Depuis #balancetonporc on entend assez peu nos chères féministes.
Les Chiennes de garde ont mis leur muselière depuis presque dix ans, et les Femen ont largement pris leur relève.
« Stop féminicide » est leur dernière opération coup de poing.
60 militantes ont manifesté le 30 mai dernier sur les colonnes de Buren, comme autant de décès de femmes victimes de violence masculine depuis le début 2019.
Tous les trois jours, un homme tue son ex ou actuelle conjointe ou petite amie, alors qu’il en faut quinze pour que le contraire arrive. Comme pour les salaires, la parité a un peu de mal à entrer dans les mœurs.
Heureusement qu’il y a le sport, dont certains disent qu’il est le miroir de la société. A moins qu’il en soit un laboratoire.
Et là, le tennis a montré la voie en alignant les prize-money des tournois féminins sur ceux des hommes depuis 2007.
Martina Navratilova et Chris Evert n’ont pas enquillé des matches de légende en gagnant des clopinettes, mais elles ont amassé moins de dollars que leurs homologues masculins.
Amélie Mauresmo est une poissarde.
Elle a gagné ses deux titres du Grand Chelem, Melbourne et Wimbledon, en 2006, soit pile-poil l’année précédant l’égalité des gains.
Vraiment pas de chance…
Peut-être en a-t-elle gardé de la rancœur quand elle déclare :
"La programmation des demi-finales féminines demain (vendredi) à Roland-Garros est une honte pour notre tournoi !".
"Tout le monde est d'accord sur le fait que le match du jour est Federer-Nadal. Mais quel message envoyons-nous en prenant la décision de mettre les deux demi-finales femmes à 11 heures sur les courts 2 et 3 du stade ?".
"Aucun match féminin sur le Central !".
"C'était pourtant simple d'ouvrir le Lenglen en plus du Chatrier et de faire les deux matches de femmes à treize heures, suivis des deux matches d'hommes".
Je ne sais ce qui s’est passé dans la tête de Guy Forget, le directeur du tournoi, quand il a pris cette décision, mais une chose est sûre, Djoko, Roger, Rafa et Thiem ne toucheront pas un centime de plus que les quatre demi-finalistes femmes.
L’année prochaine, il y aura enfin un toit sur le Central. C’est la fin de l’exception française, les autres « majeurs » ayant réglé le problème depuis pas mal de temps.
En 2023, notre splendide smartphone nous dit que début juin, la météo sera très défavorable.
Une pluie diluvienne fait que les quatre demi-finales doivent se jouer le dernier vendredi, sur le seul court abrité.
Deux options s’offrent à Guy Forget :
- Première demie femme à 6H45, deuxième à 23H00.
- Décentralisation, vous jouez les demies femmes au gymnase Maurice Baquet à Champigny-sur-Marne. Certes, vous pourrez au mieux faire entrer 150 spectateurs, mais qu’importe, les deux perdantes partiront avec un modeste chèque d’un million deux cent mille euros.
Largement de quoi se faire un Tacos sur la N4, et de prendre un Huber pour rentrer dans le XVIe.
Au quotidien c’est pire.
La condition des femmes, qu’elle soit salariale ou autre, est encore moins reluisante que celle de leurs collègues à raquette.
C’est comme pour l’écologie.
On en parle aux élections, on s’indigne à chaque catastrophe industrielle ou climatique, voire opération militante de certaines ONG.
Dans la vie de tous les jours, quand il s’agit de modifier son mode de vie, ce n’est pas la même musique. Alors que parfois, il suffirait juste de baisser son thermostat de deux degrés, de raccourcir sa douche d’une minute ou de mettre sa canette dans la bonne poubelle.
Le football est le sport roi en France.
Ceux qui ont vécu l’engouement du mondial 98 en France ne pouvaient pas s’imaginer que 21 ans plus tard, les Bleues provoqueraient autant de ferveur dans l’Hexagone.
Une com de malade, une couverture et des dispositifs médiatiques qui peuvent faire rêver n’importe quelle équipe masculine d’un autre sport.
Certains journalistes ou consultants sont à fond derrière cette équipe, d’autres semblent s’être convertis, même s’ils ont un peu de mal à faire semblant.
Le capital sympathie de cette équipe est immense.
A tel point que la bienséance et le conformisme ont changé de camp.
Si dans le passé certains ne se privaient pas de balancer une petite vanne misogyne, on a l’impression aujourd’hui, qu' il faut à tout prix dire que tout ça est formidable. En tout cas, ceux qui émettent des réserves ou avouent ne pas faire partie des dix millions de téléspectateurs sont vite cloués au pilori.
Mais là aussi, la parité a ses limites.
Les joueuses de la truculente Corinne Diacre ont emménagé pendant un mois à Clairefontaine pour préparer au mieux leur compétition.
Un mois moins deux jours, juste le temps de laisser la place aux champions du monde venus préparer un match amical vital pour la Nation.
Une parenthèse pour déménager leurs valoches à l’Etap Hôtel de Vélizy et voir les hommes battre des Boliviens dont on se demande ce qu’ils étaient bien venus foutre dans cette galère.
Quelques jours plus tard, les fortunes sont diverses.
La bande à Dédé se fait marcher dessus par des Turcs sur-motivés, pendant que les filles se baladent contre la Corée.
Aucune conclusion hâtive là-dedans, ni de comparaison qui comme chacun sait, n’est pas toujours raisonnable
Les joueuses asiatiques étaient venues faire un selfie devant la Tour Eiffel, plus que rentrer dans le lard des Françaises.
Les Bleues nous ont régalés, avec fraîcheur, enthousiasme et état d’esprit au programme.
On comprend aisément que les héros soient fatigués. Mais sans tomber dans la caricature, voir un multimillionnaire de vingt piges faire la tronche et refuser de faire des passes à ses potes vingt-quatre heures après peut irriter.
Celui-là même qui a montré à la fois du génie et des choses inquiétantes pour son melon lors de sa saison au PSG, alors qu'on louait son intelligence et son extrème maturité.
Le débat n’est pas de savoir si je suis fan ou pas de ce sport, ni comment on peut évaluer son niveau.
Les convertis de dernière minute, ou ceux qui profitent de l’occasion pour défendre une cause me fatiguent, ou me font rire.
Pour le moment la réussite populaire est immense.
Attention aux américaines qui pourraient envoyer tout le monde en vacances dès les quarts, il faudra comme d’habitude attendre la fin de la foire pour compter les bouses.
Ou payer les musiciens.