Une fois n’est pas coutume, laissons-nous aller à une petite devinette :
Manu et Meluche sont derrière un pupitre. Manu prend le micro et assomme son auditoire d’un discours d’1h47. Meluche le prend puis harangue son public pendant 2h12.
A la fin, que reste-t-il ?
La pupille dilatée et la moumoute bien arrimée, notre golden boy picard est capable de pondre deux heures sur n’importe quel sujet, de l’hydrographie du troisième canton de Brive à la fabrication de la flûte de Pan dans les faubourgs de Lima. Il connaît tout de tout, et ce dans les moindres détails. Sûr de lui, difficile à bouger, le président a la faculté incroyable de toujours retomber sur ses pieds.
Et le bougre le sait ! Pourquoi déléguer quand quand on peut tout faire mieux que quiconque ? Une trop grande estime de sa personne peut confiner au mépris de l’autre : c’est souvent un bon moyen de faire le vide autour de soi. Comme quand il était môme en classe de 1ère au lycée de la Providence, et que sa prof de français remettait les copies du dernier commentaire composé.
- Jean-Christophe : 2.
- Marie-Cécile : 3.
- Abdelaziz : 4.
…
- Pierre-Alexandre : 12.
…
- Emmanuel : 20 !
- Wesh, vous êtes bonne !
- Voyons Macron…
- Vous me donnez votre 06 ?
- Silence !
- Un jour je vais vous pécho !
Un rêve qui deviendra réalité. Des décennies plus tard, une mort-vivante en Vuitton hante la moindre de ses apparitions publiques.. Un célèbre proverbe à peine sexiste nous dit que « derrière chaque grand homme se cache une femme ». Il faut dire que son ami Alexandre l’a lâchement abandonné pour des cieux plus lucratifs.
L’œil exorbité et le col Mao, notre « lider maximo » retourne les foules avec lyrisme et force citations. Un tribun si magnétique que parfois ses fidèles cassent trop ! Certains policiers peuvent témoigner de l’enthousiasme débordant de ceux qui sortent galvanisés d’un meeting de notre insoumis préféré. De-ci, de-là, quelques pavetons défient les lois de la gravité pour nous prouver que les abribus sont décidément bien fragiles... mais surtout que l’équipe de France de handball a encore de beaux jours devant elle.
Si on cherche la femme, celle-ci est plus jeune, moins catholique et plus keffieh que blazer à 15000 balles : depuis que Jack Lang est entré en Ehpad, ça redevient une différence entre la gauche et la droite…
En 68 au Lycée Rouget-de-Lisle de Lons-le-Saunier, le petit Jean-Luc - ça en faits des tirets!- lutte courageusement contre la tyrannie qui frappe durement les élèves jurassiens.
- Camarades, on nous a sournoisement privé de Morbier à la cantine !
- Oui, c’est vrai !
- On boit de l’eau pendant que les profs se piquent la ruche au vin de paille !
- Mort aux profs !
- Et que le proviseur se tape du Mouton-Rotschild 82 !
- Euh nous sommes en 68.
- C’est inadmissible camarades.
- Mort aux juifs !
- Calme-toi Hans-Peter…
- Les Rotschild sont bien plus riches que toi.
- Oui mais moi je suis la République.
Une saynète prophétique …
Quelques secondes plus tard purée et saucisses tapissent les murs austères du réfectoire avant que cette insoumission à l’ordre établi ne soit sévèrement réprimandé par des milices fascistes à la botte d’un célèbre dictateur, le Général de Gaulle..
Alors que tout semble opposer nos deux tribuns, faisons preuve de rigueur littéraire et revenons à notre devinette : que reste-t-il ?
La majorité présidentielle et LFI ont largement croisé le fer ces dernières semaines. Parfois, ils ont même fait front contre les chemises bleues. Des centaines de candidats, pas tous recommandables se sont battus pour la démocratie… et une modique indemnité parlementaire.
Manu et Méluche ont pris de la hauteur restant dignement au dessus de la mêlée : un silence qui les honore… et qui a surtout permis à leurs candidats de ne pas perdre trop de voix !
Jean-Luc a brillamment renoué avec son micro dimanche 7 juillet à 20h01.Trois jours après, le président a pris la plume pour une magnifique lettre ouverte aux Français. Quand le pays va mal, les grands hommes se retrouvent : des mots d’une infinie sagesse qui aideront certainement nos députés à débattre sereinement dans l’intérêt de tous…
Nos deux puits de culture savent mieux que quiconque que dans l’histoire, les français ont toujours fait le choix de l’ordre, en particulier après des périodes d’agitation. La prochaine fois sera la bonne : pour se rassurer, ils enverrons 150 décérébrés de plus au Palais Bourbon…
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