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EURO 2022 : SAISON INTEGRALE


L'Eurocovid.

Comment aurait-il pu en être autrement ? Avec des histoires à raconter, autour et sur le terrain.

La fin est ubuesque, avec un vrai podium pour une vraie médaille en chocolat...




PASCAL, DIDIER, KARL ET LES AUTRES ...


1974.

Montand, Piccoli, Depardieu, si on ajoute Reggiani et quelques autres, on est dans le bon cinéma made in France; avec Sautet, Dabadie et Sarde à la baguette.

Deux décennies après, une bande de barjots sort le handball tricolore du caniveau, avec Daniel Costantini comme chef d'orchestre.

Tout le monde se rappelle encore des tresses de Jackson Richardson, le génial soliste qui fait déjouer toutes les attaques du monde. Au menu, interceptions, contre-attaques et roucoulettes, le Réunionnais régale et donne la migraine à tout le monde.

Mais derrière ce phénomène, un grand escogriffe d’1m96 va devenir docteur en basses besognes défensives, distributeur de bourre-pif en tout genre.

La mayonnaise était en train de prendre, le fameux ADN défensif pouvait naître.

Pascal Mahé était devenu le défenseur exclusif de l’équipe de France, le premier chef de meute d’une haute lignée, à la base de si nombreuses médailles.


Quelques années plus tard, son successeur viendra de Pointe-à-Pitre.

Comme le grand Pascal, Didier Dinart se voyait arrière gauche, le roi du jeu. Ses entraîneurs et lui ont l’intelligence de revoir l’objectif, et le guadeloupéen devient défenseur exclusif.

C'est un combat où il faut apprendre à gagner ses duels : ce n’est pas Onesta qui dira le contraire. DD comprend le message et s’impose avec rudesse. Mais il ne suffit pas d’être méchant et de distribuer des claques à la volée, le « roc » affine son jeu et devient expert dans sa lecture.

Comme son ainé, il finit par décrypter les attendus de ce poste si spécifique. Une position de numéro 3 où vous devez gérer des duels avec les pivots, les arrières et pour couronner le tout, les relations entre tout ce petit monde.

On est certes dans le combat, mais au cœur du réacteur : les décisions sont cruciales et à prendre au bon moment.

Avec ses complices, Bertrand Gille devant et Thierry Omeyer derrière lui, le grand Didier va enquiller les titres.


En 2014, Daouda Karaboué et quelques potes à lui organisent un stage de handball en Côte d’Ivoire. Un jeune de 14 ans, originaire d’un quartier d’Abidjan y montre de belles qualités.

Le gardien international croit en lui et le ramène en France faire des essais dans quelques centres de formation. Celui d’Aix le retient, et Karl Konan signe son premier contrat pro en Provence en 2015.

Quatre années plus tard, il est élu meilleur défenseur du championnat, puis en 2021, il honore sa première sélection en bleu !

Luka Karabatic et Ludovic Fabregas font régner l’ordre dans la défense tricolore championne olympique en 2021.

La loi du milieu.

Mais le malheur des uns étant ce qu’il est, le forfait du frangin de Niko offre un billet à Karl pour l’Euro 2022. Et pas un strapontin !

Le gamin de Cocody ne vient pas en Hongrie pour faire du tourisme et filer un coup de main à ses potes, entre un goulash et une rasade de Tokaï.

Après deux matchs contre l’Ukraine et la Croatie, il semble se jeter à corps perdu dans cette mission. Deux matchs rendus faciles par les performances des gardiens et de leurs cerbères. Karl Konan montre plus que du volume et de l’enthousiasme : il contre et neutralise à tours de bras, multiplie les entraides et les déplacements, mais avec justesse et sérénité.

Une impression de force tranquille se dégage de cet homme de 26 ans, comme s’il était là depuis toujours.


Les belles copies rendues par tous ces petits nouveaux ont de quoi nous réchauffer un peu au cœur de cet hiver glacial. Attention, il faudra attendre de se frotter aux cadors européens pour s’enflammer.

Après Pascal et Didier, Karl 1er pourrait être le nouveau roi de cette fabuleuse dynastie.

Ça serait une belle histoire, des faubourgs d’Abidjan à la Budapest Arena.

Sous le regard protecteur de Daouda, qui peut être fier du chemin parcouru…




ON S'ETAIT DONNE RENDEZ-VOUS DANS 10 JOURS


2018.

La France de DD est championne du monde.

Didier Deschamps, pas Dinart, dont l’équipe l’a été un an plus tôt.


Quelle est la différence majeure entre le foot et le hand ?


