Las Vegas, Nevada (2017) 59-527
Orlando, Floride (2016) 50-53
Virginia Tech, Virginie (2007) 33- 23
Newtown, Connecticut (2012) 28-2
Killeen, Texas (1991) 24-20
San Ysidro, Californie (1984) 22-19
Austin, Texas (1966) 17-30
San Bernardino, Californie (2015) 16-21
Columbine, Colorado (1999) 15-24
Edmond, Oklahoma (1986) 15-6
Mais que peut bien signifier cette liste ?
Ça pourrait bien être des résultats de matchs, mais pas facile de voir dans quel sport.
Le 527 à 59 n’est pas évident à imaginer, même au basket. Sauf si vous mettez Jordan, Magic Johnson, Lebron, Curry et Shaquille O’Neal dans une dream team et que vous les faites jouer contre les poussins de Brie Comte Robert.
La seule question à se poser est de savoir qui finira meilleur scoreur du match. Certains fans de NBA iraient certainement chercher la petite bête en se demandant si Kevin Durant ne mérite pas sa place.
Bonne chance à vous si vous décidez d’en sortir un…
La réalité de cette liste est beaucoup plus macabre.
Il s’agit en fait des dix tueries par arme à feu les plus meurtrières aux USA.
Premier chiffre pour les tués, deuxième les blessés.
Une mention spéciale à ce bon Stephen Paddock, qui avec 527 blessés aura du mal à être égalé, même si tout record a vocation à tomber un jour.
Et chose étonnante, celles de Columbine, Virginia Tech et Columbine se situent dans les murs de l’école !
L’année suivante, la fête continue avec la tuerie du lycée de Parkland (17 morts), en Floride, qui n’est pas un acte isolé aux Etats-Unis. Rien que pour 2018, il s’agit de la 18e fusillade dans un établissement scolaire américain en deux mois. Cela équivaut à « une fusillade toutes les 60 heures », souligne l’association « Moms Demand Action For Gun Sense », qui milite pour un contrôle strict des armes à feu.
Parkland, situé à environ 80 km au nord de Miami, s’ajoute aux 290 fusillades recensées en milieu scolaire depuis 2013, souligne Shannon Watts, la fondatrice de cet organisme. « Everytown for Gun Safety », une autre association pour le contrôle des armes à feu, estime qu’il y a eu en moyenne une fusillade par semaine en milieu scolaire lors de ces cinq dernières années.
Quelques semaines après le splendide selfie guadeloupéen de Manu, on franchit un cap avec le braquage d’une professeure du paisible Lycée Edouard Branly de Créteil, charmante bourgade du Val de Marne.
Un coup de canif dans l’omerta qui prévaut dans l’Education Nationale.
Trois grands piliers de l’hexagone sont jusqu’ici régis par la loi du silence.
Les fondements de la société française, jusque dans ses fonctions régaliennes sont préservées coûte que coûte, pas question de faire des vagues avec ça.
Combien de scandales ou d’absurdités ont bien pu être étouffés dans celle qu’on appelle « La Grande Muette » ?
Une machine à laver le linge, mais en famille…
Malgré ce petit surnom sans équivoque, l’Armée n’a pas grand-chose à envier à ses cousines l’Eglise et l’Ecole.
Deux institutions où la parole est aussi libre que dans une colonie de vacances des jeunesses hitlériennes. Deux cocottes minute, immenses machines à étouffer les scandales.
Deux royaumes de la mutation thérapeutique, dans lesquels déplacer les problèmes est l’unique moyen de les régler.
Après-tout, racketter un petit sixième pour lui emprunter son IPhone X ou se montrer très affectueux avec des enfants qui manquent souvent de tendresse est quand-même largement moins grave que de rouler à cent à l’heure sur une longue ligne droite de la plaine picarde. Qui par définition est morne, comme sa collègue la Brie.
Dans les deux cas, il est urgent de permettre aux auteurs de ces broutilles de ne plus les faire à un endroit, mais de leur permettre ailleurs, ce qui est bien moins grave.
Alors braquer sa prof pour lui demander de ne pas être noté absent …
Avec un pistolet à billes en plus !
Pas de quoi émoustiller la hiérarchie de cette enseignante, sauf quand elle se rend compte du buzz que fait le Snap de cette scène, filmée par un pote de l’agresseur avec son téléphone.
Après #BalanceTonPorc en 2017, c’est au tour #PasdeVague de voir le jour au royaume du Hashtag.
La parole se libère et permet à des centaines de prof de dire leur malaise, et de témoigner enfin de la bienveillance de leur hiérarchie.
Au final, il semble moins ennuyant pour l’institution de taper dans la caisse ou de fricoter avec des mômes que de se faire agresser. Sauf si ce n’est pas filmé, car alors, c’est comme si ça n’avait pas existé…
Une belle échelle des valeurs, dans un monde où l’ascenseur social est en rade depuis un moment.
Heureusement, nos élites sont là qui veillent.
La réserve citoyenne avait été une réponse pertinente à la dernière vague d’attentats.
Là, on nous propose le retour des maisons de redressement, gérées par des militaires réservistes !
Un petit « Yes Sir yes » à la française.
On imagine l’efficacité professionnelle de l’adjudant-chef Morel, à la retraite depuis dix ans après une brillante carrière dans l’infanterie de marine.
Dont trois ans en Bosnie, pas une fiotte avec un pistolet à billes.
De l’autre côté de l’Atlantique, on déplore aujourd’hui un énième massacre à l’arme à feu. Il est vrai cette fois-ci pas dans une école, juste pour apprendre à certains complotistes à passer un peu moins de temps à la Synagogue.
Robert Bowers, à ne pas confondre avec Jack, ne rentre pas dans le classement des dix fusillades les plus sanglantes, avec seulement onze morts à Pittsburgh.
Le chevelu de la Maison Blanche doit bien se marrer derrière son bureau ovale en regardant l’Hexagone.
Chez lui, on n’est pas dans la bibille mais plutôt dans l’arme de guerre et le fusil d’assaut. Ça ne l’empêche pas de garder la tête froide malgré tous ces morts, et de proposer des solutions plus pragmatiques qu’en France.
Tout d’abord renforcer la peine capitale, en accélérant les modalités de son application. Une mesure à peine démago quand on connait le peu d’effet de l’exemplarité sur son efficacité.
Mais surtout, Donald nous explique que si les profs étaient armés, ils auraient pu répliquer à ces attaques. Comme les amateurs de hard rock au Bataclan, qui auraient sans doute évité un massacre avec un Berreta dans la poche, juste à côté de leurs smartphones.
Blanker aurait tout intérêt à s’inspirer de tout ça.
Quitte à mobiliser nos glorieux réservistes, autant leur donner un vrai rôle et installer des stands de tir dans les bahuts pour que les profs s’entraînent un peu.
Et surtout légaliser les armes à feu, surtout les automatiques.
Ca évitera certainement les dérives.
Quant aux élèves qui jouent aux billes, il faudrait les condamner à perpétuité.