Comme réalisateur, Jean-Pierre Mocky n’a pas toujours fait dans la dentelle.
Avec 60 films au compteur, sa production cinématographique a été pléthorique. Noires, comédies loufoques ou satires déjantées, il arrive que ses œuvres soient des farces pas forcément très subtiles.
Dénonçant à tour de manivelles les travers sociaux, religieux ou politiques de son époque, il s’attaque aux dérives du monde du foot en 1984.
Eddy Mitchell, qui arbitre un match en région parisienne, a la mauvaise idée de siffler un pénalty pour l’équipe adverse. Il s’en fout, Carole Laure est venue dans les tribunes, et si tout va bien, les deux tourtereaux risquent de finir leur soirée par une bonne cartouche. Mais Michel Serrault, ultra aussi déjanté qu’inquiétant, ne l’entend pas de cette oreille. Accompagné d’une bonne bande de décérébrés, il poursuit le rocker jusque chez la belle Québécoise. Avec la ferme intention de lui péter la gueule, juste pour lui apprendre à se servir d’un sifflet.
Mocky choisit un groupe de zozos qui ne brille pas par ses neurones et où, pour arranger les choses, la bibine coule à flot.
Réalité ou fiction ?
Supporters ou hooligans ?
Près de 40 ans plus tard, les choses se sont fort heureusement améliorées.
Fini le gros rouge et la Kronenbourg, les fans se sont embourgeoisés. Au pire, ils trempent leurs lèvres délicates dans une coupe de Dom Pérignon ou un verre de Meursault, et payent un SMIC pour voir un Argentin faire un footing.
Fini le temps où les joueurs faisaient quinze fautes à la dictée du CAP et où les dirigeants étaient des notables de province tout droit sortis d’un banquet de la CGPME.
Aujourd’hui, ça vole bien plus haut, et les propos tenus après un match sont souvent empreints de sagesse et d’intelligence.
Au micro de Canal, Marco Verratti nous livre à chaud une réaction pleine de mesure :
"Comment c'est possible qu'on prenne dix cartons jaunes, on ne peut pas parler avec l'arbitre du tout. Je pense que c'est le seul match et le seul arbitre qui fait ça. Les arbitres doivent prendre leurs responsabilités parce qu'on s'est fait un peu chier dessus".
Avec un brin de tolérance, on peut mettre cette jolie métaphore sur le compte de la fatigue. Quelques minutes plus tard, le diablotin italien se reprend avec une analyse beaucoup plus objective de la prestation de M. Lesage:
« Il siffle pénalty contre nous et donne un carton jaune à Wijnaldum. OK. On prend un pénalty pour nous pour une faute encore plus claire sur Kylian. Et il n’y a pas de carton pour le Nantais ! Alors que ça aurait fait rouge. Ce n’est pas le fait qu’il ait raté ou pas son match. Moi, je suis le premier à avoir raté des passes et tout. Mais quand on est sur le terrain, on nous dit toujours, il faut respecter, il faut respecter. Mais eux, ils sont agressifs dès les premiers moments contre nous ! Ils nous parlent mal. L’arbitre reproche à Kimpembe de traîner un peu trop sur l’adversaire quand, dans le même temps, Pallois fait un tacle et Kylian se retrouve avec la cheville gonflée comme ça… C’est ça que je ne comprends pas. Siffler une faute ou pas, ce n’est pas grave. Mais il y a des principes. »
Pour ceux qui auraient un peu de mal à aller au bout de la prose de Marco, il nous explique avec lyrisme que tout le monde est contre eux. Après tout, un peu de complotisme dans ce monde de brutes ne peut pas faire de mal…
A peine quelques secondes après, c’est au tour de Leonardo de pousser un énorme coup de gueule :
« On peut perdre, Nantes a mérité de gagner. C’était un match difficile pour nous. On savait qu’après un match de Ligue des champions, on a des attentes. L'arbitre il sait ça. Depuis le début, c'était un match dans la force, il faut essayer de contrôler l'équilibre du match. Le match n'a plus été contrôlé. Tu risques d'avoir des joueurs trois mois dehors comme Kylian. On a une minute de temps additionnel en première période et le penalty est sifflé quatre minutes après. Je ne veux pas pleurer. On a perdu, c'est mérité. Mais on a un peu l'envie de siffler contre nous. On a des fautes entre Neymar, Mbappé, Verratti et l'arbitre ne dit rien. C'est peut-être un arbitre classique, de 47 ans, mais honnêtement la faute sur Kylian... Le VAR ne marchait plus, d'un coup il fonctionne. Et le penalty... C'est Appiah qui fait un pénalty sur Kylian, ça devait être un deuxième jaune ! »
Là encore, on atteint un sommet d’objectivité !
