Depuis quelques années, le PSG a mis la barre très haut.
Très très haut.
Et pourtant, l’histoire démarre assez mal avec le recrutement de Léonardo et de Carlo Ancelotti dès le début en 2011.
Le résultat de ces choix discutables ne se fait pas attendre, et dès la saison suivante, le club est champion pour la troisième fois de son histoire. Il se fait sortir de peu en quarts de Ligue des champions, après deux matchs nuls contre une obscure catalane, le Barca…
C’en est trop et le tandem aux commandes est débarqué, et c’est Laurent Blanc qui arrive. Des titres, encore un quart de CL perdu de justesse contre Chelsea, encore des titres, un quadruplé historique et deux nouveaux quarts de CL.
Les dirigeants finissent enfin par réagir, il était temps.
Le Président donne enfin de sa personne et se montre très humain, loin de l’image froide qu’il véhicule parfois. Il invite certains joueurs cadres à dîner et va même jusqu’à sacrifier son tennis dominical pour aller voir Serge Aurier, injustement puni à taper la boule en CFA.
Sentant que Laurent Blanc stagne dangereusement dans son classement de golf, il lui fait un petit cadeau de quatorze millions. Un peu d’argent de poche pour l’encourager à faire le maximum sur les greens.
Nasser franchit un cap et devient presque un bienfaiteur national. Sentant bien que la France sombre dans la morosité, il décide de faire rire le pays en engageant un des plus grands comiques espagnols, Unai Emery. Il faut dire qu’à cette époque, Tex et Bigard n’étaient pas libres.
Et alors qu’on dit souvent que l’argent ne suffit pas à bâtir une grande équipe, les résultats arrivent très rapidement.
Un titre laissé à Monaco.
400 millions pour s’offrir Neym et Kill.
La remontada.
Pourquoi donner des limites à son ambition ?
Malgré l’inénarrable sketch du pénalty, Unai n’est pas aussi drôle qu’on le pensait, en particulier pour Neym et Kill qui s’ennuient ferme au Camp des Loges.
Thomas a été convié pour leur remonter le moral.
Le brésilien s’est à nouveau blessé ce qui lui a laissé du temps pour organiser son anniversaire.
Kylian enfile les perles en Ligue1 et prouve à chaque match qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Le jeune philosophe se fait un devoir d’apprendre à ses coéquipiers que mieux vaut rater trois ou quatre tirs par match que de réussir une passe décisive. Et que pourquoi mettre un but contre Manchester quand on peut en mettre trois contre Guingamp ?
L’affaire Rabiot et le match retour contre United ont déjà sauvé une saison qui aurait pu être bien terne.
Certains jaloux pourraient regretter que de tels résultats aient été obtenus avec des capitaux étrangers.
Et il est vrai qu’en ces temps moroses, une réussite franco-française ferait du bien au pays.
La France n’a jamais été championne du monde de rugby.
Et pourtant, on a tous en nous des souvenirs entrés dans la légende.
Des grands chelems.
L’essai de Blanco.
Benazzi qui meurt à dix centimètres de l’embut.
Les Blacks de Lomu terrassés…
Il fallait révolutionner tout ça pour enfin espérer décrocher une timbale qui nous échappe depuis toujours.
Si Albert Ferrasse a fait mieux que Bouteflika avec 23 années de présidence, Bernard Lapasset ne pourra quant à lui dépasser les 17 années de mandat.
Après les huit années de Pierre Camou, Bernard Laporte est arrivé avec Serge Simon pour révolutionner cette institution auprès de laquelle le Sénat peut passer pour une startup californienne.
Bernie le dingue a mis un gros coup de lattes dans la fourmilière.
Sélectionneur pendant huit ans, ministre, businessman multicartes et vendeur de jambon, il fait le ménage dans les bureaux poussiéreux de la fédé.
Et après deux années de présidence, certains éléments sont là pour nous montrer qu’il est sur la bonne voie.
La jalousie est mauvaise conseillère.
Ce n’est pas parce qu’on est son ami qu’on n’est pas compétent.
Certains de ceux qui ont œuvré à son élection ont trouvé des petits jobs avec des salaires douillets, et après-tout, récompenser ceux qui le méritent n’est pas si fréquent.
Et ce n’est pas de sa faute si le Docteur Simon a touché un salaire annuel supérieur au plafond légal de 118 000 €. Le trésorier n’avait qu’à faire un peu attention.
Et puis le beau Serge n’est pas fonctionnaire, que fera-t-il à la fin de son mandat ?
Altruiste comme il est, il serait capable d’ouvrir un cabinet aux Francs-Moisins ?
Mais ce n’est pas tout, certains poussent le bouchon un peu plus loin.
Un soupçon de favoritisme tellement injuste.
Un déficit de sept millions.
Jusqu’à ce magouilleur de Guy Noves qui commet une faute lourde pour se faire licencier et oser réclamer quelques patates aux Prud’hommes.
Franchement, dans quel monde vit-on !
L’Ovalie est un monde de valeurs, et certains hommes en sont les garants.
Jacques Brunel a la décence de ne pas trop en rajouter, et les résultats obtenus depuis sa nomination sont encore inférieurs à ceux de son prédécesseur.
Les joueurs sont des professionnels bien payés et scientifiquement préparés. L’équipe de France n’a jamais bénéficié d’autant de semaines de regroupement, et certains internationaux sont même « protégés ».
Et bien malgré ça, ils ont su rester humbles.
44-8 en Angleterre.
19-0 en Irlande à la mi-temps, sans être allé dans le camp adverse. Personnellement, je ne me souviens pas avoir vu une équipe autant dominée.
Une victoire illogique contre l’Italie.
Des conférences de presse cultes.
Depuis vingt ans, les packs ont pris cent kilos, les joueurs ont des silhouettes de culturistes. La diététique, les mâchoires et les méthodes entraînement ont fait des progrès spectaculaires.
Rien ne semble différencier un rugbyman français de son collègue anglo-saxon ou de l’hémisphère sud. Sous la fonte, les perf doivent être similaires.
Alors pourquoi cette impression de mondes différents ?
P = M x V.
Les autres, les étrangers, prennent leurs ballons en mouvement, ce qui est rarement le cas de nos frenchies.
Du coup, on est moins efficace dans les duels, on s’use et on se consume plus que les autres.
C’est un principe de jeu valable dans tous les sports, alors dans un sport de combat collectif !
Le pauvre Roger Couderc doit se retourner dans sa tombe.
Qu’auraient été nos dimanches d’antan si on avait assisté à de telles mascarades. A Vitry-sur-Seine, chez les Grands- parents, quand la famille regardait le Tournoi après un bon bœuf aux carottes.