Le premier est un sport populaire pratiqué par des millionnaires illettrés qui passent leur vie à dépenser leur pognon chez le coiffeur, les concessionnaires de bagnoles de luxe ou en pension alimentaire.

Viols, dopage, homophobie, sexe-tape…, les scandales en tout genre n’empêchent pas ces ignares, ayant arrêté l’école en troisième, d’être de véritables icones.

Avec leur melon démesuré, ces racailles ne chantent même pas la Marseillaise. Mais le pire dans cette histoire, c’est que ça ne les empêche pas de glaner quelques titres. Ils gagnent leurs matchs à l’arrach, en pratiquant un jeu soporifique et sans Karim Benzema. Et en se mettant les 3/4 du pays à dos avant la finale.


Le second est pratiqué par des universitaires patriotes, au bourrichon aussi rempli que le tee-shirt. De fraîches jeunes-filles et des gendres idéaux symbolisent de belles valeurs en chantant l’hymne à tue-tête, et surtout, en bottant le cul de leurs adversaires.

Tout juste s’ils se boivent une mousse de temps en temps, et parfois, un petit ticket de la FDJ.


Le premier tour de cet Euro n’a pas servi à grand-chose.

Et pourtant, les gardiens nous régalent, la classe biberon répond présent et Karl Konan semble être le digne successeur de Mahé et Dinart, Pascal et Didier pour les intimes.

La Croatie, l’Ukraine et la Serbie n’ont pas pesé bien lourd, et ça risque d’être la même histoire au tour principal, hormis un match de dupes, ou pas, contre le Danemark.

Si à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, on se demande vraiment ce que fait la concurrence pendant que les Bleus s’entraînent !

Du poker ?

Des sudokus ?

Ou alors, ils passent leur vie à boire des coups et à mettre des cartouches.

Ou à en prendre !


Dika Mem et Kentin Mahé sont des joueurs magnifiques, Valentin Porte un valeureux capitaine.

Fabregas et Tournat sont au top.

Melvin a du mal à confirmer depuis deux ans.

Nikola semble parfois piocher un peu, mais on aimerait vous y voir à 40 barreaux !


Bref, si on n’est pas loin de l’analyse de comptoir, on peut être sûr d’une chose, c’est que le tour principal ne brillera pas par son suspens.

On peut d’ores et déjà prendre rendez-vous le 28 janvier à la Budapest Arena, pour 18 ou 20H00, ça dépendra du résultat du match contre la bande à Hansen.

Les choses sérieuses pourront commencer, pas de quoi se laisser submerger d’ici-là par la glorieuse incertitude du sport.


Sauf si Gaël Monfils profite de l’expulsion de Djoko pour rejoindre Yannick au Panthéon du tennis français.




LE CHAMPIONNAT D'EUROPE DU COVID


2023.

La France du rugby récoltera peut-être sa première Coupe du monde.

Alors que Serge Blanco et ses coéquipiers jouaient déjà la finale de la première édition en 1994 !

Au siècle dernier, on s’autorisait quelques bières entre deux matchs et seuls quelques avants dépassaient le quintal. On prenait quelques beignes dans les regroupements, mais un coup d’éponge magique, et on repartait au mastic.

De nos jours, les « protocoles commotion » se multiplient, et dans certains matchs, on n’en compte pas loin d’une demi-douzaine.

Mais imaginez Fabien Galthié se priver de Dupont, Ntamac, Fickou et Ollivon en finale contre les Blacks, parce qu’ils récupèrent à la suite d’un KO.

Il vaut mieux compter sur une pipe en pleine bourre ou une star en maison de repos avec une poche de glace sur le crâne ?

Bref, on espère que l’équipe qui soulèvera la coupe Webb Ellis ne sera pas celle qui aura le moins de commotions.


Ça ne vous rappelle rien ?

Les Pays-Bas ont eu deux joueurs positifs au Covid contre un seul pour la France, l’Islande sera privée de Palmarsson, son maître à jouer.

L’Allemagne, quant à elle, déplore huit cas !

Encore un effort, et le coach devra faire jouer le kiné et le chauffeur du bus. A moins qu’il ne soit lui-même remplacé par le docteur.

Au total, 106 cas ont été dénombrés, et Vincent Gérard lui-même a exprimé son agacement, remettant en cause la valeur sportive de cette compétition.

Pas facile de se préparer sereinement dans de telles conditions, mais on espère juste qu’un minimum de logique sportive préside à l’attribution de ce titre. Et que les finales ne seront pas une parodie.


Sinon quoi de neuf docteur ?

Pas grand-chose, à part l’imminence de l’entrée en vigueur du pass vaccinal, au moment où il n’y aura plus un cas de Covid en réanimation.