Verratti a beaucoup progressé physiquement ces derniers temps, ce qui lui permet d’enchaîner les performances au-delà de l’heure de jeu, et durant plusieurs matchs sans se blesser. Certaines mauvaises langues disent que depuis son mariage, il fait un peu moins la bise à la bouteille de Black Label.
Par contre, il a gardé son côté roquet qui aboie sans relâche pendant 90 minutes sur le directeur de jeu. Pour un peu, il lui chiquerait les mollets !
Dans un monde normal, ce garnement insupportable mériterait de prendre une biscotte rouge à chaque match. Alors donner des leçons sur qui mérite un carton ou pas ! Et je suis persuadé que la pression incessante qu’il fait peser sur l’arbitre finit par se retourner contre son équipe…
Quant au tacle de Pallois, il est absolument correct.
Le Nantais est juste en retard parce qu’il va quatre fois moins vite que le Parisien. La France entière retient son souffle tellement une blessure de Mbappé serait catastrophique pour le PSG. Il n’empêche que sur ce coup, Kiki en rajoute des caisses, fidèle à ce que son pote Neymar lui a appris.
Léo n’a même pas l’excuse d’avoir les neurones qui baignent dans l’acide lactique.
Ses propos sont ridicules.
Le péno pour les Canaris est totalement justifié, et oser dire que c’est anormal qu’il soit tiré à la 51e est moyennement sérieux.
Et puis, laisser entendre qu’à l’image de leur capitaine, les hommes de Kombouaré seraient des bouchers-charcutiers qui ont découpé ces pauvres victimes pendant 90 mn…
Perso, bien installé dans mon Poltron et Sofa, je n'ai pas vu le même match.
Les trente premières minutes nantaises sont exceptionnelles, dignes d'un gros duel de Premier League.
Cette équipe est rentrée dans le lard de Parisiens KO debout et la tête à l'envers. Physiquement, tactiquement et techniquement, avec culot et intensité. Et comme il se doit, sans respecter son prestigieux adversaire, en restant dans des limites acceptables et avec un arbitre qui a fait son boulot.
Mbappé a été largement moins bon que contre le Real, Messi et Neymar montent en puissance, même si le Brésilien a raté un pénalty. La digue Navas semble se fissurer, et son homologue, Alban Lafont, a fait le match de sa vie.
Le même jour, ce samedi 19 février 2022, City reçoit Tottenham pour une formalité, tant les boys de Guardiola marchent sur l'eau. Menés rapidement 1-0, les Citizen égalisent à la 33e.
Kane marque une première fois, avant de se voir refuser la deuxième sur un hors-jeu homéopathique. Pire, la VAR se manifeste une deuxième fois, et Mahrez transforme un péno à la 92e.
21 tirs à 6, 10 corners à 0 et 72% de possession, on se dit que le match est plié.
Sauf Kane, qui cloque son deuxième but de la tête à la 95e.
Pas de Leonardo ou de Verratti pour chialer devant une caméra.
Harry s'est battu comme un chien jusqu'au bout.
Pep a déclaré que l'équipe d'Antonio avait bien défendu.
That's all...
Comments