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JOLIE PETITE HISTOIRE


Heigh-hi, heigh-ho

On rentre du boulot !*


C’était le temps béni où les 7 nains chantaient leur joie de rejoindre Blanche-Neige après une saine journée de travail à la mine. Il y a un siècle, ont se posait moins de questions : un physique ingrat et un boulot de merde n’empêchaient personne d’être heureux.

De nos jours, la vie n’est plus un conte de fée.

Faire du sport est bon pour la santé de tous, pas seulement pour les gaillards d’1m90. L’équipe de France des personnes de petite taille s’est qualifiée pour la deuxième Coupe du monde de football de l’histoire en Argentine. Une aventure fantastique pour ceux qui jadis devaient se contenter d'être lancés… il suffisait juste de réunir la modique somme de 17000 euros pour les billets d’avion ! Une broutille dont le ministère des Sports n’a pas daigné se délester.

La FFF est une grande famille dans laquelle on sait vivre… à condition d’en être. Sollicitée pour soutenir ce projet, la vénérable institution a répondu par la négative, arguant du fait qu’il fallait faire partie de l’organigramme. La preuve en 12 ans, Noël Le Graët a pu mener une vie décente : avions privés, gueuletons étoilés et grands crus, le président bénévole a été choyé comme il se doit.

C’est de notoriété publique, quand on n’a pas d’oseille, on va taper la Première Dame. C’est ce qu’a fait Ayena Adjido, le président de Football PPT France : « J’ai même contacté Brigitte Macron pour lui demander son soutien. Elle m’a répondu en me disant que le ministère des Sports allait revenir vers moi. Il n’est jamais revenu vers moi. »

La France n’est pas une république bananière. La Patrie des droits de l’homme a toujours su prendre soin des minorités discriminées. M. Adjido se sent moins seul, épaulé par le Ministère des Solidarités et des Familles - en charge du handicap - et la Fondation du sport français, qui lui ont dit « que c’était un très beau projet ».

Galvanisée par un tel soutien, l’association n’a pas hésité à se tourner vers les réseaux sociaux. Souvent critiqués pour leur nocivité, ils sont parfois là pour réparer d’insoutenables injustices : la cagnotte lancée en ligne a collecté… 215 euros… à peine de quoi s’offrir une canette de bière après les matchs… ou un verre de Pétrus pour tonton Noël…

« Celui qui hésite, regrette. »

Nos footballeurs de petite taille auraient été bien inspirés de lire ce magnifique proverbe albanais. A force de tergiverser, ils se sont montrés incapables de rejoindre Buenos Aires pour le 1er match de la Coupe du monde !

Comme l’avion, le rêve s’est envolé sans eux, il y avait sans doute mieux à faire. A méditer la prochaine fois, pour le championnat d’Europe de course en sac ou l’Open d’Australie de chamboule-tout.

La première piste aurait pu être de contacter le plus francophile des nains argentins. Après tout l’amour et les 60 millions reçus au PSG, on peut imaginer que Léo Messi se serait fait un devoir de mettre la main à la poche.

17000 balles ?

C’est à peine ce qu’il claque quand il invite sa belle-mère au resto.

Il suffisait de s’incruster au cocktail du 67e Ballon d’Or : émoustillé par son 8e trophée et sa 11e coupe de champagne, Lionel était mûr pour dégainer son chéquier. Au pire, avec un peu de bagou, rien ne vous empêchait de taper Kiki, Erling, Jude et les autres…

En cas de râteau, il fallait faire les 2km qui séparent le théâtre du Châtelet de l’Hôtel de Ville. Fidèle à sa tradition humaniste, la Mairie de Paris encourage les voyages. Moins frileuse que la 3F, cette municipalité ne recule jamais devant le bien-être culturel de ses administrés… ni de ses édiles.

N’écoutant que leur conscience professionnelle, Anne Hidalgo, deux élus et trois collaborateurs n’ont pas hésité à sacrifier leur vie de famille sur l’autel des Jeux Olympiques. 6 jours de dur labeur, loin des leurs, pour visiter un cimetière et les installations sportives de surf de Paris 2024… en Nouvelle-Calédonie.

500 € de frais d’hôtel et de bouche par jour et par tête, pourquoi dormir au Campanile et manger chez Flunch quand on peut encourager le tourisme local et les pêcheurs de langoustes ?

Et pourquoi mégoter quand on peut voyager en business pour 8000 € aller-retour ?

Si la Ville Lumière débourse 60 000 € pour un simple voyage d’études, on trouverait normal qu’elle finance le voyage de l’équipe de France des personnes de petite taille. Sinon, il suffit d’un peu de bon sens et de calcul mental, 8000 + 8000 = 16000 : deux membres de la délégation en moins et nos sportifs auraient pu partir en Argentine !

Plouf ! Plouf ! Ça sera toi qui restera à Paris…

Dernier recours, le civisme et le sens moral des compagnies aériennes.

Ces entreprises ne sont pas réputées pour leur philanthropie. On en connaît même qui n’hésitent pas à faire payer deux places aux personnes de forte corpulence. Une mauvaise pub qu’un beau geste effacerait : en mettant deux footballeurs de petite taille par siège, on réduirait la facture de 50 %. Voire de 100 % en lançant un appel aux voyageurs volontaires pour en prendre un sur les genoux.


Le Maroc vient de se qualifier pour les 1/4 de finale.


Bambi a terminé en terrine… Picsou n’a plus un radis… Loulou nous a quitté, Riri et Fifi sont orphelins… Les 7 nains sont au chômage… Blanche-Neige a sombré dans le crack… comme Cendrillon…


Notre Père qui êtes si vieux

As-tu vraiment fait de ton mieux

Car sur la terre et dans les cieux

Tes anges n’aiment pas devenir vieux*



*Les 7 nains

*Louis Bertignac


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