Il n’y a guère plus de trois siècles et demie, le chevalier de La Barre était condamné par le présidial d’Abbeville, tribunal de l’Ancien Régime, pour « impiété, blasphèmes, sacrilèges exécrables et abominables ». Une sanction assez équilibrée, puisqu’après avoir fait amende honorable, on devait lui trancher la langue, le décapiter et le brûler.
Mais au menu, en hors-d'œuvre, il aura le privilège d’être soumis à la question ordinaire et extraordinaire. Une véritable chance quand on sait que la première n’est là que pour vous encourager à collaborer avec la justice, tandis que la deuxième finit de faire de vos jambes un steak tartare.
Aujourd’hui, il parait que blasphémer est absolument légal.
Allez donc dimanche dans le XVIe à la sortie de la messe avec un mégaphone, et parlez des milliers de prêtres pédophiles dénoncés dans le rapport Sauvé. Vous ne risquez pas grand-chose, à peine un coup de sac à main Channel, mais ça fait moins mal que la question.
Faites la même chose vendredi dans le charmant quartier du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois et abordez le sujet de la sodomie chez les Talibans. Dans les faits, je ne suis pas sûr que les lois de la République vous protègent tant que ça.
Alors qu'on ne parle que de quelques hipsters qui s’enfilent à couilles rabattues.
Ceux qui se sentent blessés par les propos blasphématoires invoquent souvent le manque de respect pour expliquer leur désarroi.
Mais il y a pire encore.
Demandez à un licencié de la FFHB s’il joue au handbol.
C’est une attaque gravissime.
Pire qu’une allusion à la profession d’une mère qui exercerait le plus vieux métier du monde ! Honteusement, cette insulte inacceptable n’est même pas sanctionnée par le Code Pénal.
Au pire, ceux qui se rendent coupables d’un tel crime risquent une bonne tarte si la scène se passe dans un bar du vieux Nîmes après un match de l’USAM. Au mieux, ça sera un simple rappel sémantique :
« On doit dire handBALL, c’est un sport d’origine allemande ! »
Certains chercheurs en linguistique y vont même de leur petit bonus : « Contrairement au footBALL, qui lui, nous vient d’Angleterre. »
On ne badine pas avec le respect, surtout dans un sport loué pour les valeurs qu’il véhicule.
Et pour ses résultats.
Deux titres olympiques et six fois champions du monde pour ces messieurs, un et deux pour ces dames !
Qui dit mieux ?
Personne, et encore on vous fait cadeau des titres européens !
Et pourtant, ce sport si méritant n’est ni populaire, ni universel.
Alors que le foot.
Et ce malgré le dopage, la corruption, les mallettes de biffetons, les sextapes, le racisme, la violence, Messi honteusement obligé de quitter le Barça, son club de cœur, les supporters, les viols, les saluts nazis, l’onanisme en public, l’ingérence d’Etats scélérats …
Tout le monde parle de ça, H 24 : dans les bars, les télés, les journaux, les radios. Dans les mosquées comme dans les églises…
Le hand ferait bien de s’en inspirer.
Quelques jeunes gens ont fait ce qu’ils pouvaient il y a quelques années en misant quelques euros sur le score à la mi-temps d’un match de leur équipe.
Une simple blague de potache au comptoir d’un PMU après quelques petits jaunes.
La FDJ récupèrera ses quelques centaines d’euros de préjudice, et les farceurs seront suspendus pour quelques matchs. Enfin, ceux qui ont avoué !
De la roupie de sansonnet.
Du menu fretin.
Rien qui puisse sortir le hand d’une certaine confidentialité.
Heureusement, le président du « H » a décidé de réagir.
Peut-être l’effet Tapie, à l’heure où le boss a rejoint sa dernière demeure ?
Insulter un arbitre est totalement anecdotique, venir lui mettre la pression dans son vestiaire guère moins.
N’est-ce pas M. Aulas ?
Par contre, le traiter de fiotte est passible de Correctionnelle.
C’est mieux que de mettre une tarte au Président. En tout cas, certains avocats, sensibles au respect de l’orientation sexuelle de leurs clients, pourraient le conduire à régler une addition assez douloureuse.
Interrogé par Ouest-France, Gaël Pelletier réfute les accusations de propos homophobes:
« J’ai voulu leur parler, et j’ai juste repoussé les personnes qui voulaient m’empêcher de leur parler. Sur le sujet, je fais confiance à mes détracteurs pour gonfler la réalité des faits et à mes amis de la LNH pour me le faire payer lourdement. »
Le président regrette son énervement et sait qu’il écopera d’une sanction :
« La forme oui, le fond non… Mais encore une fois il faut qu’ils (les arbitres) acceptent l’échange pour qu’un réel dialogue puisse voir lieu, il faut arrêter de les surprotéger de tout. »
Mais n’exagérons pas !
Les associations LGBT ne sont pas la Sainte Inquisition.
J'te ferais passer le président, les arbitres et les journalistes à la question.
Histoire de faire la lumière sur cette affaire et surtout, de ramener tout ce petit monde dans le droit chemin.
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