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FEMME DES ANNEES 2020










Dans un voyage en absurdie

Que je fais lorsque je m’ennuie

J’ai imaginé sans complexe

Qu’un matin je changeais de sexe

Que je vivais l’étrange drame

D’être une femme1



En 1981, Michel Sardou n’a pas voté Mitterrand tant être femme suffisait à son bonheur. 40 ans plus tard, on peut se demander si ce fantasme est toujours d’actualité.


Malgré, je le précise, une hétérosexualité sans faille, je crois bien que dans ce cadre, une virée entre copines ne serait pas pour me déplaire. En tout cas moins qu’une vie trépidante entre des mômes qui chialent et un mari d’une délicatesse relative. A moins de croiser des gars bas de plafond ou quelques cowboys stagiaires d’un ranch reculé de l’Arkansas, une jeune femme a la plupart du temps le droit de siroter un cocktail au calme dans un bar de la Capitale. Mieux, salsa, tequila et ambiance caliente ne signifient pas qu’elle a l’intention de finir la nuit avec Antonio Banderas.

Surtout que le bel Andalou sort rarement le jeudi soir au Barrio Latino.


Soyons franc, on a tous des amis qui ont parfois offert quelques verres à des voisines de comptoir avec une idée derrière la tête… rien de moralement répréhensible. Et qui n’a pas, profitant de l’obscurité complice d’une discothèque, délesté un client de son verre de sky tandis que celui-ci se déhanchait sur la piste de danse ?

Là, on est dans la petite combine ou la drague de bas étage, bien loin de certains prédateurs qui planent en cercles concentriques au dessus de la vie nocturne.

Les soirs de grande solitude, l’onanisme a ses limites. Pour être sûr de mettre une cartouche, plusieurs stratégies sont possibles.


Pour ceux qui n’ont pas un radis, la première consiste à proposer à la collègue ou camarade de classe la plus disgracieuse, celle que personne ne regarde, de la raccompagner chez elle. En cas de refus, allez au marché et proposez à une personne âgée de porter ses cabas. Si tout se passe pour le mieux, vade retro la paluche :


Et gloire à don Juan qui fit reluire un soir

Ce cul déshérité ne sachant que s’asseoir

Cette fille est trop vilaine il me la faut 2


C’est pas moi qui le dit, c’est Georges qui le chante…


Pour qui en a dans le portefeuille, l’amour tarifé est une autre option.


Sinon, la pharmacopée peut être d’une aide précieuse. Une petite fiole de GHB, et l’affaire est dans le sac. Nombre de jeune femmes ont fait l’amère expérience de la drogue du violeur : quelques gouttes dans leur verres, une piquouse discrète, la tête qui tourne et les guibolles qui flageolent, certains goujats n’ont aucun scrupule à profiter de la situation pour abuser leur victime.

Mais le pire est que cette pratique n’a pas de limite sociale.

On pourrait penser qu’une fille sexy a plus de chance de se prendre un coup de seringue au Purple NightClub de Loison-sous-Lens qu’au Raspoutine dans le VIIIe.

Demandez donc à Laurent Bigorgne, l’ancien directeur de l’institut Montaigne ce qu’il en pense. Emmarger à 13 000 balles par mois et être un ami de longue date du Président Macron ne dispense personne d’inviter une collaboratrice à la maison. Et comme a plaidé l’avocat de ce brillant intellectuel, diluer de l’ecstasy dans sa coupe n’a rien à voir avec une quelconque intention sexuelle !


Personne n’est épargné, les élus de la République sont eux aussi soumis à la tentation. Le Palais Bourbon porte bien son nom, l'alcool y coule à flots. Des mauvaises langues osent même signaler que certains politiques trempent parfois leurs narines dans la poudre ; et pas toujours avec modération !

Du côté du Luxembourg, nos parlementaires sont censés émaner d’une France profonde et raisonnable. Celle qui siffle une boutanche de Brouilly dans un buffet campagnard. Sénateur de Loire Atlantique, on imagine Joël Guerriau trinquant devant une douzaine d’huîtres à la foire au Muscadet de Saint-Michel-Chef-Chef. Horreur, on apprend que ce respectable sexagénaire fait plus dans les paradis artificiels que dans le pinard local !

Banquier de profession, élu à la haute assemblée depuis 2011, il est secrétaire du Sénat et vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. En novembre dernier, il invite sa pote députée Sandrine Josso à boire un verre à son domicile parisien. Champagne, tête qui tourne, l’élue réussit in extremis à s’extirper de ce guet-apens. Des analyses révèlent la présence d’ecstasy dans son organisme. Quant au sang de son hôte, il est moins pur que celui d’un punk après un concert des Sex Pistols : amphétamines, opiacés, cannabis, cocaïne, méthadone et MDMA, Sid Vicious n’aurait pas fait mieux… Un juge d’instruction met le sénateur en examen pour « administration à une personne, à son insu, d’une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes pour commettre un viol ou une agression sexuelle ». Présumé innocent, son avocat précise que « c’est une erreur de manipulation qui a causé le dramatique désagrément subi par sa collègue députée […] Joël Guerriau n’est pas un prédateur, il n’est pas adepte de la soumission chimique, il est un honnête homme, respecté et respectable qui rétablira son honneur et celui sa famille ».

Des mots magnifiques qui devraient rassurer toute ménagère avant d’aller boire une tisane chez un ami retraité. La femme des années 80 pouvait fantasmer tranquille, dévorer des minets, rouler des patins aux conscrits et faire bander la France. Celle de 2023 doit se méfier de tous, de son mari comme du livreur, de son docteur comme du voisin de palier…

Et même de ses élèves si elle exerce le beau métier de prof. Pas besoin d’étudier la Shoah ou de faire un cours sur la liberté d’expression pour risquer sa vie. Il suffit d’organiser un goûter avant les vacances et d’accepter le verre de soda que vous tend un de vos chers élèves. Avec un peu de chance, ces petits chenapans auront commis une erreur de manipulation en versant du détergeant dans le soda.


Être une femme […] du grand sourire aux larmes… 3



1-3 : Pierre Delanoë

2 : Georges Brassens

  

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