Mais loin de toute propagande, notre premier ministre vante les mérites d’une stratégie ayant conduit les derniers récalcitrants à se prendre une petite piquouze dans le gras de l’épaule.

Adrian Manarino et Alizée Cornet se sont offerts le scalp d’un top 10, Gael Monfils pète le feu et pour une fois, Benoit Paire fait plus pleurer dans les chaumières qu’il n’exaspère son prochain.

Djoko a été expulsé comme un malpropre, Nadal s’accroche à l’espoir de devenir le GOAT, Medvedev de passer number one, Zverev et Tsitsipas de gagner leur premier grand chelem.


Comme le disait Freddy, show must go on, mais il faudra tenir jusqu’au 28.

Accessoirement on peut se faire qq matchs du tour principal, pas pour le suspens, comme ça, juste pour passer le temps.

Tout d’abord, loin de moi l’idée de minimiser les perfs des Français. Mention spéciale à Aymeric Minne, qui montre tout le bien qu’on pense de lui depuis un moment.


Les hollandais ont fait illusion quelques minutes en 1ère mi-temps quand leur gardien, Bart Ravensbergen, a fermé la boutique.

Résultat, 12/12 à la 23e, sans le moindre but pendant trois minutes.

Après un petit temps mort, le 13e but est inscrit par… Aymeric Minne qui venait de rentrer.

13, 14, 15/12 à la mi-temps, puis 19/12 à la 34e, avec un Vincent Gérard qui régale : les Bataves encaissent un 7/0 en 10 minutes !

Un café, l’addition, la messe est dite…

Le France-Islande risque fort d’avoir peu d’intérêt, surtout si le virus s’en mêle. Pas plus que le Danemark, surtout si le match s’avère sans enjeu.


Reste à attendre les demies.

Pas avachi sur son canap, mais en entretenant son vieux corps.

Sait-on jamais, si Omicron devait faire le ménage, j’ai le secret espoir d’être appelé en Hongrie pour jouer la finale.

Mieux vaut tard que jamais !


Juste le temps d’aller m’acheter une paire de baskets et de réviser la Marseillaise.




LA DOUCHE ISLANDAISE


1990.

Prague.


Le réveil des hommes de Daniel Costantini sonne à 5H45 en ce samedi 10 mars. Les futurs « Barjots » sont plus réputés pour être des couche-tard que des lève-tôt !

Mais le jeu en vaut la chandelle : à 9H00, les Bleus vont batailler pour une anecdotique 9e place aux championnats du monde. Mais ce qui l’est moins, c’est l’enjeu : le vainqueur décrochera le dernier ticket pour les JO de Barcelone.

Frédéric Volle, Philippe Debureau et Thierry Perreux sont les hommes forts de ce match matinal qui changera la face du handball tricolore.


Cinq ans après, les Barjots s’offrent un premier titre mondial à Reykjavik.

En 2008, la France est championne Olympique à Londres… contre l’Islande.

Autant dire que cette île de 360 000 habitants, avec plus de phoques que de handballeurs licenciés, est un compagnon de route qui nous réussit plutôt.


Et rien ne pouvait laisser à penser qu’il puisse en être autrement ce samedi 22 janvier.

Bien au contraire, tant le Covid semble avoir savonné la planche des Nordiques. Palmarsson, le prodige, et Gustavsson, le gardien titulaire sont restés à l’hôtel avec quatre de leurs coéquipiers.

C’est bien une équipe diminuée, et très inexpérimentée qui se présente à Budapest pour affronter les hommes de Guillaume Gille.

Heu pardon, d’Erick Mathé, qui remplace son boss, lui aussi positif.

Et dire qu’un paquet de crétins, dont un que je connais assez bien, avaient pronostiqué une balade de santé !

C’était sans compter l’aspect irrationnel que ce sport peut prendre en de rares occasions.


Les gardiens.

Viktor Hallgrimsson tourne à 45% et multiplie les arrêts décisifs, contrairement à Vincent Gérard qui ne fait pas un grand match. Wesley Pardin est performant quand il rentre, mais pas au point d’inverser la tendance.


Ça suffit pour installer du doute dans les carafes, mais pas forcément pour gagner un match. Pour cela, il faut marquer des buts.

Karabatic et Mem, nos deux stars piochent et sont en échec.

Aymeric Minne, le « jeunot » a les cojones de prendre le jeu à son compte, mais finit par arroser un peu.

Ce n’est pas le cas de l’ami Magnusson, qui s’en charge plutôt bien en première mi-temps, avec huit unités au compteur.

