Mes chances d’exercer de hautes fonctions ministérielles semblent faire comme mes artères, elles rétrécissent. C’est dommage, j’me serais bien vu rouler en DS7, mais le leasing à 742 € par mois est un poil trop cher.
Et ce n’est pas parce qu’on roule en Citroën C3, vitres électriques à l’arrière, qu’on doit être jaloux de ceux qui nous technocratisent. C’est mauvais pour la division cellulaire, et surtout, ça vous oblige à passer tous vos samedis en compagnie de fervents défenseurs de la liberté.
Les mêmes qui enfilaient leur gilet jaune en écoutant Francis Lalanne en boucle, ce qui est quand même plus sympa que le contraire.
De nombreuses études médicales tendent à prouver que se gaver de merguez en humant l’air pur des pots d’échappement à pleins poumons est moins bon pour la santé qu’une randonnée pédestre dans les Pyrénées.
Et contrairement aux conneries colportées par tous ces complotistes, Pfizer n’a pas gagné un centime avec le vaccin. Cette entreprise philanthropique s’est enrichie en multipliant par 500 ses ventes de Préparation H : soulage les symptômes internes et externes, douleur, gonflement et démangeaisons causés par les hémorroïdes.
Un ministre, ça travaille beaucoup et ça démissionne assez rarement, même Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’état aux anciens combattants. Et pourtant, sauf si une bonne guerre s’en mêle, les effectifs de nos glorieux anciens continuent de fondre comme banquise au soleil.
Les Poilus ont disparu, il reste à peine quelques survivants de la Deuxième Guerre mondiale dans quelques Ehpad de l’Hexagone ; et quelques-uns de leurs collègues de la Guerre d’Algérie au rassemblement national.
Langue de bois et chappe de plomb sont les deux mamelles de ce job, presque aussi prisé que rappeur ou footballeur professionnel.
Je ne peux pas croire qu’entre deux séances de récupération, le premier jeudi du mois à Pontault-Combault, il n’y a pas de longues heures de travail, épuisé, affalé sur son immense bureau Louis XV, 149 € chez But.
Un ministre de la République se doit d’acheter français, en restant sourd aux chants des sirènes suédoises.
Difficile d’imaginer notre membre de l’exécutif bosser seul dans ses cabinets.
Des conseillers en tout genre sont modestement rétribués pour l’aider à pondre les centaines de milliers de lignes qui émanent de son ministère.
Le conseiller écrit, le ministre paraphe.
Malgré son engagement et son professionnalisme, on le voit mal à 4H du mat, entamer la lecture du 128e amendement, alinéa z, de la montagne de décrets, textes officiels, bulletins ou lettres produite dans la journée. Ça serait comme bouquiner le bottin juste après avoir terminé celle de l’ Encyclopaedia Universalis.
Ou alors dans la semaine qui suit sa nomination.
Après il fait comme tout le monde, il dort, écluse deux-trois boutanches de Château Latour ou met quelques coups de cannes.
Jean-Mich n’hésite jamais à joindre le geste à la parole. Certaines images où on le voit se retrousser les manches et pratiquer différents sports inspirent le plus profond respect.
Si d’obscurs gauchistes osent y voir une once de ridicule, c’est pour la bonne cause, celle du sport et de l’EPS.
Par contre, plutôt que de se palucher sur les médailles du BHV, on l’imagine mal nous expliquer ce qu’il faut faire pour s’approprier l’expérience corporelle No 4 !
Il est hors de question qu’un pauvre élève s’abaisse à jouer au hand, au basket ou au volley. En fin de lycée, on attend de ce petit génie qu’il s’engage pour provoquer le gain du point en faisant des choix techniques et tactiques au regard de l’analyse du rapport de force.
Mieux, en huit séances, son prof d’EPS va le conduire à savoir se préparer pour conduire et maîtriser un affrontement individuel ou collectif pour faire basculer le rapport de force en sa faveur.
Avec ses petits camarades, il sera amené à choisir et mettre en œuvre, seul et à plusieurs, un projet technico-tactique pour créer les conditions du gain du point et de protection de la cible.
Et pourquoi s’en tenir à si peu quand, à l’aide des connaissances acquises, des émotions vécues et des sensations éprouvées, on peut facilement conduire une analyse réflexive sur l’efficacité individuelle et collective.
Mais combien de médailles tout cela augure-t-il pour Paris 2024 ?
Que restera-t-il aux autres ?
Si ça continue comme ça, les Russes, les Américains et les Chinois ne viendront même plus aux JO !
A SUIVRE...
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