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DERNIER CARRE


2006 – 2017, les années de plomb du handball français.

Durant cette douzaine dorée, un dernier carré était anecdotique.

Ceux qu’on a appelé les Experts ont banalisé la performance, soit 9 titres majeurs sur 15 possibles, avec deux passages sur le toit de l’Olympe.

Alors des demi-finales …


Quatre années plus tard, le contexte a changé.

Les bleus sont redevenus humains, et par définition pas invincibles.

Et le dieu Nikola n’est plus un lapin de garenne. A 35 ans, son corps, pourtant de rêve, le trahit régulièrement.

Là c’est le croisé, le même qui a fauché Wesley Pardin.

Et qui pourrit la vie de tant de handballeurs.


Pour moi, le jeu pratiqué au Mondial 2017 a été la meilleure copie jamais rendue. Bien équilibré, entre une défense solide, une attaque variée et un bon jeu de transition.

Avec un duo Dinart-Gille à la baguette…

Malgré deux médailles, les choses se sont délitées, jusqu’à un Euro cataclysmique en 2020, avec des Portugais qui nous bottent le cul.

Bref, le grand Didier va y laisser sa place dans des conditions rocambolesques, et son ex-adjoint et néanmoins ami, débute dans le métier avec une planche bien savonnée.

Par ceux qui nous ont quitté, comme par ceux qui auraient bien aimé enfiler la tunique bleue : ça fait beaucoup de monde tout ça …

Les critiques fusent après deux matchs délicats contre la Serbie, et des victoires étriquées contre la Suisse, l’Autriche, l’Islande et l’Algérie.


- Inexpérience dans la fonction.

- Management trop participatif, avec ce fameux « Conseil de jeu ». Certains cadres collaborent avec le staff dans la construction du projet de jeu. Si on réfléchit, Ce n’est que l’institutionnalisation de ce que faisait Onesta en donnant à certains les clés du camion. Ségolène, la Madone du Poitou, doit être fière d’y voir une transcription sportive de la démocratie participative.

- Manque de leadership et de stratégie à moyen terme dans la gestion de ce groupe, ce qui est en contradiction absolue avec la critique précédente.

- Sans oublier les sélectionneurs de comptoir, toujours enclins à se demander pourquoi tel joueur est là, et pas tel autre.


Coupe du monde 98.

2018.

Ça ne vous rappelle rien ?


Jacquet et Deschamps s’étaient fait désosser, avant d’avoir le cul aussi propre que les pieds.

Le frangin du Vice-Président de la FFHB est en train de vivre la même aventure.

Encore une victoire et il aura beaucoup d’amis, encore deux et les flagorneurs de tout poil l’encenseront…


Et le jeu dans tout ça ?

Après la marche arrière du dernier match, les tricolores ont passé la marche avant.

Les gros bras ont galéré, éteints par un Mikler extraordinaire en début de match, mais nos pivots et ailiers ont scoré, sans rien rater.

Banhidi est un pivot totalement inarrêtable, il l’a prouvé tout au long du match ; bien servi par un Lekaï auteur d’une première mi-temps de rêve.


Puis on a vu les limites de la monoculture, comme pour le Danemark ou la Norvège.

Le meneur de jeu hongrois est progressivement entré dans le rang, avec en particulier un travail de sape monstrueux de Fabregas, qui lui a souvent donné rendez-vous avec son quintal d’acier.

Des arrêts décisifs de Vincent Gérard, du jeu rapide et un gros mental, les bleus ont su trouver la recette pour gagner ce match.

Une force mentale remarquable dans le money-time, pour la cinquième fois en 7 matchs, ce qui ne doit pas être le fruit du hasard.

Des leaders qui agissent sur le terrain.

Une équipe qui sait trouver les ressources du jour pour gagner.

Un coach qui reste calme dans la tourmente, qui propose des choses précises pour l’attaque qui suit et qui est bon au micro dans l’après-match.




NB


Borg, Navratilova, Sampras et bien sûr Roger m’ont fait beugler devant la télé.

Et je dois l’avouer, plus que pour n’importe quel match de handball.

Mais là, ce Danemark – Egypte !

Incroyable !

Du suspense, des drames, des coups du sort, des joueurs extraordinaires…

Continuez comme ça les gars, le handball en sortira vainqueur.



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