Et pas seulement, si on ajoute les duels gagnés et les passes décisives au récital du gaucher de Magdeburg. En droite lignée de ce que pouvait nous offrir Stefansson, son glorieux aîné, capable à lui tout seul de changer le sort d’un match. Atypique, puissant malgré son « petit » mètre quatre-vingt-quatre, le gars est rusé et intelligent à souhait.

Tous les défenseurs français qui lui sont opposé se cassent dents, et on pourra se demander encore longtemps si Erick Mathé n’aurait pas dû réagir plus tôt : avec par exemple une stricte ou une 1/5 décalée.

Perso, j’aurais bien tenté de mettre plus rapidement Dylan Nahi en face de lui, avec sa puissance, son culot et son trash talking…

Par exemple une 1/5 avec Benoit en 3 haut, et Dylan en 2 à gauche, qui a été tentée, mais un peu tard.

Si omicron continue ses ravages, et si la Patrie a besoin d’un coach de comptoir, j’ai vu qu’il y avait un vol pour Budapest aujourd’hui à 17H43 à Orly.

Philippe Bana, si tu lis ses modestes lignes…


Bref, alors que l’autoroute était largement dégagée vers la demi-finale, les croix s’amoncellent maintenant sur le chemin.

Il n’est pas question de s’en réjouir, mais un peu d’incertitude dans ce sport de brutes…

On espère que l’émotion sera au rendez-vous du France-Danemark, et que le résultat nous sera favorable.


Si en plus Denis se paye Rafa, et que Gaël botte le derche de Matteo, la fête sera totale !

N’en déplaise à toutes celles qui soutiennent le bel Italien, allez-donc savoir pourquoi …




A LA DURE


3 Février 2005 à Radès, en Tunisie.

L’équipe de France n’en mène pas large.

Après la déconvenue olympique de 2004, ça sent le roussi pour Onesta. Qualifiés à l’arrach pour le tour principal, les Bleus sont quasiment sortis du mondial avant le dernier match, à moins de faire minimum nul et que la Grèce perde.

Le miracle va se produire : 26-26 contre la Slovénie, et surtout, les Tchèques déjà éliminés, gagnent 31-29 contre des Hellènes médusés.


24 janvier 2022.

Budapest.

Les Croates arrachent la victoire 23-22 en mettant un 2-0 dans les 6 dernières minutes à des Islandais à la rue.

Avec quatre joueurs majeurs cloués à l’hôtel, les Nordiques s’écroulent après leur démonstration de l’avant-veille.

De miraculeuse, la qualification des Français devient possible, à condition de battre le Monténégro, et surtout, de ne pas perdre contre le Danemark.


24 janvier 2022.

Yaoudé.

Chaker Alhadhur n’est pas plus gardien de but que Darry Cowl dans Le Triporteur.

Pas de jaloux, le Covid sévit à la CAN autant qu’à l’Euro.

Au moment de jouer le Cameroun en 8e, les Comores n’ont plus de titulaire à ce poste.

Même pas mal !

Un bout de scotch dans le dos pour bidouiller son numéro, et le défenseur d’Ajaccio s’y colle avec conviction. Avec talent aussi, puisqu’il effectue des parades extraordinaires.

Comme Darry Cowl, même si son équipe finit par se faire difficilement éliminer.


Retour à Budapest.

Après le coup de pouce des Croates, encore faut-il battre le Monténégro. Si de nombreux spécialistes y voient une formalité, le match de l’Islande peut laisser des traces.

On retrouve avec plaisir Konan et Fabregas. Après une telle contre-performance, le staff tricolore a décidé de resserrer les boulons en donnant les clés du camion à Karabatic.

Si l’idée est séduisante, Nikola effectue un début de match calamiteux, et les rouges s’accrochent.

Leur gardien enchaine les arrêts, heureusement qu’ils n’ont pas de Magnusson en catalogue, ça pourrait réveiller quelques fantômes.


A la 18e, Simic lâche son bras, Gérard sort à l’interception.

Et là crac ! C’est la fissure.

Vincent effleure l’ailier adverse et récolte un carton rouge.

La biscotte !

D’un seul coup, ce match n’est plus une formalité.

Pardin rentre, Vujovic égalise, 11-11 à la 19e.

Autant dire que la tâche qui attend Wesley n’est pas évidente.


Janvier 2021.

Egypte.

Le 14 janvier, la France affronte une Norvège qui fait peur à tout le monde. Pas à Wesley Pardin, pour la première fois titulaire dans les buts après des années comme intermittent du spectacle.

Le Martiniquais réussit une perf XXL, avec une victoire 28-24.

Le 18 janvier, contre toute attente la France pioche contre la Suisse d’un Andy Schmid qui marche sur le Gruyère fondu.

