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BAS LES STATS


On n’a l’impression que les statistiques existent depuis toujours dans le sport.

Mais il n’en est rien.

Dans les années 80, il était plus facile prendre une musette au Boy ou au Palace que d’analyser une performance sportive sur des bases chiffrées et irréfutables.

Dans le handball, il y avait un entrefilet dans l’Equipe, avec le nom des buteurs.

Maurice Piveteau : 11, Jean-Pierre Maltric : 7, Michel Boivin : 4, …

Tout le monde se fichait royalement de savoir si Maurice avait dû shooter 26 fois, avait défendu comme une pipe, et en plus, avait raté le tir de l’égalisation.

Le con !

L’aspect brut des chiffres cache parfois une réalité plus complexe.

Revenons un instant sur les bancs de l’école, ce qui pour certain fait un sacré voyage dans le temps.

La moyenne, la fameuse !

Un concept qui a hanté la scolarité de tant d’écoliers.

- Tu aurais pu au moins avoir la moyenne.

Ou alors.

- C’est pas si mal, j’ai la moyenne.

D’abord, de quoi parle-t-on ?

De la note de 10 ou de la moyenne de la classe ?

Et surtout, un même chiffre peut cacher deux réalités complètement différentes. Allez, petit cours de maths :

Lors des deux derniers devoirs d’histoire, Aline a eu 10 et 12, tandis que Sylvie a obtenu un 2 et un 20.

Eh bien croyez-moi ou pas, elles ont toutes les deux la même moyenne, 11.

Étonnant non ?

Ce qui pour la clarté d’une démonstration sans faille est resté limité à deux chiffres reste valable quelle qu’en soit le nombre.

Le nombre de chiffres.

Tout ça pour dire que ne tenir compte que de cette donnée est parfois réducteur.

Le handball a quitté les cours d’écoles et les statistiques ont traversé l’Atlantique.

Comme Gérard d’Aboville.

Aujourd’hui, la moindre performance peut-être décortiquée.

Buts, arrêts, contres, passes décisives, pertes de balles, interceptions,…

Et n’importe qui peut se renseigner d’un clic ou deux.

Sans se croire en mode NBA, elles sont partie prenante du commentaire sportif.

Avec les excès de ceux qui en veulent toujours plus, par exemple dans le foot.

Kilomètres courus, puissance développée, vitesse moyenne, calories dépensées, …

On n’est pas encore au bout de l’aventure, bientôt on pourra avoir l’évolution de la température rectale d’un joueur au cours d’un match, ou la composition chimique de ses crachats.

Comme dans tous les domaines, la vérité d’un match, d’une performance collective ou individuelle se cache sous plusieurs couches.

Les données statistiques en sont une, mais n’expliquent pas tout.

Elles couvrent une durée, mais ne peuvent tenir compte d’un élément essentiel, le moment, l’instant.

La répétition de certains gestes construit un résultat petit à petit, mais certaines actions provoquent des changements, les fameux tournants d’un match.

France – Allemagne 57e minute.

25/23 pour la Mannschaft, la messe semble dite.

V. Gérard est à 5 arrêts sur 20 tirs, soit 25 % d’efficacité.

T N’Guessan quant à lui, est à 0/2 au tir.

Des chiffres moyens pour l’un, accablants pour l’autre.

Et pourtant.

Notre gardien va faire un arrêt invraisemblable.

Le Barcelonais va nous mettre un jet franc protégé au buzzer, un tir exceptionnel, pur et puissant.

De quoi légèrement améliorer leurs stats, mais surtout, de totalement inverser le cours d’un match qui semblait plié.

Tout ça sous les yeux de Nikola, qui ne restera plus longtemps à 0/0…

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