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CONFUCIUS


Confucius, comme son nom ne l’indique pas du tout, n’est pas un empereur Romain, vautré sur sa banquette Ikéa. Pas de grappe de raisins, pas de danseuses nues ni d’esclaves enchaînés…

J’arrête, je vais finir par m’exciter tout seul !

Rien d’orgiaque.

Son vrai nom, c’est Kong Qiu, mais ses potes du quartier l’appelaient Kongfuzi, ce qui signifiait que l’homme qui doute est un roseau penchant dans le sens du vent qui souffle l’hiver au pied des montagnes…

Plus sérieusement, des missionnaires jésuites italiens qui passaient par là au XVIe siècle ont latinisé son nom.

Confucius était né, bien longtemps avant les spaghettis.

Sa pensée n’a pas fondé de religion au sens occidental du terme, mais plutôt une morale positive. Ses disciples ont mis en place une doctrine, le confucianisme, choisie comme philosophie d’Etat en Chine pendant la dynastie Han.

Il n’a pas fallu attendre les gilets jaunes pour que s’exprime la haine des taxes, des riches et de ces étrangers qui viennent par chez nous égorger nos fils et nos compagnes.

Sans parler de nos filles, souvent moins fidèles que leurs mères…

Et ce n’est pas moi qui le dit, c’est Rouget de Lisle.

Pas le poisson, Claude Joseph.

C’est vous dire si c’est vrai.

De tous temps, les migrants ont attisé un sentiment de peur et de repli sur soi. Sans aller jusqu’à sortir leur gros couteau, ils profitent généralement grassement de la CMU et des allocations, qu’elles soient familiales ou autres.

Ces gens sont rarement blonds à moustaches, ou alors ce sont les potes d’Adolphe venus amicalement nous rendre une petite visite durant la dernière guerre mondiale. Sans même prendre la peine de s’arrêter au péage de la Ligne Maginot.

La plupart du temps, ils sont bruns typés, et plus que ténébreux.

De nos jours, ils poussent le vice jusqu’à mettre en péril l’industrie pourtant florissante du rasoir et une filière porcine qui elle, a vraiment du mal à joindre les deux bouts.

Ils doivent traverser la Méditerranée pour nous envahir, mais on oublie trop souvent que d’autres sont venus avant eux, et pas forcément en bateau.

A part de temps en temps quelques effluves de sardine, on estime généralement que ces migrants d’antan sont bien intégrés, qu’ils vivent paisiblement en respectant les lois de la République.

Et c’est là où on se trompe lourdement.

Les Italiens ont réussi à nous imposer pas mal de choses.

Leurs bagnoles, les pizzas, le café.

L’opéra, un certain raffinement.

Les cannellonis, rigatonis, fusillis et autres tortellinis…

Sans oublier un acteur qui nous fait passer pour des freluquets du service trois pièces.

Ces gens sont perfides.

Ils ont fait tout ça en douceur.

Comme Matteo Ricci, le Père jésuite qui rebaptisera Confucius avant de lâchement importer sa pensée en Europe.

Les chinois auraient mieux fait de réagir tout de suite et de subtilement torturer le missionnaire, avant de l’achever lentement dans d’atroces souffrances, comme ils savent si bien le faire.

Depuis ce temps, on doit subir des citations qui nous pourrissent la vie.

Ça commence au lycée, où les ados prennent le temps d’écrire sur leur trousse une petite phrase du maître, entre un petit spliff et un éclatage de bouton, le vrai, le rouge à point blanc.

« Je ne cherche pas à connaître les réponses mais à comprendre les questions. »

Et ils le prouvent souvent au devoir qui suit…

Plus tard, la vie n’apporte pas toujours les satisfactions qu’on attendait d’elle au départ.

L’enfant qui rentre tout guilleret de l’école et qui doit décrocher son père pendu dans les toilettes.

Le parent qui voit son enfant naître sans bras, alors que le Roundup est censé être aussi inoffensif que l’eau du ruisseau.

Heureusement, le célèbre chinois est là pour vous remonter le moral.

« Notre plus grande gloire n’est pas de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons. »

Merci Confucius, tu viens sans doute de redonner la pêche à celui qui vient de se voir offrir un joli fauteuil roulant après une petite chute en bécane.

Mais attention aux effets pervers, au revers de la médaille.

Une montagne a toujours deux versants, ou alors ça s’appelle une falaise.

Merci à mes fidèles lecteurs de ne surtout pas rendre cette citation célèbre.

Et pourtant, elle est de moi.

Loin de nous remonter le moral, le chinois peut parfois nous le laisser dans les chaussettes.

Ça vous est sûrement arrivé un jour de vous lever du canap et de vous cogner la tête sur le coin d’une étagère.

« Putain d’enc… de sa mère… »

Eh bien au lieu d’insulter la terre entière, ou de manquer de respect à celle qui a donné la vie, mieux vaut citer le philosophe :

« Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide. »

C’est le début de la sagesse.

Un peu comme si après onze mois de burn out vous faisiez votre cette phrase de ce bon Kong.

Pas King, l’autre.

« Choisissez un travail que vous aimez, et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. »

Comment n’y ai-je pas pensé avant !

En particulier les petits matins blêmes où j’attends le RER à 7H12 sur le quai de la gare de Juvisy sur Orge.

Si j’avais su, je l’aurais lu.

Avant.

Je ne suis plus ce chien fou qui avance dans la vie au gré des réverbères et de ce qu’il peut renifler. Mais contrairement à son meilleur ami, l’homme sait qu’il va mourir.

Plus que le tabou de l’inceste, c’est précisément ce qui le différencie de l’animal. Le ver de terre ne sait pas qu’il finira embroché au bout d’un hameçon, pas plus que le chat dans un nem.

On se demande parfois si cette conscience de la mort nous empêche de faire des conneries, au volant, dans un lit ou ailleurs.

Et puis un jour, on voit les choses autrement.

« On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n'en a qu’une. »

Putain, je l’avais oublié celui-là !

Pas comme Raphaëlle Giordano.

Elle a osé sortir un bouquin qui s’appelle « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une. »

C’est la deuxième fois que Confucius se fait voler ses idées, et que quelqu’un se fait du blé sur le dos du chinois.

Giordano…

Quand je vous disais que les italiens étaient perfides.

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