Wesley y laissera son genou, sera privé de Jeux et ne reviendra vraiment que quelques semaines avant cet Euro.


Certains joueurs ont des carrières assez linéaires, pour d’autres, les choses sont plus chaotiques.

Pour la deuxième fois en un an, Pardin a répondu présent au moment précis où la Patrie était en danger. Il fait un match solide, avec au passage quelques parades qui marquent les esprits et reboostent une équipe.

Bravo à toi !

Tournat nous régale, Minne confirme et Karabatic a fini par se reprendre, à l’image de son but au buzzer de la mi-temps.

Mem et Richardson ont fait le boulot.

Guillaume Gille finira bien par sortir un jour de sa chambre, avec les idées claires et juste une petite tendinite.


Les miracles existent, même si Darry Cowl a garé son triporteur depuis longtemps.

Chaker Alhadhur sera bientôt de retour en Corse.

Si jamais le gardien d’Ajaccio se blesse…




DIKA MEDVEDEV


26 janvier 2022.

Melbourne, Rod Laver Arena.


Daniil Medvedev arrache le troisième set au tie break à un gamin de 21 ans qui est en train de le matraquer.

Quelques minutes plus tard, il sauve une balle de match qui aurait pu le priver d’un possible deuxième titre majeur.

La survie, face à un Canadien qui sert le plomb et distribue les mites sans compter.

Le tennis est un sport extraordinaire où vous pouvez perdre un match alors que vous menez 2 sets 0, ou que vous avez breaké dans le 5e.


Remember.


10 juin 1984, finale de Roland Garros.

McEnroe joue le feu et se balade 6/3, 6/2 contre Lendl.

Du grand art, John marche sur l’eau.

1/1 au 3e, 0/30 sur service adverse, il perd le jeu.

2/2, trois balles de break, deux fautes et un passing d’Ivan ramènent l’américain sur terre.


Décembre 1981, finale du Masters.

Gerulaitis mène 7/6, 6/2, 2/0 contre … Ivan Lendl.

Retour-volée sur une deuxième balle du Tchécoslovaque, qui l’allume pleine poire et le couche sur la moquette new-yorkaise.

Le fantasque américain aura encore une balle de match en fin de 3e set, mais le match a tourné.

Alors que Vitas tutoyait le divin.

Ivan le terrible emportera les trois dernières manches, et son premier titre majeur.

« Le tournant du match, d’après lui. Si quelqu’un est si bon qu’il renvoie tous les lobs et tous les passings, vous devez lui jouer dessus. La plupart des adversaires prennent alors un peu peur et ne viennent plus aussi près du filet lorsqu’ils montent. »

Son malheureux adversaire, connu pour son humour, lui rétorque : « De toute façon, je ne risquais pas grand-chose. Je n’ai rien dans la tête. »


26 janvier 2022.

Budapest Multifunctional Arena.

Le Danemark est en train de tordre une équipe de France moribonde.

17/12 pour les Vikings à la mi-temps, et encore 27/22 à la 46e.

Vincent Gérard n’a pas touché un cuir.

Ludovic Fabregas s’est mangé un carton rouge, la défense brasse du vent et pas un tireur ne surnage !

- 5 à un petit quart d’heure de la fin, il y a peu de monde pour miser un billet sur les actions françaises.

Et pourtant c’est beaucoup, et c’est bien peu.

Surtout quand il y a une seule parade en 45 minutes.

Et crac ! C’est la fissure.

Un tir sur le poteau, un arrêt de Vincent et c’est reparti.


Reconnaître ses erreurs, c’est déjà se regarder dans la glace.

A moins que ça ne soit le contraire.

Un bon ami à moi avait prédit un tour principal insipide.

Le con !

Une Islande expérimentale nous a corrigé avant de perdre d’un but contre la Croatie.

Jacobsen brouille les cartes et laisse Gidsel et Hansen au repos avant le match contre la France.

Medvedev n’a rien lâché, comme Ivan il y a 40 ans.

Comme les coéquipiers de Valentin Porte, capitaine courage.

Magnifique !

Après un échec en 1ère mi-temps, Hugo Descat enquille tous les pénaltys de la 2e.

Après un pauvre 1/5 en 1ère, Dika Mem, irrésistible, en claque sept en 2e.

Après 30 minutes sur le banc, Melvin Richardson prend ses responsabilités.

Après avoir été bredouille pendant trop longtemps, Vincent Gérard sort les 2 ou 3 ballons qu’il faut.

Bravo et merci messieurs !


Un tour principal plus chaotique que prévu.


Et pourtant il faut vivre

Ou survivre

Sans poème

Sans blesser tous ceux qu’on aime

Être heureux

Malheureux


Balavoine a eu la mauvaise idée de monter dans un hélicoptère il y a 36 ans.

