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LA RENTRÉE


Les vacances sont finies…

Qu’on soit parti aux Maldives ou qu’on ait eu le mauvais goût de se dorer la pilule sur les plages paradisiaques de la base de loisirs de Torcy, le principe est le même.

Se reposer.

Faire le vide.

Déconnecter.

Tout ça pour aborder cette nouvelle saison avec un moral de vainqueur, en particulier pour ces millions de chômeurs qui préfèrent se pavaner sur leur canapé plutôt que d’aller faire les vendanges.

Autant dire qu’au moment de m’engager sur le merveilleux carrefour Pompadour au volant de ma puissante berline, j’avais encore la tête dans mon masque Subea, nageotant dans quelque crique méditerranéenne.

Merci qui ?

Merci Décathlon.

Et là crac !

Pas le fameux impact sur le parebrise, le flash.

Celui du radar.

Troisième fois le même, en un peu plus d’un an, à chaque fois l’été.

Quel crétin !

Tout ça pour aller voir mes parents qui ne me donnent même plus d’argent de poche depuis quelques années.

De quoi se faire délester d’un point et de 68 €, ce qui après tout n’est pas grand-chose. Surtout qu’après quelques simulations pré-estivales, l’administration fiscale risque de faire preuve de bienveillance à mon égard.

Alors une petite amende…

C’est cadeau.

Puisqu’on parlait de Méditerranée, revenons sur la canicule.

Cet été, on n’a pas eu besoin de la traverser, ni de s’en approcher pour avoir le capot qui fume.

Il a fait chaud, même en Bretagne.

Heureusement depuis l’épisode mortifère de la dernière fois, les Ehpad sont devenus vigilants. On a brumisé, climatisé et abreuvé à tour de bras entre un thé dansant et une partie de scrabble pour éviter le carnage.

Malheureusement, mon potager n’a pas eu cette chance.

Ni les bambous qui garnissent une partie de mon modeste jardin.

Tant d’amour et de soins pour retrouver une sorte de paille jaunâtre et complètement cramée !

Merci Donald.

Merci le réchauffement climatique.

Et comme pour enfoncer le clou, Nicolas Hulot prend tout le monde à revers en sautant du train en marche.

Ce que Monsanto n’avait pas réussi, le lobby de la chasse l’a fait.

Thierry Coste a su trouver les mots justes pour convaincre Manu de mettre fin à une injustice flagrante, le prix exorbitant du permis de chasse.

400€ pour truffer de plomb une grive ou un lapin de garenne !

Quel scandale !

Quand on connait le prix du gasoil dont les gros 4X4 raffolent, mais aussi celui du litre de Ricard…

Il était temps d’agir et de renvoyer l’ascenseur à ces ardents défenseurs de la nature et de l’eau minérale. Bien fraîche, entre trois-quarts et quatre-cinquième sur une dose d’anisette. Le tout avec la modération que suppose le maniement d’une arme à feu. Résultat, un permis à 200 balles, soit moins cher qu’une licence de handball à Brie-Comte-Robert.

Il ne reste plus qu’à convaincre Bruno Lemaire de baisser les taxes infâmes qui pèsent sur le petit jaune, et les choses rentreront vraiment dans l’ordre.

Nico n’a pas supporté la présence surprise de cet humaniste dans les alcoves de l’Elysée, quelques semaines après la condamnation historique du dealer de Roundup aux Etats-Unis, et quelques jours après l’interdiction des néonicotinoïdes.

C’est vraiment trop bête, encore un petit effort, et il aurait pu avoir la peau du Parabène dans les gels douche Ushuaia…

Le poste ayant été proposé à Dany le rouge, et refusé, les journalistes et chroniqueurs de tout poil nous ont vendus une bonne partie de chaises musicales autour de la table du conseil des ministres.

Les suppositions allaient bon train, et crac !

Toujours pas d’éclat sur le pare-brise, c’est la guêpe qui remballe son dard.

Laura Flessel, Ministre des sports est une vraie championne, symbole de l’Olympisme et des valeurs qui s’y rattachent.

Une fois vidées les dernières flûtes de la victoire des Bleus, après celle de Paris, il a bien fallu avaler la couleuvre de l’indigence du budget alloué à son ministère. Symptomatique de la place que nos chères élites accordent au sport.

On s’est mis à imaginer que l’illustre et fière épéiste ne pouvait associer son nom à un tel camouflet.

Ou que ce rôle de représentation, à grands coups de cocktails, de petits fours et de boisson pétillante commençait à sérieusement lui déplaire, et qu’elle voulait enfin se mettre au travail.

Au service du peuple et du mouvement sportif.

C’est en tout cas ce qu’on aurait aimé traduire en lisant les « raisons personnelles » invoquées dans cette démission.

Une manière pudique de s’en aller, avant de justifier son choix ultérieurement, à tête reposée.

Mais comme souvent, Médiapart et le Canard Enchaîné ont rapidement brisé le rêve en ébruitant des soupçons de fraude fiscale liée à la société qui gère l’image de notre championne Olympique.

Sport et écologie.

Les deux piliers de l’avenir d’une humanité en bonne santé, qui pourtant ne méritent que des miettes budgétaires.

Totalement absurde et incohérent, de la part de ce gouvernement comme des autres, depuis toujours. Manu a réussi ce que Chirac, Sarko et Hollande avaient vainement tenté, embarquer Hulot dans leur navire gouvernemental.

Une tentation illustrée par les nominations de Calmat, Bambuck, Lamour, Drut, Douillet et Laporte aux sports, dans différents gouvernements avant Flessel.

Comme pour donner une caution sportive à une inaction coupable.

Comme pour justifier le fait qu’on ne fait pas grand-chose.

En tout cas rien d’essentiel dans la vie quotidienne des français.

Mais je m’égare.

La rentrée, les impôts.

A l’ancienne on surveillait le facteur, chevalier maudit qui déposait le fameux avis d’imposition dans nos boites aux lettres.

Aujourd’hui il suffit de cliquer.

Clic.

Sur notre espace particulier d’impots.gouv.

Et re-clic.

Sur consulter ma situation fiscale personnelle.

Et là, crac !

Comme le flash du carrefour Pompadour.

L’avis n’est pas primitif, il est brutal.

Plus que ce qu’on me promettait en juin.

Avec en prime une petite pénalité de 10%, pour m’apprendre à bien remplir ma déclaration.

Merci Manu.

Merci la Société Générale.

Sans vous, ma contribution au budget de l’Etat, quoique supérieure à celle de Bernard Arnault, aurait été plus modeste.

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