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AVE MARIA


Un souffle divin sur la finale

Un lutin caresse et offre la balle

A son ange qui virevolte et cavale

Joyaux albicélestes qui régalent

La rébellion part de Bondy

Randal et Kiki n’ont pas dit

Leur dernier mot leur révolte

Le shérif a sorti son colt



Le foot se joue à 11 contre 11. Sauf quand il y a un 12e homme. En France on aime ce sport, un peu, beaucoup, à la folie dans certains cas. Certains acharnés n’auront rien d’autre à foutre que d’aller se les geler le 31 janvier à 20H45 au stade René Gaillard, tout ça pour voir Niort arracher un 0-0 contre Amiens. Les Chamois contre les Licornes, si on ne voit pas de buts, on risque de voir quelques tacles rugueux.

On s’en fout, quand on aime, on est capable de caillasser un bus, d’insulter une mère de famille ou pire, de siffler Léo Messi !

Nous, on a PSG / OM ou Lyon / Saint-Etienne, du petit lait si on les compare à un derby d’Istamboul ou de Buenos Aires. Si vous avez de l’humour, enfilez un maillot du PSG et amusez-vous à pousser la porte d’un bar de la Canebière en régalant les consommateurs d’un « Salut les fiottes ! ».

Il y a de grandes chances que vous preniez rapidement rendez-vous chez le dentiste. Faites de même dans un bistrot de la Bombonera avec un maillot de River Plate, vos proches se chargeront de vous choisir un cercueil.


L’Argentine est une terre de ferveur et de mysticisme.

Privée d’étoile depuis 36 ans, les Sud-Américains étaient en mission.

Un chômage à deux chiffres, une inflation à trois, le pays est plus souvent en récession qu’en finale de la Coupe du Monde. Ça n’a pas empêché 50 000 supporters de traverser la moitié de la planète et de débourser des milliers d’euros pour une place en finale.

Un douzième homme qui a pesé dans la balance, ce qui peut pour une part expliquer le début de match timide de la bande à DD. Mais comment faire contre Dieu, son ange et son messie ? Le Tout-Puissant lui, n’a pas chaussé les crampons, mais il est là-haut qui veille sur ses ouailles. Diego … le seul footballeur à avoir gagné le Mondial à lui tout seul ! Juste un petit coup de main …


Les Bleus sont à la rue. En 98 les Brésiliens avaient été privés de samba, en 2022, les Argentins dansent le tango.

Kiki est invisible, contrairement à Lloris qu’on voit beaucoup trop. Comme son gardien, Upamecano fait ce qu’il peut. Les héros d’hier sont fatigués, les yeux dans le vague, les tricolores sont des fantômes qui brassent plus de vent qu’ils ne touchent de ballons. Scaloni a sorti Di Maria du frigo pour la finale, après 8 minutes sur le terrain en quarts et en demies. Plus qu’un choix judicieux, un coup de maître : Angel plane sur ce début de match et martyrise tout ce qui porte une tunique bleue. Bilan des courses, il provoque un pénalty à la 23e que Messi se fait une joie de transformer. Mieux, bien décalé sur son côté gauche, il colle un 2e pion à la 36e !

Des millions de Français, qu’ils soient sélectionneurs, consommateurs de pastaga ou les deux, fustigent leurs ex-idoles : les milieux sont trop bas, laissent trop de liberté à la bande à Léo et DD a perdu la fameuse bataille tactique que se livrent tous les coachs. La surprise ne vient pas du fait d’être dominé, mais de se faire marcher dessus : pas un mec pour rameuter les troupes et à défaut de toucher le ballon, pour chatouiller quelques tibias. Le mythique « Take your phone, you can take a picture with him if you want » d’Hervé Renard résonne encore dans les vestiaires de l’Arabie Saoudite. Prophétique et tellement vrai, quand on prend une bonne leçon, on peut au moins mettre quelques gnons !

Comme les Chamois niortais…


Réactif à souhait, Deschamps sort deux zombis pour faire entrer la jeunesse, Marcus et Randal. Particulièrement admirable, Kolo Muani, déjà très convaincant contre la Tunisie et le Maroc, entre comme un mort de faim. Dès son premier duel, il scotche son adversaire. Il donne le ton et sonne la révolte, à travers un message simple que ses coéquipiers finiront enfin par entendre : battons-nous !

On connait la suite, ça ne suffira pas.

Kiki redevient le fer de lance de cette équipe.

Le scénario est irrespirable.

En carrière, Lloris sort environ un péno sur 10, quand Martinez en sort 3 ; sans surprise, ça fera 0/5 contre 2/5. Coman et Tchouaméni s’en souviendront longtemps. Maignan a les mêmes stats que Martinez, mais il n’était pas là…


On peut ne pas être rancunier sans avoir la mémoire courte.

Perso, je n’ai toujours pas digéré la finale 2006, ni celle de 74, il y a 48 ans ! C’est vous dire si j’en ai vu des finales !

Malgré Diego, Léo et le peuple argentin, je ne suis pas sûr de mieux digérer celle-ci. Enfin, on verra dans 48 ans…


PS : J’ai souvent assaisonné Kiki durant ce Mondial.

Mea culpa, il faut reconnaître que quand il ne boude pas, ce joueur aux nerfs d’acier est d’une autre planète.

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