Daniil et les Bleus joueront une demi-finale demain.




AUTO CENSURE


Imaginez Rocco Siffredi, le front moite et le cheveu ébouriffé devoir expliquer à sa partenaire du jour les causes de sa panne sexuelle.


- Ma, yé n’é comprends pas !

- T’inquiète, c’était tendre et agréable.

- C’est vrai, ça t’a plu ?

- Oui, beaucoup !


Une idole ne peut pas se rater.

Alain Delon est toujours exceptionnel, même quand il sort ses poubelles.

Il y a une dizaine de jours, Rangnick remplace Ronaldo à la 71e minute.

35 ans, icône, multimillionnaire… le Portugais se ridiculise, en tirant une tronche digne d’un gamin qu’on mettrait au coin.

Petit capricieux Cristiano, alors que tes potes gagnent 3-1.

Il nous avait fait la même il y a quelques années, en finale d’une Ligue des Champions… remportée par le Real.

Il y a toujours des crétins pour nous expliquer que c’est précisément grâce aux dimensions de cet ego que cet homme est ce qu’il est.

Comme Rocco.

D’ailleurs, Messi nous a fait la même quand Pochettino avait osé le sortir, un triste soir de novembre.

A moins que ça ne soit d’octobre, ce qui ne change rien.


Les deux collectionneurs de ballon d’or sont statistiquement les deux GOAT, deux phénomènes, chacun dans leur registre.

Ils ont régné en maîtres absolus des vestiaires où ils ont posé leur auguste derrière. Tant que la victoire était au bout du chemin, les coéquipiers leur ont fait serment d’allégeance, et les coachs ont su préserver l’équilibre de cette hiérarchie.

Mais par définition, tout équilibre est instable.

Une équipe ne peut pas tout gagner pendant 10 ans.

Les années finissent par peser, même si tout est fait pour retarder l’échéance.

On voit mal Jordan se satisfaire de quelques paniers par-ci par-là, ou Federer se contenter d’un match gagné à l’Open de Pontault-Combault.

Comme la reine dans Blanche-Neige, cette race de champion interroge tous les jours son miroir.

Dans l’entourage, aucun doute ne peut être toléré, c’est la rançon du succès.


Le respect pour ce que ces immenses joueurs ont accompli va de soi.

Ils suscitent naturellement une admiration qui parfois peut aller jusqu’à la dévotion, et on peut comprendre que cette énergie les responsabilise.

Mais attention à la saison ou à la compétition de trop, attention à ne pas transformer cette mécanique en mascarade.

Ali lui-même, a fait le match de trop, et la note a été plutôt salée.

A l’inverse, « Le blaireau » a su mettre son orgueil de côté pour offrir un Tour à LeMond.

Difficile de savoir ce que l’on ferait à la place de ces « monuments ».

Des gars que tout le monde adule, et qui ont tellement l’habitude d’une bonne couche de Baranne.


Il semble improbable d’entendre un jour Neymar nous dire qu’il a joué comme une quiche, ou son coach comme une buse.

Mais normalement, il existe une déontologie propre au journalisme, c’est tout son honneur.

Démonter à tout-va est aussi ridicule que flagorner.

Assez facile à faire dans l’écriture ou le reportage, la chose se corse dans l’exercice de l’interview d’après-match.


Imaginez-vous avec un micro face à Zidane en 2006 après la finale de Coupe du Monde :

« Heu Zinedine, c’est vrai qu’il a traité ta mère de p… ? »

Sinon, on pourrait toujours demander à Armstrong, sur la ligne d’arrivée de l’Alpes d’Huez, si c’est grâce à l’EPO qu'il a marché sur la lune.

Dans les deux cas, vous avez plus de chances de finir aux urgences que de gagner au loto.

L’immense Tony Parker est le meilleur basketteur français de tous les temps.

Personne ne pourra oublier le joueur qu’il fut, ni sa fidélité sans faille à l’équipe de France.

En 2015, il sort d’une demi-finale perdue aux prolongations à l’Euro contre nos meilleurs amis espagnols, avec des stats de premier communiant.

David Cozette, derrière le micro après cette claque, n’a pas les burnes d’aborder cette énorme contre-performance avec l’idole. Ni avec le coach, Vincent Collet, qui pourtant l’a fait jouer beaucoup trop longtemps.


Cinq ans plus tard, à l’issue d’un Euro calamiteux, Thomas Ferro Villechaize enlève son nez rouge, enfile son casque lourd et n’hésite pas à aller au mastic face à Didier Dinart. Sans concession, il titille Nicolas Karabatic, histoire de savoir si les joueurs n’avaient pas lâché leur coach.


