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DU BON COTE DU MUR


Si Abdelaziz et Mohamed ne peuvent pas faire comme tout le monde, c’est la faute à Benyamin.

En ayant eu la bonne idée de naître à Londres ou à Paris plutôt qu’à Gaza, ils auraient pu se faire un McDo ou aller au cinoche à l'envi. Plus que Fatima, qui préfère rester au calme dans son immense 4 pièces de 28 m².


Le blocus israélien dure depuis 17 ans : résultat, un taux de chômage au-delà des 40 %, une pénurie de médicaments et de produits de première nécessité, une crise économique sévère, des problèmes d’assainissement d’eau… Si on ajoute la privation de liberté de déplacement et les incursions souvent bienveillantes de Tsahal, on comprend l’absence de perspectives et le désespoir qui sévissent dans ce petit paradis.

En 2011, Mathilde De Reidmatten, directrice adjointe de la Croix-Rouge dans la Bande de Gaza, fait part de l’impossibilité de « mener une existence normale et digne », pour le million et demi de privilégiés qui y vivent.


En 2005, les 7000 colons qui peuplent ce territoire occupé depuis 38 ans sont évacués, les forces armées et de polices israéliennes se retirent. Un an plus tard, le Hamas remporte les législatives, puis après une brève guerre civile, évince totalement son concurrent plus modéré, le Fatah. Le Mouvement de résistance islamiste, créé en 1987 par les Frères musulmans, prône la destruction de l’Etat d’Israël et l’instauration d’un Etat islamique palestinien.

Un programme amical qui ne réjouit pas tant ses voisins que ça !

En juin 2007, Israël impose le blocus appuyé par l’Egypte, qui voit dans le contrôle du Hamas un accroissement de l’influence de la république islamique d’Iran, le grand concurrent chiite.

6 Gazaouis sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté, près de la moitié de la population active est au chômage. Autant dire que la vie y est plus rustre qu’à Monaco. Avec seulement une Porsche pour 100 000 habitants, on est assez loin des 64 357 sur le Rocher.

La vie est dure… mais pas pour tout le monde.

Yasser Arafat, l’historique président de l’autorité palestinienne est largement soupçonné d’avoir confondu les caisses de l’OLP avec ses deniers personnels. D’après un rapport du FMI de 2003, 900 millions de dollars n’ont pas été intégrés au budget sur les milliards d’aide destinée au peuple palestinien. En 2004, le budget alloué au président représente 8 % du total dont il dispose à sa convenance. Et dire que certains pisse-vinaigres osent critiquer les 1500 balles d’indemnité de fonction mensuelle de nos députés !

Mahmoud Abbas, son successeur, est lui-même soupçonné de détenir quelques patates sur des comptes bien au chaud. Détournement de fonds, blanchiment d’argent, les Panama Papers balancent honteusement ses fistons qui auraient quelques billes dans une compagnie offshore.

Mais les Gazaouis ont un deuxième geôlier.

Le Hamas contrôle une bonne partie de Gaza, de la Cisjordanie et des camps de réfugiés palestiniens. Ce mouvement est sur la liste des organisations terroristes d’une grande majorité de la communauté internationale. Comme jadis pour l’ETA, la branche militaire est à l'abri d’une vitrine politique. Un service social, un hôpital, une télé, des programmes pour enfants, le Hamas ne brille pas par son pluralisme culturel, son respect de la liberté de la presse et des droits de l’homme… ni de la femme. Les enfants sont formés militairement dans des camps d’été : une version personnelle des colonies de vacances qui a pour but de « sensibiliser la jeune génération à des valeurs religieuses, morales et culturelles ». C’est quand même plus responsable que ces dégénérés de Belges qui osent instaurer deux heures d’éducation sexuelle dans les écoles !

Déjà assignés à résidence, les habitants sont embrigadés d’une main de fer dans un gant de crin. En général, les Sunnites ne sont pas réputés pour leur sens de la fête. Ils imposent une pratique rigoriste de l’Islam à une population qui déjà, ne rigole pas tous les jours.


Le 11 septembre 2001, 19 terroristes d’Al-Qaïda signent une entrée apocalyptique dans le XXIe siècle.

Le 7 octobre 2023, à 6h30 , entre 3 et 5000 roquettes pleuvent sur Israël, l’objectif étant de saturer le « Dôme de fer », son fameux système de défense antiaérienne : tous les projectiles ne sont pas interceptés. Au même moment, des centaines d’hommes parviennent à infiltrer une frontière réputée infranchissable grâce à une opération complexe, à la fois terrestre, maritime et aérienne. Les Gazaouis ont appris depuis des années à fabriquer des armes de façon artisanale avec du matériel de récupération. Les tunnels ont permis la livraison d’armes, de roquettes et d’explosifs en provenance d’Iran, de Syrie et du Soudan. Patiemment constitué, l’arsenal du Hamas a été sous-estimé.

La suite est peu croyable, des centaines de civils israéliens sont massacrés : femmes, enfants, bébés, vieillards, pas de jaloux, il y en a pour tout le monde. Plus d’une centaine d’otages sont capturés, ils ne semblent pas partis pour vivre des jours heureux…

De la barbarie à l’état pur.


Abdelaziz souffre depuis des années, on peut comprendre sa rage contre la politique sioniste de l’État hébreux et son peuple en général. Ce samedi, il s’en est donné à cœur joie en tirant les habitants d’un kibboutz comme des lapins : 200 morts, brûlés ou exécutés à l’arme automatique…

Malade, la mère de Mohamed va bientôt crever par manque de médicaments. Son fils la venge en mettant fin à une une rave party : près de 300 morts massacrés de la même manière. Galanterie oblige, les femmes ont le choix entre la mort, le viol ou la prise d’otage…


Avec beaucoup de recul, on peut comprendre les circonstances qui ont conduit ces deux hommes à participer à ce crime contre l’humanité : un réveil difficile pour les 1000 morts, les 5000 blessés et les 150 otages partis en vacances à Gaza.

Il est parfois plus difficile de comprendre que l’homme est un être ambigu… surtout s’il est insoumis. Si on en croit la lecture de certains (ir)responsables politiques, c’est l’éternelle histoire entre oppresseurs et oppressés : les Israéliens récoltent ce qu’ils ont semé. Le Hamas est un groupe de barbus sympathiques, un brin machistes et à peine homophobes.


Mathilde Panot :

« L'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est ». Le terrorisme ???


Louis Boyard :

« Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine ».


Déjà pro Chavez et Poutine, wokiste/indigéniste et islamo-gauchiste à peine opportuniste, Mélenchon rejette tout soutien au peuple juif.

Heureusement, LFI n’est pas seul ; un communiqué du NPA témoigne de son

" soutien aux PalestinienNes et aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisis pour résister ".


Face aux critiques, Philippe Poutou souhaite recontextualiser le communiqué et le positionnement du parti :

"Il faut dire que le communiqué a été écrit le samedi, et on n'a pas mesuré à quel point il y avait quelque chose de très grave qui se passait. On peut reprocher au communiqué d'avoir sous-estimé la réalité, la saloperie et les tueries qui ont été faites par les membres du Hamas. Mais maintenant, ça ne change rien dans le fond de la discussion."


Le PC et le PS apprécient. Alexis Corbières et François Ruffin se régalent, LFI est un îlot démocratique dans un océan ultralibéral et réactionnaire.

Les citoyens débattent sereinement, sans personne pour attiser aucune haine.

La France est un havre de paix.

Surtout si on est juif… ou prof...

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