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TU POINTES OU TU TIRES

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 15 sept. 2018
  • 4 min de lecture

Ah, la pétanque…

Avec la pêche à la crevette, c’est le jeu estival préféré des familles françaises.

En tout cas celles qui partent en vacances.

La puissante berline familiale est bien garée en plein cagnard à deux kilomètres et demie de la plage des Grands-Sables.

Maman s’escrime à canaliser ses deux chenapans dangereusement armés de leur pelle et de leur seau, maillot de bain Spiderman enfilé et sandales en plastique aux pieds.

Papa tente de faire passer les clés du carrosse de sa bouche à la poche de son short, de laquelle dépassent déjà son téléphone et son portefeuille. Exercice de contorsion pas évident quand ses bras portent un sac énorme, un parasol, une planche en polystyrène, une glacière et ce magnifique canot pneumatique acquis le matin même au Super U du coin.

- Ca va chéri, pas trop lourd ?

- Jte l’avais dit, on aurait dû venir à pied, la location est à moins de deux kilomètres !

- Je te rappelle que j’ai mal au genou et que j’ai un peu de mal à marcher. C’est pour ça qu’on a pris la voiture…

- Allez, on y va, j’ai les bras qui brûlent.

- Papa, papa !

- Quoi encore ?

- On a oublié les boules en plastique.

- Putain de mer…

- Chéri s’il te plait, pas de gros mots devant les enfants !

Dix minutes plus tard, les voilà partis vers le bonheur absolu. La baignade et les jeux sur le sable. Papa a juste ajouté quelques centaines de grammes à son fardeau quotidien.

Dans son malheur, il se dit que Père Noël a eu pitié de son dos en ne déposant pas au pied du sapin un coffret Obut de huit boules de 735 grammes…

L’eau était tellement presque chaude que finalement les deux canailles ne daigneront même pas affronter leur géniteur à la pétanque. C’est vraiment dommage. Pas pour un excédent de bagage pour une fois non facturé. Non, juste parce que c’est un vrai plaisir de jouer sur sable mou avec des boules en plastique. Seuls ceux qui s’y sont essayés le savent. Je suggère aux autres de le faire, tant ce jeu est passionnant.

Après une bonne tranche de sable, d’eau salée, de soleil et d’iode, il est temps de rentrer au bercail. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls à avoir cette idée. Le retour est digne d’une traversée du pont de Nogent aux heures de pointe.

Une plombe plus tard, la faim tenaille sévèrement les estomacs, et il faut bien occuper les moutards le temps que Maman prépare son célèbre hachis Parmentier. Celui que la terre entière lui envie.

Son secret ?

Inclure une juste proportion de confit de canard dans la farce.

- Papa, maman, j’ai faim !

- Qu’est-ce qu’on mange ?

- Venez les enfants, on va jouer aux boules.

Un no man’s land et une allée caillouteuse devant la location, le terrain de jeu est idéal. Je ne sais pas si une over dose d’iode ou jouer le ventre vide n’est pas très bon pour la précision, mais le premier lancer du petit dernier atterrit direct sous la voiture. Pile poil à l’endroit précis où il faut se mettre à plat ventre pour récupérer la sphère de plastique bleu.

Sa grande sœur y va ensuite d’un jet splendide en plein dans un épais massif de fougères et de ronces.

Là non plus, pas si facile que ça à récupérer, en tout cas pas sans de multiples griffures qui viennent s’ajouter aux piqûres de moustiques qui maintenant s’en donnent à cœur-joie.

A papa de jouer, une formalité de prendre le point dans de telles conditions. Non sans une certaine fierté quand-même, quand il s’adresse à son rejeton.

- Eh oui je tiens, qu’est-ce-que tu fais, tu pointes ou tu tires ?

Affamé autant qu’énervé, le chiard a la mauvaise idée de choisir la deuxième option.

Et bam, le projectile part à 400 à l’heure de ses petites menottes avec autant de chance de réussir que ses parents de gagner au loto. Si la boule de son paternel peut dormir tranquille, on ne peut pas en dire autant des carrelingues de la fenêtre de la cuisine des voisins.

Et bling !

A la rentrée, il faudra vraiment inscrire le petit dans un club d’athlétisme ou de handball. En attendant il faut « discuter » avec un voisin gendarme à la retraite, pas fan de sport et passablement boosté par sa charmante épouse.

Henri Salvador.

Une place de village provençal, bien abritée sous les platanes.

Une buvette qui débite des ptits jaunes sans trop de modération.

Le bruit du carreau à 9h00 du matin à cinquante centimètres de votre tente, alors que vous vous êtes couchés au petit jour après une longue soirée au Macumba…

Que du bonheur.

Du lien social, un peu d’amusement dans un monde de brute.

La pétanque est entrée depuis longtemps dans l’imaginaire collectif des français.

Mais il manquait un truc.

Un plus.

Un acte héroïque.

Il y a quelques mois, Mamoudou Gassama avait escaladé un immeuble pour sauver un gamin.

Là, des gars qui taquinaient le cochonnet ont réussi à neutraliser un psychopathe qui avait poignardé sept personnes dans le vingtième arrondissement.

A coup de boules, de pétanque.

L’occasion unique de profiter de ce focus, et de faire comme leurs collègues chasseurs qui ont obtenu du Président une belle ristourne sur le prix du permis. Avec une triplette Obut ATX à plus de 250€, une cotisation du même ordre et un Ricard à 1€50, là-aussi une petite aide ne serait pas de refus.

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