Janvier 2022.

Mahé se morfond depuis plusieurs jours dans sa chambre d’hôtel.

Depuis des débuts extraordinaires en bleu, Richardson est comme beaucoup de jeunes prodiges sportifs, il a du mal à confirmer.

Le staff tricolore décide de donner les clés du camion au meilleur joueur de l’histoire, ce qui est un choix compréhensible.

A 37 ans, Nikola pioche contre l’Islande, et vit l’enfer pendant 29 minutes et 59 secondes contre le Monténégro ; avant de mettre un but important au buzzer et de faire une bonne deuxième mi-temps.

Et de refaire une prestation honnête contre le Danemark : dans un match de dupes où il faut quand-même aller chercher la victoire.

Karabatic a gagné plus de titres majeurs que Parker, Hinault et Noah réunis !

C’est un gars qui a tellement de qualités !

Pour exister, un sport a besoin de stars.

La notoriété du hand n’est pas proportionnelle à son palmarès. On peut le regretter, y trouver des explications, mais c’est ainsi.


Depuis le Monténégro, beaucoup de médias nous vendent de la soupe, en nous matraquant avec les perfs extraordinaires de Niko à plus de 37 ans et la remontada contre les Danois.

Mais c’est de la com, pas du journalisme.

Titi, Daniel, FX et les autres, pas un n’ose aborder le sujet délicat de son niveau effectif.

Karabatic respire le hand, voit le jeu mais sur cet Euro, je pense qu’il n’a plus la caisse pour peser 60 minutes dans un match contre un top 5 européen.

Je pense personnellement qu’il faudrait le ménager, et le faire rentrer dans certaines circonstances. Mahé absent, on aurait aimé voir Richardson partager un peu plus le poste de demi-centre avec son ainé.

Je pense aussi, et je l’avais dit il y a quelques années après quelques blessures, que j’aurais bien vu son jeu évoluer vers plus d’entrées en 2e pivot. A l’image de Magnus Wislander il y a quelques années…


Bref, en ce vendredi 28 janvier, il n’y a pas grand-monde sur BeIn ou ailleurs pour se fâcher avec un pote ou écorner une légende.

On se dit que Thomas Willechaize va y aller.

Comme tous les sportifs, il s’échauffe. Vincent Gérard se mange une première mandale, « les gardiens blablabla… » et même une deuxième, qui génèrera une réponse surréaliste du joueur du PSG.

Niko prend le micro, et …

S’ensuit une interview d’une platitude à rendre Eric Besnard jaloux.

« L’équipe… on s’est bien battu…à la fin, ça aurait pu passer… »

Vraiment dommage !


Sinon, c’est vrai que nos gardiens sont passé à travers.

Qu’on n’a pas pu trouver la solution à un Gottfridsson qui nous a humilié.

Que Palicka a été décisif.

Qu’on aurait pu égaliser à la dernière seconde.

Que l’immense Fabregas a raté ses deux derniers tirs.

Que nos ailiers ont été performants.

Qu’Aymeric Minne a tutoyé les étoiles.

Que …


Mais tout ça a déjà été dit…




QU'EST-CE QUI FAIT VOLER LES MOUCHES ?


Pas les grosses bleues.

Non, celles qui ont changé d’âne dans la nuit australienne, à la Rod Laver Arena.

Daniil étouffe Rafa du fond, et l’espagnol trouve son salut vers l’avant !

Ce que Djoko n’avait pas réussi à New York, Nadal le fait à Melbourne : lui qui dans le passé a souvent planté sa tente à 4m derrière la ligne de fond en balançant des parpaings, revient dans le match grâce à son service et à sa volée. Accessoirement poussé par le public et avec sa combativité légendaire.


Quelques heures plus tard, la Suède semble bien partie pour remporter un 5e titre européen, 20 ans après le 4e !

26-24 à la 54e minute : Wanne et Ekberg enfilent les perles et Palicka, sans être extraordinaire, fait son boulot.

Deux buts de raccroc absolu, Figueras et Cañellas égalisent, ça sent les prolongations à plein nez.

Temps mort suédois, Gottfridsson, qui vient de perdre un ballon et de rater un tir prend la parole : les coachs la bouclent et les troupes écoutent religieusement le MVP de la compétition.

La scène est surréaliste, digne d’Olive et Tom.

Voire de Jeanne et Serge, pour ceux qui préfèrent le volley.

« On va faire ça, on met le pivot à gauche, toi tu arrives de ton aile, je te donne la balle et tu viens décaler l’arrière droit. »

Quelques secondes plus tard, tout le monde s’exécute et Cañellas ne peut faire mieux que de provoquer un penalty.

