Les temps sont durs pour les suprémacistes.
Fin 2021, ils ont perdu leur Président préféré, non sans avoir fêté ça pacifiquement au Capitole.
Depuis bien longtemps, ces braves citoyens voient la supériorité de la race blanche fondre comme neige au soleil dans des sports qu’on pensait à l’abri. Tiger Wood et Lewis Hamilton ont eu le toupet de devenir les meilleurs au golf et en formule 1.
Tant qu’on y est, pourquoi pas en équitation ou en natation synchronisée !
Une véritable catastrophe a eu lieu le 27 mai 2022 en Belgique : Biniam Girmay devient le premier africain à gagner une classique cycliste, Gand-Wevelgem.
Dans ce sport gangréné par le fléau du dopage, personne ne peut affirmer que ce coureur marche à l’eau claire. D’autant que l’Erythrée, son pays, n’est pas vraiment renommé pour ses résultats sportifs. Par exemple, aux derniers JO, cette nation n’a remporté qu’une pauvre médaille de bronze ; alors que la France en a décroché 33, soit 33 fois plus.
Et encore, on ne parle pas des JO d’hiver !
Le pire, dans cette triste histoire, c’est que ce jeune-homme de 22 ans a remis le couvert ce 17 mai, en devenant le premier africain noir à lever les bras sur l’étape d’un grand tour cycliste.
Mais sa joie aura été de courte durée.
A Wevelgem, il y a 2 mois, il avait fait péter une canette de bière sur le podium pour célébrer sa victoire. Il faut dire qu’on était dans les Flandres.
Pour cette 10e étape, les organisateurs du Giro lui ont proposé de se torcher au Prosecco, un champagne du pauvre, version italienne.
Malheureusement, les lois de la Physique sont incontournables. La méthode champenoise permet de produire un vin pétillant dont la pression de CO2 ne dépasse pas les 2,5 bars.
Comme chacun sait, nos amis Italiens sont de grands spécialistes de la contrefaçon. Les touristes se gavent de lunettes, montres et sacs à main de luxe « made in china » au marché de Vintimille. Coté pinard, ça donne le mousseux, qui lui, dépasse les 3 bars : un cachet d’Aspro effervescent dans une bouteille de Villageoise, et le tour est joué !
Le problème, c’est que quand vous ouvrez votre bouteille d’infâme bibine, ça peut vous exploser dans la tronche.
Après avoir levé les bras sur le podium, serré des louches et tapé la bise à une belle Italienne, le vainqueur du jour se baisse vers le magnum posé devant lui et dévisse délicatement le cerclage métallique.
Et là, paf !
Pas le temps de finir, le bouchon fuse directement dans l’œil du pauvre Biniam.
Comme si un petit plaisantin avait secoué la boutanche avant de la poser, faisant monter la pression à 15 bars.
Dans un bar malfamé de Turin, trois joyeux lurons regardent l’étape en direct sur la RAI, sans oublier de se désaltérer en cette période de canicule printanière. Ils se sentent assez proches des thèses suprémacistes et se verraient bien ressortir les chemises noires du grenier.
C’est dire si ce qu’ils voient les énervent un peu !
Carlo éclate sa 18e canette de bière contre le mur au lieu de la boire cul-sec, comme les 17 premières.
Gabriele se dit qu’il devra attendre le prochain match de la Juve pour faire des cris de singe dans les tribunes.
Giuseppe sort son couteau et entame une 27e gravure du Duce sur le comptoir.
Si le Champagne est un nectar divin, le mousseux n’est pas bon pour la santé. Non seulement il fait des trous dans l’estomac, mais il peut vous éborgner !
Le sprinter érythréen sera conduit à l’hôpital pour des examens complémentaires, et abandonnera le lendemain !
Carlo, Gabriele et Giuseppe ont une sacrée gueule de bois. Leur décision est prise, pas question de s’arsouiller à la bière en regardant l’étape du jour.
Ils écluseront juste quelques bouteilles de Prosecco, un des fleurons de la viticulture italienne…
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