Abdullahk Anzorov, est un citoyen russe d’origine tchétchène bénéficiant du statut de réfugié accordé à ses parents alors qu’il était mineur. S’il est inconnu des services de renseignement, c’est moins le cas pour les cousins de la police : dégradations de biens publics et violence en réunion, ça marche mieux qu’à l’école. Depuis plus d’un an il s’est radicalisé seul devant son écran jusqu'à en devenir obsessionnel: il veut punir ceux qui selon lui insultent l’islam.
En 4 mois, il poste plus de 3000 messages haineux sur Twitter !
Du 9 au 13 octobre.
Il échange 46 messages avec Priscilla Mangel, très active sur ce réseau. Suivie depuis 2017 par la DGSI, la convertie attire son attention sur les messages de Brahim Chnina. Les deux hommes échangent alors pendant plusieurs jours.
15 octobre.
Il achète un couteau avec deux amis.
16 octobre, 13H39.
L’un des deux le dépose en voiture autour du collège afin de repérer sa cible.
14H46.
Il propose 300 € à un collégien de 4e pour l’aider à identifier le prof d’histoire.
15H50.
Un élève de 3e, accompagné de 3 potes, donne une description précise et l’itinéraire de l’enseignant. Les dés sont pratiquement jetés, la petite Chnina ressort de sa boite pour mettre la pichenette finale. Appelée au téléphone par le 4e, elle réitère son mensonge à Anzorov qui s’énerve.
16H51.
Samuel Paty sort du collège. Il avait demandé à un collègue de le ramener en voiture mais celui-ci n’était pas disponible. Il fera le trajet à pied. Ses 2 élèves l’identifient, le Russe leur donne 150 € qu’ils partagent à 5 puis leur demande de déguerpir. Un Snap pour la route, un petit « Allaou Akbar » pour se donner du courage, il se jette sur l’enseignant.
Abdullakh ne fait pas semblant.
17 coups de couteau sur tout le corps, aorte, poumon, rein et foie perforés, certaines plaies font 18 cm de profondeur. Puis il l’éviscère, avant de le décapiter post mortem. Une petite photo avec son téléphone, l’affaire est presque dans le sac…
16H55.
Le cliché macabre est sur Twitter accompagné d’un p’tit message à Manu : "J’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Mahomet”.
16H58.
Un dernier vocal sur Insta, et puis s’en va.
Arrivée sur les lieux, la BAC lui colle 9 pruneaux qui l’enverront voir s’il y a autant de vierges qu’on le dit au paradis des martyrs.
Sa dépouille est rapatriée en Tchétchénie le 20 décembre.
Porté en terre il est célébré comme « lion de l’islam ».
Le maire de son village : « c’est un héro pour l’ensemble du monde islamique ».
Plus tard son père : « son fils parti en défendant l'honneur de tous les Tchétchènes et de tous les musulmans du monde »
Pour finir, le président du parlement : « jeune tué parce qu’il s’opposait à la caricature du Prophète (…) mort dans le jihad »…
Côté Cour, 14 personnes seront jugées.
Le bras armé indisponible, ses deux potes comparaîtront pour « complicité d’assassinat terroristes » : pour l’avoir accompagné acheter son couteau et déposé à Conflans-Sainte-Honorine. 6 autres feront un tour aux Assises pour « association de malfaiteurs terroriste ». Pour les mineurs, 5 collégiens sont soupçonnés d’« association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées ». Reste la menteuse, soupçonnée de « dénonciation calomnieuse ».
La famille Mogouchkov, papa, maman et les 5 enfants, est réveillée un beau matin de 2014 par la police des frontières pour être expulsés vers Moscou. Vent debout, associations et collectifs font pression sur des politiques et réussissent à faire annuler cette cruelle injustice. La fédération d'Ille et Vilaine du Parti communiste français avait alors publié un communiqué dénonçant ces pratiques «d'autant plus inacceptables qu'elles se déroulent au mépris de la circulaire Valls du 28 novembre 2012 : maîtrise du français, enfants scolarisés avec succès, tous les critères de la régularisation étaient réunis».
Le « succès » scolaire est relatif… la reconnaissance pour leur pays d’accueil pas vraiment…
2019.
Son frère est interpelé par la DGSI pour un projet d’attentat contre l’Elysée déjoué et des faits d’apologie, puis écroué à la Santé pour « association de malfaiteurs terroristes ».
2020.
Mohammed est élève au Lycée Gambetta d’Arras.
Comme 400 autres élèves, il est signalé pour violation de la minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty.
Novembre.
Un de ses potes agresse verbalement et physiquement une prof qui a le toupet d’aborder la mémoire de l’enseignant assassiné quelques semaine plus tôt.
Décembre.
Elle porte plainte contre Mohammed qui tente de l’intimider à plusieurs reprises, la suit jusqu’à son domicile et s’introduit dans sa classe à la fin de son cours.
Janvier 2021.
Il est inscrit sur le Fichier des personnes radicalisées.
Avril 2022.
Un nouveau signalement est déposé alors que Mogouchkov était étudiant en BTS, pour absentéisme et des propos en classe tels que : "Mon nom se prononce comme kalachnikov", "Est-ce que cet outil peut tuer ?" ou "Est-ce que ce mélange est explosif ?".
Juillet 2023.
Il est suivi par la DGSI.
12 octobre.
Sous écoute et sous surveillance, Mohammed est contrôlé par la police. L’étude de son téléphone ne révèle aucune infraction, pas plus que l’imminence d’un passage à l’acte.
13 octobre.
Une semaine après l’attaque d’Israël, un membre fondateur du Hamas appelle les musulmans du monde entier à manifester leur colère dans le sang. Message reçu 7/7 par ce jeune homme de 20 ans qui vers 11H entre dans la cour de l’établissement, vêtu d’un blouson gris et armé d’un couteau. Mohammed tue Dominique Bernard qui tentait de le raisonner et blesse gravement deux adultes venus à la rescousse.
16 octobre.
Samuel peut se réjouir, il se sentira un peu moins seul durant son hommage…
(A SUIVRE…)
Comments