Je pense être bien rentré dans ma Coupe du Monde.
Les grèves s’essoufflent un peu.
Manu semble aussi dur que la Dame de fer, insensible à la souffrance de mineurs gallois en grève pendant un an, de mars 84 à mars 85.
Allez les gars, encore dix mois et vous battrez ce record.
Nordhal Lelandais fait ce qu’il peut pour étoffer un palmarès déjà impressionnant pour un joueur aussi jeune.
Redoine Faïd prouve avec un certain panache que croupir dans les geôles torrides de Seine et Marne n’est pas une fatalité.
Une troisième guerre mondiale ?
Un tsunami gigantesque qui dévasterait la moitié de la France, en dessous de 500 mètres d’altitude, avec juste l’Est parisien miraculeusement épargné ?
Franchement, des fois il ne faut pas chercher à lutter, l’actu est en Russie, du côté du ballon rond.
On imagine un peu de rififi dans certains couples où les canettes de bières englouties semblent plus nombreuses que les siestes crapuleuses.
Et que dire d’un léger laisser-aller professionnel aux alentours de 16H00, on se demande vraiment pourquoi.
Mais le secret dans la vie, c’est le partage.
Et je suis plutôt fier de vous dire que ma famille, mes amis et celle qui partage entre autres mes coquillettes au jambon sont eux-aussi, bien entrés dans leur compétition.
Tout va bien dans le meilleur des mondes, sauf pour les pauvres malchanceux qui sont nés outre-Rhin, ou du mauvais côté des Pyrénées. Les pauvres. Et que dire des mauvais patriotes qui soutenaient ces deux poids-lourd du foot ?
Bien fait pour eux, ou pire, pour elles !
Pour les belges ou les suisses, la blague ne durera plus très longtemps.
Reste nos nombreux amis portugais, et leurs hordes de femmes qui vouent un culte invraisemblable au dieu Cristiano.
Et même les mecs d’ailleurs.
Etonnant dans un pays latin où la virilité se mesure souvent à la taille de la truelle. Légèrement ambigu d’imaginer un gros balaise en maillot de corps qui kiffe à ce point une gravure de mode bronzée et surabdominée.
Et surtout d’accepter que sa femme s’enferme aussi souvent dans les toilettes avec un magazine de foot !
Comme lui il y a quelques décennies avec le catalogue de la Redoute.
Ou Blanche Porte, pour les amateurs de grannys molletonnées.
Pour le reste, on a enfin vu quelques beaux matchs.
On aurait aimé qu’au moins une équipe africaine passe le Cut, et le Japon a fait un match extraordinaire en huitième, malgré une défaite cruelle. Je ne dis pas ça pour le folklore, mais pour attester de l’universalité de ce sport.
En quart, on aura deux slaves de l’ex rideau de fer, des représentants du vieux monde et des sud-américains.
Un beau cocktail.
Mais déjà, on entrevoit la fin du tunnel.
Finies les semaines et les journées de gabegie, où quand il n’y en a plus il y en a encore.
Le week-end prochain s’annonce somptueux et chargé, et la semaine suivante sera palpitante si on étrille la celeste qui, rappelons-le, arbore une étoile de plus que nous.
Mais après la vraie vie reprendra ses droits, impitoyable, inéluctable.
Les siestes redeviendront crapuleuses, il faudra réapprendre à regarder autre chose à la télé, sauf pour ceux qui aiment Wimbledon et le Tour de France.
Surtout que l’UCI a corrigé une injustice monstrueuse en blanchissant Chris Froome. Et que le pauvre Christian Prud’homme subit honteusement ce revirement en autorisant le leader de la Sky à venir pédaler dans l’Hexagone.
Juste une réflexion.
Quel club peut s’enorgueillir d’avoir dans ses rangs un paquet de joueurs qui ont brillé de mille feux durant ces huitièmes ?
Ni le Barca ni le Real.
Encore moins le Bayern.
Cavani, Mbappé, Tiago Silva, Neymar, Meunier sont bien au PSG !
Un trio magique, une attaque de feu qui troue les filets russes de toutes parts, un peu comme contre Guingamp la saison prochaine.
Mais l’essentiel n’est pas là.
Je dois vous avouer que quitter ce monde après une chute dans un ravin, dévoré par les flammes ou lâchement poignardé dans le dos ne m’enchante pas plus que ça.
Pas plus que victime des effets inamicaux d’une maladie que l’on qualifie parfois de longue, quand elle n’est pas honteuse.
Mais y rester dans une grotte après des jours d’enfermement, ou pire, noyé en essayant de passer un siphon seul passage vers la lumière blanche !
Celle du soleil et des petits oiseaux.
C’est quelque chose qui m’angoisse un peu.
La faute à cette crétine de directrice de centre de loisir qui avait décidé à la fin des années 70 de nous amener à Fontainebleau visiter la caverne des Brigands.
La conne.
Une colonne de gamins à quatre pattes qui avance, avance et avance encore, avant de se retrouver bloquée et de devoir faire demi-tour.
Limite de panique, pas terrible comme sensation.
Un petit traumatisme enfantin, Sigmund, si tu nous lis…
Douze jeunes thaïlandais, une équipe de foot et leur entraineur, sont restés bloqués dix jours dans un boyau inondé.
Dix jours !
Mais le plus incroyable, dans cette histoire, c’est que l’armée les a retrouvés vivants et a réussi à leur faire passer des vivres, pour quatre mois parait-il.
Il ne leur reste juste qu’à se refaire une petite santé, et des plongeurs les aideront à passer ce siphon.
Imaginez-vous à leur place.
Vous pensiez calancher, et des hommes grenouilles vous apportent de la bouffe pour six mois, et si ça se trouve quelques bouteilles de saké.
Que feriez-vous à leur place, iriez-vous replonger dans des eaux boueuses, tumultueuses et glacées sans garantie de ressortir vivant ?
Alors que vous pourriez tranquillement vous taper la cloche pendant quatre mois.
Mais pourquoi ne pas être encore plus ambitieux.
Si l’armée thaïlandaise a été capable de leur faire parvenir tout ça, pourquoi ne pourrait-elle pas leur apporter un écran 124 cm et un décodeur Canalsat ?
Car en cette période de Mondial, la vie ou la mort d’un groupe de jeune est certes une chose assez grave.
Mais beaucoup moins que de rater un quart de finale France / Uruguay.
Moralité :
Mieux vaut voir ce match à coup sûr, que de risquer de ne jamais le voir.
Surtout si Edinson Cavani se déchire le mollet à la 7e minute.
Le pauvre.