Ekberg ne tremble pas.


Même pas le temps de se ravitailler après plus de 5 heures de petite balle jaune, il ne fallait pas trainer aux toilettes, sous peine de rater la Marseillaise.

La vie est parfois difficile le dimanche.

Question : quand on est l’équipe de France de handball, une médaille de bronze est-elle une bonne perf ?

On pourrait également se dire qu’on a tellement d’or autour du cou, qu’il n’y a plus assez de place pour un métal moins précieux.

Si certains ont tout gagné, d’autres ont un palmarès aussi vierge que le casier judiciaire d’un fonctionnaire.

Les jeunots ont envie de croquer comme les anciens, qui vont tout faire pour que leurs coéquipiers puissent goûter au bonheur d’un podium.

Magnifique dans un monde où l’individualisme forcené fait autant de ravages.

Qu’on y voit un discours formaté ou l’expression des valeurs de transmission propres à ce sport, il est évident que finir sur une victoire est toujours positif. Et surtout, être capable de se remobiliser après une défaite frustrante en demie est parfois plus difficile que d’aborder une finale.


Le problème, c’est que les Danois ne vont rien lâcher dans cette petite finale.

Sa Majesté Hansen n’est pas là, et le génial Gidsel quitte ses camarades à la 53e … seconde. Un remake, avec Mahé enfin sorti du frigo !

Vincent Gérard, après son match raté contre la Suède et les tombereaux d’insultes reçus sur les réseaux, va faire un très bon match, statistiquement équivalent à celui de Landin. Après 8 jours dans sa chambre, la prestation de Kentin sera en tout point remarquable : à se demander à quoi sert l’entraînement !


La deuxième mi-temps est un vrai mano à mano, qui ne pouvait que déboucher sur une prolongation.

Les deux coachs surprennent, en sortant Minne et Lauge Schmidt d’un banc sur lequel ils pourrissaient depuis longtemps.

Bonne nouvelle, les Bleus gagnent le TOS, et prennent la balle.

20 secondes plus tard, passe en touche de Minne, si brillant l’avant-veille :

29-29.

La première attaque danoise dure 1mn15, faute à une bonne défense et à un Gérard qui enchaine deux stops. Bras levé, il faut un invraisemblable tir à la hanche de Fabregas d’un certain … Lauge Schmidt pour ouvrir le score : 30-29.

Le bras des arbitres se lève, Aymeric prend le tir ; contre et pastis :

30-29.

Après trois ou quatre passes, bis repetita de l’action précédente, mais avec Holm. Le pivot glisse à droite, Konan le suit, duel sur Fabregas isolé, sur les talons, avec Nahi qui aurait pu fermer plus vite. Le génial arrière danois est capable de passer n’importe qui dans une boite à chaussures, alors un défenseur avec trois mètres de chaque côté !

31-29.

Jet-franc, deux passes et tir magnifique de Mem…sur la barre.

31-29.

Touche pour les Rouges.

Duel de Lauge Schmidt sur Mem, un peu passif et sans l’aide de Konan, rebond pourri premier poteau.

32-29.

Tir contré de Mahé au buzzer.

32-30, il reste cinq minutes.


Fabregas et Minne jugés trop tendres, on envoie Tournat et Karabatic au mastic. Descat et Richardson remplacent Nahi et Mahé.

Quatre passes, le pivot glisse à droite, Konan le contrôle et comme on a dû le lui demander, Tournat monte sur Holm.

En retard, trop haut, sur les talons, Konan tarde à aider, duel du Danois qui marque !

33-30.

Arrêt de Landin sur Lenne.

33-30.

Arrêt de Gérard sur Kirkelokke.

33-30.

Attaque à 7, belle passe de Niko à Nico, arrêt de Landin.

33-30.

Défense interminable d’une minute, tir magnifique de Lauge Schmidt… sur le poteau.

33-30, il reste deux minutes.

But rapide de Melvyn.

33-31.

Défense tout terrain, comme contre la Suède.

But de Lauge Schmidt, la messe est dite.


Deux arrêts à un.

Un poteau partout.

Holm qui continue son show.

Lauge Scmidt qui met deux buts, Minne qui se rate.


Des milliers de coachs nous expliquent que Gille a fait n’importe quoi, qu’eux auraient fait comme ça…

Ce match se joue sur la défense du numéro 3 gauche, Fabregas puis Tournat, alors que le numéro 3 droit, Konan, contrôle le pivot.

Question d’homme, de système, de coaching, de culture tactique, d’initiative ?


A moins que ça ne soit juste une question de mouches.









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