L’été n’est plus qu’un fantasme.
Bientôt, sa douce caresse s’éloignera comme l’océan qui descend.
Dans quelques mois le printemps montrera le bout de son nez, la marée remontera.
Que vous ayez foulé les plages des Maldives ou posé une pêche dans les sanitaires du Camping La Belle Etoile de Melun, ça ne vous a pas coûté la même somme.
Par contre, comme le dirait Voulzy, tout ça fait des souvenirs qui eux sont gratuits.
Nul besoin d’être un crève-la-dalle pour être amené dans le meilleur des cas à tendre la main. Dans le pire, déesse famine peut par un soir d’hiver, en contraindre certaines à retrousser leurs jupons.
Patrick est logé-nourri à la Santé.
La pauvre Isabelle a dû trouver refuge à la mairie.
Sans le sou, les époux Balkany passeront au moins l’hiver au chaud.
Il faut dire qu’ils ne sont même pas propriétaires de Pamplemousse, un petit bungalow de 3,2 M€ à Saint-Martin que certains plaisantins osent appeler une villa.
Que dire de ce Riad d’à peine 1200 m2 à Marrakech !
Non pas 120, 1200…
Quelle injustice d’oser imaginer qu’il puisse leur appartenir alors qu’il a été payé par Mohamed Al Jaber.
Mais que vient faire ce saoudien, promoteur immobilier qui a construit deux tours à Levallois dans cette histoire ?
La justice est parfois farfelue.
Quant au Moulin de Cossy à Giverny, il appartient au fils d’Isabelle.
De toute façon ce n’est qu’une humble demeure de 980 m2, assortie d’une modeste annexe de 551 m2, à rénover en plus.
Et encore, on ne sait pas si le terme habitable est approprié.
Plus de 5 hectares avec 650 m2 de berges sur l’Epte, un court de tennis, un pool house, sauna-hammam-jacuzzi, n’en jetez plus, on n’est pas loin de l’insalubrité.
Et pour preuve si besoin en était, Isabelle et Patrick l’ont estimée à seulement 150 000 balles dans leur déclaration à la haute autorité qui vérifie le patrimoine de nos élus pourtant honnêtes.
A peine le prix d’un F2 à Brie-Comte-Robert, les champs de betterave en moins.
Dès lors, on comprend mieux la démarche solidaire des habitants de Levallois qui n’ont pas hésité à mettre la main à la poche pour que leur Maire passe les fêtes avec son épouse.
Un appel à l’épargne publique pour payer une caution honteusement fixée à 500 000 €.
Certains osent dire que la justice s’acharne sur un homme de plus de 70 ans qui n’a jamais été condamné pour enrichissement personnel.
Sans aller jusque-là, ou simplement entrer dans le débat, il semble que ce ne sont pas les premières personnalités politiques à malencontreusement sous-estimer leur patrimoine immobilier.
Leur voisin de Neuilly, un certain Nicolas Sarkozy, s’est payé un petit duplex dans sa commune en 1997, ce qui est loin d’être un crime.
Ces salauds du « Canard Enchaîné » osent publier dix ans plus tard qu’il y a un « trou » de 300 000 € dans le financement de ce modeste appart, qui correspondrait à un petit cadeau du promoteur !
Sa concurrente aux présidentielles de 2007, estime à 350 000 € un petit pied-à-terre à Mougins qu’elle possède avec François. Une modestie qui les honore, et qui permet au couple de diviser son ISF par sept, alors qu’une villa identique à quelques mètres est évaluée deux fois plus cher par une agence immobilière dont on peut légitimement douter de l’honnêteté.
En 2017, le ministre de l’économie est victime d’un rattrapage d’ISF inférieur à 10 000 €, au prétexte qu’il aurait sous-évalué son patrimoine et celui de son épouse.
On ne parle pas de redressement mais de déclaration rectificative, ce qui est mieux pour le futur candidat Emanuel Macron…
Pas de fraude dans tout ça, juste quelques omissions bien compréhensibles quand on a le nez dans le guidon. On parle quand même des trois derniers Présidents !
Et puis cette transparence est la marque des grandes Démocraties.
Quand on pense qu’il y a seulement 25 ans, Lionel Jospin avait eu l’outrecuidance de ne pas déclarer l’autoradio Pioneer de sa R19 cabriolet !
Dans toute histoire qui se respecte, il y a une morale.
On pourrait légitimement s’interroger sur l’égalité devant la justice, en particulier fiscale. S’indigner même, mais pas de quoi en écrire trois pages.
Ce qui au fond est fascinant, c’est que de bons citoyens du nord-ouest parisien prennent la décision de créer une cagnotte pour Balkany.
Une décision saugrenue et presque surréaliste, peut-être explicable par le fait que les habitants de cette charmante bourgade en ont eu marre qu’on leur dise ce qui est bien ou mal.
Comme pour le Front national, le Rassemblement du même nom, Zemmour, Dieudonné, le foulard,…, des polémiques stériles qui fusent de partout et déchainent les passions.
A chaque fois qu’on souffle sur les braises, on entretient l’incendie.
Il ne s’agit pas de tomber dans l’angélisme ou de se foutre de tout, mais peut-être de se dire que celui qui ne vit ou ne pense pas comme vous n’est pas forcément le dernier des crétins.
Ou qu’il veut votre mal.
Gardons notre énergie ou notre capacité d’indignation pour des causes qui en valent la peine.
Faisons notre le postulat de cohérence qui veut que « chacun a de bonnes raisons de faire ce qu’il fait, de dire ce qu’il dit, de penser ce qu’il pense et surtout de ressentir ce qu’il ressent ».
C’est Daniel Favre qui le dit, chercheur en neurosciences et professeur en sciences de l’éducation.
C’est vous dire si c’est vrai.
Si on pousse le bouchon, ça veut dire que ce bon Adolf avait des raisons légitimes d’agir ! Tout comme le pire des tueurs en série.
Si on s’arrête à temps, ça veut dire que ceux qui ne pensent pas comme vous ne vous veulent pas forcément du mal.
A trop diaboliser, on fait grandir le diable.
C’est peut-être ça la vraie morale de cette histoire.