. Un dépucelage qui fera de lui un homme capable de courir 20 minutes à 8 km/h, juste un peu lent pour échapper au joggeur sodomite qui sévit depuis plusieurs semaines dans le parc François Mitterrand.
Mais la peine serait trop douce si à partir du 6 janvier, on n’obligeait pas ce cher ministre à venir tous les jeudis de 8 à 10 dans la salle polyvalente du Lycée. Et pour faire quoi me direz-vous ?
Et bien pour réaliser une prestation corporelle destinée à être vue et appréciée.
Ça pique, surtout que contrairement à ses collègues férus d’art du cirque, M Pichon est marié à une Georgienne qui a su l’initier à la culture de son pays. Résultat, ses élèves ont le privilège de bouger leurs corps adipeux au son d’un tambourin en peau de chèvre, durant 10 séances de danse, soigneusement choisie dans le folklore d’Asie centrale.
Accordons-nous une petite parenthèse architecturale.
Vous connaissez la Cité des 4000 à La Courneuve ?
Et bien comme pour notre fantasque barbu, on aurait dû récompenser Delacroix et Tambuté, ses géniaux architectes : en plus de leurs modestes émoluments, il fallait les assigner à résidence pendant cinq ans, dans un spacieux F3 de ce petit paradis.
Mais le plus grave dans cette histoire n’est pas que M. Blanquer fasse des barres-parallèles en bras de chemise ou tente de nous faire marrer régulièrement devant les caméras. Après-tout, la tentative est plutôt méritante en ces temps moroses. Manuel Vals est bien chroniqueur à la radio, alors pourquoi notre humoriste préféré ne se lancerait-il pas dans une carrière de comique au cinéma ?
Pas forcément le nouveau De Funès, mais un second rôle célèbre du genre Galabru ou Paul Préboist, avec une gueule dont on se souvient même après un AVC. Et si Manu est réélu, que ce grand fou est nommé ministre de la Défense, il pourra toujours s’inspirer de Jean Lefebre pour se lancer dans le comique troupier.
La 7e compagnie, le retour.
Bref, qu’un gars qui en a l’occasion prépare son avenir professionnel peut s’entendre.
Il a autre chose à foutre que de lire les productions littéraires de ceux qu’il a nommés. Autant se coltiner l’intégrale d’Alain Peyrefitte ou écouter Mylène Farmer un soir de déprime.
Mais que des profs d’EPS pondent des bouses pareilles !
C’est comme si cette profession n’avait de cesse que de scier la branche sur laquelle elle pourrait être confortablement assise. Alors que ça pourrait facilement ressembler à un des plus beaux métiers du monde, permettant de faire vivre un moment privilégié aux élèves.
Sans pression mais avec passion.
L’histoire de ce métier est singulière, avec des profs qui ont toujours eu le cul entre deux chaises.
Les années 50 et 60 ont vu débarquer à l’école des militaires à la retraite qui avaient besoin d’agrémenter leur maigre pension. Médecine-ball, lancer de poids, gymnastique et grimper de corde, ces glorieux anciens ne se pignolaient pas plus que ça avec les contenus pédagogiques !
Droits dans leurs bottes, il fallait bien préserver les quelques neurones que la guerre leur avait laissé.
Le problème se posait plus en salle des profs, quand des gaillards tatoués, coupe en brosse et survêtement, cohabitaient avec des fiottes surdiplômées en costard-cravate !
Eux qui qui avaient juste le certificat d’étude, le permis de conduire et un port d’arme à feu.
Une stigmatisation et une injustice intolérable, que l’institution a corrigées, transformant les profs de gym en profs d’EPS, et en les accueillant dans le giron de l’Education Nationale, pauvres brebis égarées de la Jeunesse et des Sports.
A mort Descartes et son Dualisme !
S’occuper des corps était devenu trop vulgaire, il était temps de s’attaquer à l’esprit.
Et puis le sport et son âme damnée, la compétition, charriaient les valeurs capitalistes que des chevelus en poncho ont courageusement combattues avec des spliffs et des guitares.
La preuve, Maxime Le Forestier a été dispensé d’EPS au collège, pour une tendinite au poignet ! Tout ça parce qu’il n’aimait pas le foot, alors qu’il avait 17/20 au macramé.
Progressivement, les profs d’EPS se sont fait une place légitime autour de la machine à café. Et ce n’est pas parce qu’on finit la journée avec des rillettes sous les bras, qu’on ne mérite pas le même salaire que les autres.
Il faut entendre un prof de lettres décrypter des vers de Racine, ou de physique vous saouler avec la Loi de Young-Dupré, qui nous donne l’angle de contact statique d’une goutte liquide déposée sur un substrat solide.
Il y a largement de quoi en mettre plein la vue à deux buses en survèt qui devisent sur le dernier match du PSG.
Mais depuis quelques années, la riposte s’est organisée.
Des choses simples se sont transformées en usine à gaz, les profs d’EPS se sont mis à faire plus de photocopies que leurs collègues d’histoire, pourtant grands fossoyeurs de la forêt amazonienne.
En une quinzaine d’heures, n’importe quel lycéen devient capable d’analyser un rapport de force, coacher, arbitrer, observer, se connaître, se programmer, et accessoirement faire un peu de sport.
Qui dit mieux?
Un prof de langue incapable de faire aligner trois mots à l'oral à un élève qui enquille sa 7e année d'anglais ? L’excellence vers laquelle tend le meilleur système éducatif du monde ne saurait tolérer le manque d’ambition qu’on trouver trop souvent dans certaines République bananières.
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