top of page

B-BOYS & B-GIRLS


Belle-Ile- en-mer est au Morbihan ce que Noisy-le-Sec est au 9.3… un joyau.


Ce 28 juillet 1976, la salle télé du VVF du Palais est en fusion. Tout d’abord à cause de la sècheresse historique, qui cet été-là, étouffe l’Hexagone ; mais surtout parce que Guy Drut va disputer sa deuxième finale olympique sur 110 haies, quatre ans après sa médaille d’argent de Munich.


Champion d’Europe en titre, technicien hors pair, irrésistible en 1975, le Français est moins dominateur cette année-là… pas un chrono sous les 13.40 à se mettre sous les pointes. D’ailleurs, il s’est fait maîtriser deux jours avant en série par le Cubain Casañas. Rebelote en demie deux heures plus tôt. Au moment où le célèbre frisé se cale dans les starts, la tension est palpable dans le stade olympique de Montréal. La nuit tombe sur la Bretagne, l’air est irrespirable dans la salle télé. Ça sent la bière, la clope et la sueur… les ongles se rongent… les ventres se nouent et les cœurs s’emballent. Il faut dire que l’athlétisme tricolore ne croule pas sous l’or : Alain Mimoun en 56 et Colette Besson en 68 sont nos seuls champions olympiques d’après-guerre…

A vos marques…

Prêts…

Le silence serait total sans le vrombissement des moustiques…

Bam… un coup de feu libère les huit fauves…


Comme d’hab, le départ de Guy n’est pas fulgurant.

En retrait sur les deux premières haies, il remonte et prend la tête à la cinquième.

Le ton monte dans l’assistance, avec une certaine retenue tant Casañas revient sur lui comme une fusée. A la dixième, on se dit que ça ne va pas le faire, mais le Cubain vient mourir à 3 petits centièmes… une habitude pour le pauvre Alejandro qui ratera l’or quatre ans plus tard pour… 1 centième !

Après de longues secondes de suspense, la mimique de Drut index pointé entre ses pecs restera célèbre : c’est moi ?


Les cris résonnent dans la salle, tout le monde s’embrasse, un Français vient de confisquer un joujou qui semblait réservé aux Américains.

Si nos compatriotes peuvent s’enorgueillir d’avoir relevé le pays durant les Trente Glorieuses, côté sport, ça n’était pas la joie.

Les Verts de Robert Herbin viennent d’échouer à un poteau carré près en finale de Coupe des Champions contre le Bayern. Noah, Hinault et Prost gagneront dans les années 80, ainsi que Platini et les siens à l’Euro 84. La machine était lancée, les titres allaient pleuvoir durant la décennie suivante.


Avec 120 km/h on sait que le guépard est trois fois plus rapide que le pauvre Usain Bolt qui se traine à peine à 44 à l’heure.

L’athlétisme est le sport roi.

Savoir qui court le plus vite ou saute le plus haut a toujours fasciné l’homme qui par milliards, regarde les JO à la télé. Il y a bien quelques tarés qui sont prêts à dépenser 1500 euros pour aller voir du canoé-kayak à Vaires-sur-Marne, mais ils sont moins nombreux.


Les chances d’entendre retentir la Marseillaise en 2024 au Stade de France sont infimes. Voir un athlète émerger en un an tiendrait du miracle, alors on peut juste prier pour que le tendon de Kévin se porte mieux que celui d’Achille.

Le bilan des derniers Mondiaux d’athlé est affligeant : une médaille, l’argent au 4X400 masculin ; comme en 2022 ! Remarquez, on avait fait pire en 83 et en 93 avec un zéro pointé…


Mais finalement on s’en fout !

La Ville Lumière va dépoussiérer l’olympisme et s’émanciper de ce siècle de conservatisme. Finis les croulants qui s’extasient devant des disciplines en perte de vitesse. Nous allons revenir à l’essence antique des Jeux qui dès 776 avant JC n’hésitaient pas à mettre une touche artistique dans ce monde de brutes. Des épreuves de chant, de poésie, de théâtre et de musique côtoyaient celles où des apollons s’affrontaient nus, le corps oint d’huile d’olive.

Être champion olympique du 100m ou du décathlon, c’est ringard : laissons cela aux étrangers et concentrons nos efforts sur les deux épreuves qui comptent.


Pour mieux s’en persuader, il suffit de cliquer sur paris2024.org :


Le skateboard est un sport jeune et spectaculaire, qui s’est développé aux Etats-Unis dans les années 1950… Le skateboard s’inscrit dans la culture underground alternative des années 1980, autour de valeurs de liberté, rébellion et la recherche permanente d’adrénaline. Sa pratique se démocratise au début des années 2000 et rencontre un fort succès auprès des jeunes.


Un sport jeune pour les jeunes.

Laissons la gymnastique et la lutte gréco-romaine à nos anciens. Aux forces vives de la Nation le skateboard !

Dans les EHPADs, on voit plus de déambulateurs que de planches à roulettes. Et puis le shoot d’adrénaline n’est pas recommandé pour les cœurs fatigués.


L’élite du skateboard mondial s’affrontera dans deux des disciplines les plus populaires et spectaculaires du skateboard, le Park et le Street, où les athlètes devront réaliser les plus beaux tricks, répondant à des critères de technique, de vitesse ou encore d’amplitude de leurs figures.


Vivement l’été prochain que nous puissions vibrer devant les tricks de nos skateurs tricolores.

Mais il y mieux, je vous jure que c’est possible, recliquons sur paris2022.org :


Le breaking est un style de danse qui s’est développé aux Etats-Unis pendant les années 1970. Né dans l’effervescence des fêtes de quartier du Bronx, issu de la culture hip hop, il se démarque par sa dimension acrobatique, ses figures au sol ainsi que par le rôle clé joué à la fois par le DJ et le MC lors des battles.


Pour entrer aux JO, mieux vaut venir du Bronx que d’Ozoir-la-Ferrière ; et pourtant cette charmante bourgade est bien connue pour ses fêtes de quartier dans lesquelles foisonnent des battles plus franchouillardes comme le cul-sec de Ricard ou le gobage de merguez.


Lors des Jeux de Paris 2024, la compétition de breaking sera composée de deux épreuves, une masculine et une féminine, qui verront respectivement 16 B-Boys et 16 B-Girls s’affronter dans des battles spectaculaires (1-vs-1). Les athlètes enchaîneront les « powermoves » comme les coupoles, les six-step ou encore les freezes en s’adaptant et en improvisant sur le son du DJ pour s’adjuger les votes de juges et remporter le premier titre olympique de breaking.


Je me demande comment nous allons bien pouvoir attendre un an avant d’admirer ces fabuleux powermoves. Je regrette presque d’avoir vendu mon loft à la Concorde : j’aurais pu être aux premières loges pour assister à ce sommet de l’Olympe.

Mais si une tragédie nationale faisait que l’or échappe à un de nos B-Boys ou une de nos B-Girls, il faudrait rapidement se reprendre et relever la tête : en 2028, la course-en-sac, le lancer de nain et le chamboule-tout seront au programme des Jeux de Los Angeles.


La révolution olympique est en marche…

Comments


You Might Also Like:
bottom of page