On connait tous les ravages du manque de confiance des autres en vous dans la construction de l’estime de soi.
La fameuse, celle qui est à l’origine de tant de maux.
Ça commence souvent par les parents :
Papa tu peux me passer les clés de la bagnole, j’ai un apéro chez des potes ?
Heu, elle est révision.
Dans le garage ?
Tu n’as qu’à y aller en vélo, à ton âge je faisais…
Mais il y a 40 bornes !
C’est pas grand-chose, 1H30 si tu appuis un peu sur les pédales.
Merci.
De rien feignasse.
Heureusement pour le jeune Christophe Pichard, l’école de la République est là pour compenser la détresse éducative, monnaie courante dans certaines familles.
Aujourd’hui, je vais vous rendre votre devoir maison.
… Pichard, 18.
Yesss !
Divisé par trois.
Bah, pourquoi Madame ?
Comment définiriez-vous la polysémie du langage ?
Heu…
Allez, je vous écoute.
Ben, c’est les racistes, ceux qui n’aiment pas les juifs…
Vous demanderez à votre grande sœur de vous expliquer.
Si le système éducatif est un pilier essentiel de la Nation, il n’est pas le seul. Un grand pays peut s’enorgueillir de chacune de ses institutions, qui sont autant de bijoux de famille.
Il y a quelques semaines, en plein confinement, le jeune Christophe étouffait dans le F4 familial. N’en pouvant plus, entre un cours en ligne et une énième engueulade de ses parents, il décide d’aller se dégourdir un peu les cannes.
Un bon jogging, rien de mieux à se mettre sous la dent. Carte d’identité et attestation en poche, il dévale les escaliers de son immeuble et part dévorer le bitume de sa bonne ville.
Une heure plus tard, il tape le code de la porte d’entrée, quand ...
Police nationale, vos papiers !
Pas de problème, les voilà.
Votre compte est bon, il manque une chose essentielle.
Quoi ?
L’heure sur l’attestation, il est 16H34.
Vous avez mis 15H comme horaire de départ, et vous n’avez le droit qu’à une heure !
C’est vrai, j’ai un peu traîné pour partir.
Ça nous fait 135 €.
Quoi ! Et ces jeunes, ça fait trois heures qu’ils jouent au foot sur le parking.
Monsieur, la délation est un vilain défaut !
Depuis 1905, l’Eglise n’est plus ce qu’elle était.
Mais malgré cette douloureuse séparation, ça ne l’empêche pas de prendre ses responsabilités.
Et de suppléer l’Etat quand celui-ci est défaillant.
La charité chrétienne du Diocèse de Nantes est sans limite, poussant l’expérience jusqu’à l’amertume : donner sa confiance à quelqu’un vaut toutes les aumônes du monde. Une version occidentale de la pensée de Mao, qui nous suggérait de ne pas donner de poisson à l’homme qui a faim, mais de lui apprendre à pêcher. Et on sait que le Grand Timonier aimait taquiner le goujon.
Il y a quelques années, un homme de 39 ans a quitté son pays le Rwanda, pourtant un petit paradis sur terre. Comme d’autres, il a décidé de rejoindre celui des droits de l’homme et de l’aide sociale.
Non seulement sa demande de naturalisation française n’a pas abouti, mais il a récolté une OQTF, autrement dit un aller simple pour le bled !
Hormis de légères entorses sous Vichy, la tradition d’asile de l’Eglise n’est plus à prouver.
L’Evêché de Loire atlantique n’échappe pas à la règle, et il était hors de question de laisser tomber cet homme dans le besoin. En plus du gîte, on lui a confié diverses fonctions bénévoles dignes de confiance.
Dont celle de fermer la Cathédrale ce 17 juillet au soir, jour de son incendie…
Dans les prisons de Nantes
Dandiguididilan, dandi dandiguididilan
Dans les prisons de Nantes
Y’avait un réfugié
Y’avait un réfugié