Les matchs France-Algérie ne sont pas des matchs comme les autres.
Paradoxe de l’actualité, le rapport de l’historien Benjamin Stora est remis au Président Macron le jour même où les Fennecs ont fait trembler les Bleus en Egypte. Un rapport sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ».
Si Alger semble les attendre, l’Elysée ne présentera pas d’« excuses », mais des « actes symboliques » seront pris pour apaiser les mémoires.
L’histoire commune entre ces deux pays est très forte, et certainement douloureuse.
Une histoire compliquée…
Mais n’ayez crainte chers lecteurs, le but n’est pas de vous embarquer dans quelque polémique historique ou politique.
L’équipe de France n’a en aucun cas abordé ce match avec un sentiment de supériorité, mais il est évident que les algériens l’ont fait avec un supplément d’âme.
Si on ajoute à ce contexte particulier un coach français, Alain Portes, certainement pas mécontent de jouer un vilain tour à sa mère Patrie, tout était réuni pour un match piège.
26-26 à la 57e.
Un contre de Karabatic, un but de Fabregas sur une passe d. de Mahé.
Un 2/2 d’Acquevillo !
29-26.
Il n’y a pas de certitudes à tirer de ce match, juste des questions que l’on peut se poser.
Et c’est la vérité du terrain qui donnera des réponses, en particulier lors des gros matchs à venir.
La force collective entrevue contre la Norvège a du mal à revenir.
Luc Abalo l’a dit, cette équipe n’est plus ultradominante.
Ses adversaires ne sont plus les victimes expiatoires d’antan, ils savent, en entrant sur le terrain, qu’ils peuvent gagner. On ne lit plus la peur dans leurs yeux, comme celle qu’on pouvait voir chez ceux qui montaient sur le ring contre le Tyson de la grande époque.
Des joueurs qui savaient qu’ils allaient se faire broyer par une lessiveuse défensive, et achever par un gardien cannibale.
La blessure malheureuse de Pardin est-elle rédhibitoire, ou la paire de portiers parisiens va-t-elle se hisser au niveau des tous meilleurs ?
Les trois pivots sont dans le coup, ils nous ont servi un 8/8 impeccable, bien servis par les arrières.
Les arrières gauchers alternent assez bien entre création et danger au tir, tout comme Mahé.
Plus difficile pour les droitiers, où la lignée royale des Lathoud, Volle, Fernandez, Karabatic et Narcisse peine à trouver un successeur.
N’Guessan sera-t-il en mesure de relever ce défi ?
Les ailiers sont globalement efficaces, la mauvaise perf des droitiers sur ce match est du domaine de l’incident de parcours.
On ne sait pas si des algériens surmotivés, dont certains ne jouent pas au hand depuis un an, ont fait le match de leur vie. Ou si les français balbutient leur handball, la partie contre la Norvège ayant été une heureuse exception.
Gagner ses matchs à l’arrach est parfois un bon moyen de se construire un mental d’acier.
Le duo Karabatic / Fabregas a montré de solides garanties à chaque fois qu’il a joué. Le staff a pris le risque de le préserver un peu, et pour le moment le pari semble gagnant, puisque la victoire est au rendez-vous.
Si c’est une volonté de mobiliser l’ensemble des troupes, et si le but est de ne pas cramer physiquement cette charnière, on applaudira des deux mains si une médaille se profile.
En cas de défaite en quart ou en demie, des milliers de sélectionneurs ne se priveront pas de refaire le monde…
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