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NOTE DE FRAIS


Je ne sais pas si vous avez déjà bossé dans l’animation.

C’est un boulot autant formidable que chichement rémunéré.

Après-tout, personne ne vous oblige à toucher 32 € par jour pour encadrer une colo de quad dans le Cantal.

C’est d’ailleurs le même salaire pour une escapade en Australie…

Par contre, en général, si le séjour dure six jours, vous êtes payés sept !

Incroyable non.

Au mieux, ça permet de justifier une fastidieuse réunion de préparation ou de présentation avec les parents.

Au pire, l’organisme de colo vous demande de partir la veille pour prendre en charge un groupe de provinciaux, qui comme son nom l’indique, ne partent pas de Paris. En général c’est un hôtel deux étoiles proche de la gare, ce qui garantit une ambiance torride la nuit tombée.

S’il est hors de question de vous faire rembourser votre modeste contribution à la préservation du plus vieux métier du monde, il est évident que vos frais de bouche vous sont remboursés.

Rubis sur l’ongle, à hauteur de huit euros cinquante le repas, et quatre cinquante le petit dèj.

Macdo de Toulouse, le dilemme est pesant.

Pas de quoi se prendre un maxi Best Of et autre chose, ne serait-ce qu’une ou une petite douceur sucrée. Juste une petite frite, et encore, il faudra rajouter cinquante centimes ce qui correspond au salaire de quinze minutes de travail effectif. Si on veut un Mac-Fleuri, il faudra se contenter d’un simple sandwich.

Mais qui dort dîne, surtout si vos voisins de chambre ont décidé de repeupler la France.

Heureusement, les quatre euros cinquante du petit- dèj vous permettront de grassement remplir un ventre qui a crié famine toute la nuit.

Le tout bien sûr à condition d’établir une note de frais en bonne et due forme.

Imaginez- un peu ce que serait la vie de ces animateurs s’ils étaient cadres dirigeants à FO, le syndicat qu’il vous faut.

Apéro, restau, bar à putes, sans oublier de mettre une touche British à sa garde-robe, c’est important dans le Cantal.

Après-tout pourquoi pas. Le Parisien de ce jour nous révèle que ce syndicat financé très largement par de l’argent publique, voit ses comptes plombés par les très lourdes notes de frais de ses cadres. Les factures d'hôtels, de trains, les loyers remboursés atteignent un total de 388.683 euros, ce qui équivaut à 29.898 euros pour chacun des 13 membres de la direction.

Il est important de bien dormir et de bien manger quand il s’agit de défendre des camarades odieusement victimes du mondialisme.

Pas question de perdre son influx à se demander si on peut s’offrir un dessert.

Ni s’il faut trancher entre un Château Giscours ou une Côte-Rôtie, encore très rares dans les fast-foods.

L’ex secrétaire général de FO l’avait bien compris.

En complément d’un maigre salaire de 60 000 € bruts annuels, Pascal Pavageau a présenté une facture de 50.836 euros l'an dernier. Quant à son prédécesseur, Jean-Claude Mailly, il s'est fait rembourser 34.000 euros de frais.

C’est un peu comme un ministre, on n’envisage pas un tel personnage se déplacer en Ouibus et loger au Formule 1 du patelin dans lequel il était obligé de venir sauver le monde.

Mais pour Pascal, le Parisien révèle des notes de frais sans justificatifs de 3000 € par mois, pendant la trop courte durée de son mandat.

Hors logement et déplacements.

On mange bien à FO !

Largement de quoi être dégoûté quand il lui a fallu démissionner pour une sombre histoire de fichier occulte politiquement incorrecte.

L’occasion pour ce militant d’écrire une bafouille émouvante dont voici un extrait.

Âmes sensibles s’abstenir :

« Si j'avais cru une seule seconde qu'on en arriverait là, je n'aurais jamais, jamais brigué ce mandat. La presse m'informe dès le mois de mai que mon fils aîné est attaqué. Alors qu'il était en décrochage complet de ses études, ma Fédération d'origine me fait part à l'époque de sa recherche d'une personne sans qualification pouvant aider à la communication de la FD. Je propose, sans trop y croire, à mon fils d'y postuler. Après une semaine d'essai, il a été embauché, au SMIC en contrat en alternance puis en CDI. Mais ça ne s'arrête pas là selon ce que me rapporte la presse. Le fait d'avoir hébergé régulièrement mon fils serait suspect au titre que je vivrais auprès de ma nouvelle compagne, comme s'il n'était pas possible de nos jours de vivre chacun chez soi. J'ai en effet habité avec mon fils, fragile à l'époque, dans l'appartement de fonction payé par FO. Enfin, pour finir ce paragraphe abject, mon fils loge depuis plusieurs mois dans un appartement qu'il paie intégralement lui-même. 370 euros par mois pour 9 m2. S'il est un crime d'héberger son enfant, alors je plaide coupable. »

Dramatique.

Pascal restera à jamais une victime de la persécution médiatique.

Un père aussi présent, en des temps où ça n’est pas si courant.

Notre beau pays peut s’enorgueillir de compter de tels héros parmi ses citoyens.

F0 n’est que le troisième syndicat français.

Le premier, c’est la CGT.

Il y a quelques années, le Canard Enchaîné a été assez odieux pour se payer la tête de son secrétaire général :

« La note est salée. Les travaux de rénovation de l'appartement de fonction de Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, ont coûté 130 000 euros au syndicat. »

Scandaleux.

Le célèbre journal satirique oublie juste de dire que l’addition aurait pu être encore plus élevée si l'on en croit le devis initial dont Le Parisien s'est procuré une copie. La restauration du logement du responsable syndical était estimée à 150 000 euros avant que, selon l'hebdomadaire, Thierry Lepaon ne renonce à l'installation d'un home cinéma ou d'une cave à vin dans l'appartement situé en banlieue parisienne.

Quel beau geste!

Si on aime la culture, on sait aussi boire à la CGT.

Une cave, ça se remplit avant de se vider.

Alors à plus de 10000 balles la cave, difficile d’envisager de la garnir avec des bouteilles de Beaujolais nouveau.

Heureusement que le Président Hollande veillait. Quand l'ex-patron de la CGT a dû quitter la tête du syndicat pour cette affaire de travaux dans son appartement début 2015, il s'est en effet empressé de lui trouver un point de chute : la présidence de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, une structure de douze personnes installée à Lyon. Mais comme cela ne suffisait pas, il l'a aussi nommé en février dernier à la tête d'une délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale.

Logée dans la tour Mirabeau, quai André-Citroën, à Paris, la petite cellule, actuellement composée de six personnes, “devrait atteindre huit ou neuf salariés début 2018”, assure Thierry Lepaon. En attendant, ce dernier devait créer un Conseil d'orientation stratégique sur la langue française et la cohésion sociale, avec une cinquantaine de personnes cette fois. Dix-huit délégués régionaux vont aussi être nommés. Question budget, les arbitrages sont en cours, mais Thierry Lepaon a demandé “30 millions pour commencer, et 50 millions en année pleine”.

L’occasion de voir si comme François, Manu a lui-aussi du cœur.

Ne pas laisser Pascal au chômage, ce n’est jamais très bon pour le moral.

Pas un parachute doré, non, juste un petit point de chute.

Comme Jack Lang à l’Institut du monde Arabe.

Un petit job tranquille.

Presque bénévole.

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