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LA DOUCHE ISLANDAISE


1990.

Prague.


Le réveil des hommes de Daniel Costantini sonne à 5H45 en ce samedi 10 mars. Les futurs « Barjots » sont plus réputés pour être des couche-tard que des lève-tôt !

Mais le jeu en vaut la chandelle : à 9H00, les Bleus vont batailler pour une anecdotique 9e place aux championnats du monde. Mais ce qui l’est moins, c’est l’enjeu : le vainqueur décrochera le dernier ticket pour les JO de Barcelone.

Frédéric Volle, Philippe Debureau et Thierry Perreux sont les hommes forts de ce match matinal qui changera la face du handball tricolore.


Cinq ans après, les Barjots s’offrent un premier titre mondial à Reykjavik.

En 2008, la France est championne Olympique à Londres… contre l’Islande.

Autant dire que cette île de 360 000 habitants, avec plus de phoques que de handballeurs licenciés, est un compagnon de route qui nous réussit plutôt.


Et rien ne pouvait laisser à penser qu’il puisse en être autrement ce samedi 22 janvier.

Bien au contraire, tant le Covid semble avoir savonné la planche des Nordiques. Palmarsson, le prodige, et Gustavsson, le gardien titulaire sont restés à l’hôtel avec quatre de leurs coéquipiers.

C’est bien une équipe diminuée, et très inexpérimentée qui se présente à Budapest pour affronter les hommes de Guillaume Gille.

Heu pardon, d’Erick Mathé, qui remplace son boss, lui aussi positif.

Et dire qu’un paquet de crétins, dont un que je connais assez bien, avaient pronostiqué une balade de santé !

C’était sans compter l’aspect irrationnel que ce sport peut prendre en de rares occasions.


Les gardiens.

Viktor Hallgrimsson tourne à 45% et multiplie les arrêts décisifs, contrairement à Vincent Gérard qui ne fait pas un grand match. Wesley Pardin est performant quand il rentre, mais pas au point d’inverser la tendance.


Ça suffit pour installer du doute dans les carafes, mais pas forcément pour gagner un match. Pour cela, il faut marquer des buts.

Karabatic et Mem, nos deux stars piochent et sont en échec.

Aymeric Minne, le « jeunot » a les cojones de prendre le jeu à son compte, mais finit par arroser un peu.

Ce n’est pas le cas de l’ami Magnusson, qui s’en charge plutôt bien en première mi-temps, avec huit unités au compteur.

Et pas seulement, si on ajoute les duels gagnés et les passes décisives au récital du gaucher de Magdeburg. En droite lignée de ce que pouvait nous offrir Stefansson, son glorieux aîné, capable à lui tout seul de changer le sort d’un match. Atypique, puissant malgré son « petit » mètre quatre-vingt-quatre, le gars est rusé et intelligent à souhait.

Tous les défenseurs français qui lui sont opposé se cassent dents, et on pourra se demander encore longtemps si Erick Mathé n’aurait pas dû réagir plus tôt : avec par exemple une stricte ou une 1/5 décalée.

Perso, j’aurais bien tenté de mettre plus rapidement Dylan Nahi en face de lui, avec sa puissance, son culot et son trash talking…

Par exemple une 1/5 avec Benoit en 3 haut, et Dylan en 2 à gauche, qui a été tentée, mais un peu tard.

Si omicron continue ses ravages, et si la Patrie a besoin d’un coach de comptoir, j’ai vu qu’il y avait un vol pour Budapest aujourd’hui à 17H43 à Orly.

Philippe Bana, si tu lis ses modestes lignes…


Bref, alors que l’autoroute était largement dégagée vers la demi-finale, les croix s’amoncellent maintenant sur le chemin.

Il n’est pas question de s’en réjouir, mais un peu d’incertitude dans ce sport de brutes…

On espère que l’émotion sera au rendez-vous du France-Danemark, et que le résultat nous sera favorable.


Si en plus Denis se paye Rafa, et que Gaël botte le derche de Matteo, la fête sera totale !

N’en déplaise à toutes celles qui soutiennent le bel Italien, allez-donc savoir pourquoi …

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