C’est la rose…
Nous chanterait Guy Béart entre deux AVC.
Sinon il y a la version d’Olivier Faure un soir de banquet.
Oui j’ai bien dit Olivier, pas Edgard.
Il est vrai qu’en ces temps de mainmise politique des marcheurs, plus personne ne connait le charismatique premier secrétaire du PS.
C’est vraiment dommage quand on sait qu’avant la chanson sus-citée, les camarades serveurs nous gavaient de pâté en croûte Auchan, rayon traiteur je précise.
Le tout arrosé d’un Champomy bien tiède, il faut dire que Claude Evin faisait partie des joyeux convives.
Ceci explique sans doute cela !
Olivier si tu me lis, il est temps de prendre des mesures révolutionnaires pour relancer le Parti.
Une Marseillaise ou une Internationale enfiévrée, le poing levé et les yeux rougis par…
Par quelques gobelets d’un rouquin qui taquine.
Et arrête Guy Béart, même dans la maison de retraite de ma grand-mère plus personne ne le connait.
Et rien à voir avec Alzheimer…
Mais revenons un peu à notre chère Coupe du Monde.
L’important, c’est les trois points.
Alors celle-là, on nous l’a servie à toutes les sauces depuis ce France-Australie qui ne restera pas dans les mémoires.
Chacun sait qu’il n’y a aucune corrélation entre la qualité d’un premier match et la performance finale.
L’histoire du sport regorge d’exemples ou de contre-exemples où le futur champion aurait très bien pu passer à la trappe après une entrée en lice pitoyable.
Et là, comme Madame, on est servi.
Rabaisser la qualité de cette équipe australienne est un jeu auquel je ne jouerai pas.
Je veux bien admettre que tactiquement ils étaient bien en place.
Qu’ils aient mis beaucoup de détermination dans les duels.
Que jouer à midi est un horaire inhabituel.
Que beaucoup de jeunes français jouaient leur premier match dans cette compétition planétaire.
Que Dédé, pour une fois, s’était montré joueur dans sa composition.
Et blablabla et blablabla…
Comme d’hab dans notre pays, la vindicte populaire est prompte à lyncher ceux qu’elle adulait la veille, et lycée de Versailles.
Loris a été très solide, alors qu’on voulait le remplacer par Mandanda après une saison moyennement rassurante.
Ceux qui voulaient la tête enturbannée de Giroud ont été les premiers à se lamenter de la prestation de notre trident offensif.
Pogba a épuré son jeu, et sa coupe de cheveux, et il a donné la victoire aux Bleus.
La victoire.
Un pénalty provoqué et transformé par Grizou malgré un cinoche pénible du portier des aussies.
Si on voit l’action au ralenti, on l’accorde sans problème.
Si on la revoit, un peu moins.
Puis plus du tout, puis à nouveau, …
Pareil pour le 100e visionnage, le 101e, le 102e…
En fait le débat n’est pas là.
C’est juste que le match continuait, sans que personne n’y trouve à redire quoi que ce soit, quand l’arbitre accorde un penalty sorti de nulle part.
Surprenant.
La magie de l’assistance vidéo.
Comme si votre téléphone sonnait pendant une balade en forêt et que votre banquier vous annonçait qu’un virement de 2500 € venait de tomber sur votre compte. Alors que vous ne saviez même pas comment financer votre plein pour aller cet été à Saint-Jean de Monts.
Sans parler de votre budget glaces et gaufres au Nutella.
A peine le temps de célébrer ce but étrange, juste celui de déboucher une canette sans la boire.
Samuel Umtiti, défenseur central du Barca, comprend qu’il ne pourra mettre la tête sur ce centre australien.
Alors il met la main.
Comme Thierry Henri.
Comme la main de Dieu de Diégo.
Mais eux c’était pour marquer, au pire s’ils se font prendre, c’est but refusé et biscotte jaune.
Tandis que là, aucune chance de ne pas se faire serrer, et en plus pour rien car il n’y a personne.
Sacré Samuel.
Là-aussi, une action de dupe.
Heureusement, Paul Pogba nous en colle un d’une clarté sibylline à dix minutes de la fin.
Un coup de patte en bout de course que le défenseur propulse sous la barre, à des années lumières de sa destination initialement prévue.
A peine contré par le défenseur.
Juste sous la barre.
Et là, deuxième coup de pouce technique, la golden line technology permet à l’arbitre d’accorder ce but.
La France est décidément l’équipe la plus high-tech de ce début de Mondial.
Mais le drame dans tout ça n’est pas là.
Après une première mi-temps soporifique malgré les dribbles tous plus inefficaces les uns que les autres de Kylian, j’ai fini par m’endormir.
Sur ce canapé dont je tairai la matière pour ne pas choquer mon large lectorat vegan.
Un ptit somme de dix minutes, pas plus.
Un petit café pour relancer la machine.
Fekir et Giroud sont entrés mettre un peu d’ordre et de mouvement dans une attaque qui en manquait sérieusement, quand ma prostate me rappelle que je ne suis plus un jeune homme. Et que le café a des vertus diurétiques.
Un petit tour dans le compost, au fond du jardin, et là j’entends quelques coups de klaxon malgré son interdiction en ville.
Le temps de faire les 250 mètres qui me séparent de la télé, vous aurez compris que je suis un gros propriétaire foncier.
Et en plus, même pas en Seine et Marne.
Et là, je vois ce 2/1 qui s’affiche fièrement en haut à gauche de mon modeste écran plat de 164cm.
Un match de dupes vous disais-je.
Deux pénauds surréalistes et un but que je n’ai pas vu !
Mais je sais retenir les dures leçons que la vie nous donne parfois.
Pas de sortie nocturne en boite de nuit la veille de France-Pérou.
Un litre de café et un bassin en cas de besoin pressant.
De quoi ne pas rater une miette d’un match où on ne risque pas grand-chose contre des gars plus enclins à jouer de la flûte de Pan au métro Saint-Michel qu’à faire du sport de haut niveau.