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LA PROVIDENCE


Malgré tous les efforts des gilets jaunes, qui en seront bientôt au 10e acte, le taux maximal d’imposition ne dépasse pas 45% en France.

C’est dommage, avec 500 hauts fonctionnaires qui gagnent plus de 150 000 € annuels, ça pourrait renflouer les caisses de Bercy.

Mais rassurons-nous, si on ajoute les impôts directs, indirects, les taxes de tout genre, la fameuse classe moyenne est largement à 50%.

Si on prend en compte les petits bonus que la vie nous offre parfois, les amendes et autres incidents divers, on peut reverser plus de la moitié de ses revenus à un Etat providence qui porte de moins en moins bien son nom.

La providence.

Quel mot puissant et singulier.

Si certains y voient une volonté divine, l’invoquer, c’est faire référence à des forces supérieures.

Difficile de se reposer dessus dans le sport, domaine dans lequel le travail et l’état d’esprit sont des valeurs essentielles.

Et que dire du handball, dont on explique les résultats extraordinaires par la transmission, l’humilité, la compétence, le dépassement, la cohésion, la formation, …

Franchement, il serait plus simple de se dire que Dieu, s’il a la bonne idée d’exister, s’est penché un jour sur le hand tricolore.

Dans sa grandeur et avec des raisons qui le regardent, il a subitement décrété qu’une pluie de médailles tomberait désormais sur ce sport qui végétait dans les bas-fonds du classement mondial. Une averse divine que les Barjots ont contre toute attente, enclenchée en 1992.

Et qui tombe drue.

Une mousson.

Une moisson.

Les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes…

Il manque encore le Beach-hand et le hand fauteuil. Le championnat du Monde des plombiers aura lieu en 2038 à Brie-Comte-Robert…

Mais revenons à nos experts.

Depuis quelques années, chez nous, on sait préparer une équipe de France.

D. Costantini puis C. Onesta ont transmis le témoin à D. Dinart et G. Gille, et à chaque fois, on a l’impression qu’après un bon stage de prépa et deux matchs amicaux, les choses se mettent en place tout naturellement.

Une méthode simple et efficace qui la plupart du temps nous amène au sommet.

Ou presque.

Une quasi-banalisation de la performance qui du coup, devient de moins en moins un exploit. Et ce malgré les absences, les blessures, jusque-là, les petits nouveaux non seulement s’adaptent, mais apportent quelque chose de positif.

Leur pierre à l’édifice.

Au menu du premier match, le Brésil.

On se rappelle que les sud-américains avaient fait un bon match contre les bleus en quart des JO de Rio. Avec l’Argentine, ils montrent depuis quelques temps qu’ils progressent.

Le jeu pratiqué par la France en attaque est simple et direct, avec des arrières très performants. Des joueurs qui prennent des tirs rapidement, avec réussite.

Les brésiliens font de même, avec en particulier un Toledo des grands jours.

La défense a du mal, loin de son ADN et de ce qu’elle peut faire : user et broyer l’adversaire. Avec trois arrêts en vingt minutes, C. Dumoulin a du mal, en particulier dans les tirs de loin.

Et puis le staff décide de lancer V. Gérard.

L’héritier de T. Omeyer.

Le descendant de P. Médard et B. Martini, la race des grands.

La race des dingues.

Dès qu’il entre, il ferme la boutique et personne ne marque.

5-0 en neuf minutes.

Une balle de + 6 qui s’envole, les brésiliens se reprennent et limitent les dégâts en fin de période. Dommage, le KO n’était vraiment pas loin.

La deuxième mi-temps est un mano à mano pendant 20 minutes, avec beaucoup de ballons perdus, et un gardien adverse qui s’illustre.

C’est le piège du jeu direct et rapide, difficile à tenir tout un match.

Heureusement, la défense tient la route.

A 21 partout, V. Gérard va descendre une deuxième fois le rideau de fer.

Il referme sa cage, avec notamment trois arrêts sur Toledo.

Comme souvent.

Comme toujours.

C’est ce qui fera basculer un match devenu difficile à perdre quand votre gardien tourne à 50 %.

Irrationnel, imprévisible.

Providentiel.

Comme l’a été T. Omeyer pendant une quinzaine d’années.

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