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JVP EN GAV


« Tu sais pas à qui tu parles tocard »

« Vous servez à rien »

Ces douces paroles pourraient très bien être celles d’une joyeuse bande de jeunes encapuchés qui accueilleraient avec respect et bienveillance les forces de l’ordre venues se dégourdir les jambes aux Tarterets.

A moins que ça ne soit les pompiers à coup de caillasse. Sur les vertes pelouses de la ZUP de Surville, banlieue paisible de Montereau, charmante bourgade de Seine et Marne, perdue dans un océan rouge sang. Rassurez-vous braves citoyens, ce n’est que du jus de betteraves, certaines mauvaises langues parleraient de pléonasme, d’autres de cliché insupportable.

Mais quittons le monde merveilleux des quartiers péri-urbains, et ses caves moyennement voutées, pour des lieux de vie et de divertissement comme les pubs ou les salles des fêtes. Là où l’alcool donne le sens rythme aux bassins les plus verrouillés et délie les langues des plus timides d’entre nous.

Un petit « Sale pute » est si vite arrivé lors d’un bal du 14 juillet ou du barbecue annuel de l’Amicale des boulistes. Ou alors il y a aussi les fêtes du rugby, toujours propices au dialogue courtois, à la mesure et à la dégustation subtile de boissons variées.

Dans les deux cas, on s’imagine en immersion dans un monde qui fleure bon l’éthanol, le THC et la testostérone, pas dans un bar rue Princesse.

Au pire dans une cour d’école, dont on espère qu’elle soit au moins primaire.

Sacré Jean-Vincent, là on peut dire que tu as tapé assez fort.

Il faut dire que ta carrière, pourtant bien moins longue que celle de certains de tes ex-collègues, est déjà jonchée de pas mal de casseroles.

Fin 2013, tu avais été rattrapé par la patrouille pour une broutille, juste quelques PV pour la modique somme de 18 000 €. Sacré JPV !

A peine de quoi payer quelques paires de Berlutti à Roland Dumas, ou juste un peu d’argent de poche pour faire un petit cadeau à François Fillon. Pour lui tailler deux costards, mais de chez Arnys, Pantashop est malheureusement fermé le dimanche.

Et puis il y a eu ce mois de Novembre 2016, au bord d’un court de tennis du POPB.

Heu pardon, de l’AccorHotels Arena.

Ce soir-là, Wavrinka, alias Stan The Man, tente de jouer à la baballe à une heure un peu tardive. Le Suisse à l’outrecuidance de s’adresser à un Ministre de la République française en ces termes assez peu respectueux :

« Oh, ça te dérange pas qu’on joue un match ? Non mais sérieux, il est minuit, si tu n’as pas envie de voir, tu rentres ! »

Il faut dire que depuis l’instauration de la loi Evin, on ne sert plus d’alcool dans les buvettes des enceintes sportives. Mais de là à dire que le champagne coule à flot dans les loges…

C’est comme au Sénat, fin décembre 2016, quand le secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat et à la Simplification s’adresse aux parlementaires avec une éloquence qui ne doit pas grand-chose au Perrier. Un sketch assez proche de celui de Bourvil :

« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

En tant que dégueulé, heu, délégué de la…de la ligue anti-alcoolique, je vous parlerai de…de l’eau minérale, de l’eau ferrugineuse. »

Ce jour-là, la Présidente de séance ne s’y trompe pas et clôt la récré d’une manière à peine ironique :

« Merci M. le Ministre pour cet argumentaire très détaillé. »

Après deux jours de vacances dans les geôles torrides du commissariat central du 5e arrondissement, le Lieutenant-Colonel de réserve citoyenne devra décaler ses vacances estivales pour une petite visite amicale au palais de justice de Paris le 11 juillet.

A la sortie, et si il fait chaud, il pourra toujours faire quelques pas pour aller se manger une petite glace de chez Bertillon. Sauf si la République lui offre un petit séjour gratuit à Fleury Mérogis, pas très loin de La Grande Borne, chef-d’œuvre architectural de l’Essonne, admiré chaque jour par les 16 000 petits chanceux qui l’habitent.

Presqu’aussi sympa que les Maldives, l’Océan Indien en moins.

Si c’est le cas, on espère sincèrement que JVP en profitera pour régler son petit malentendu avec la molécule d’éthanol.

Le même que celui de cinq millions de nos concitoyens.

Mais quand on connait les vertus pédagogiques du violon, on peut raisonnablement se poser quelques questions.

Le petit dealer qui ressort radicalisé, ou le voleur de scooter qui devient braqueur à la kalach, on se fait beaucoup de bile pour JPV.

Des amitiés carcérales franches et particulières finiraient sûrement de régler les petits problèmes qu’il semble connaître dans sa vie relationnelle.

Ça lui permettrait de vraiment s’accomplir, et de se libérer des derniers tabous qui le freinent encore.

Pourquoi se limiter aux femmes, aux videurs maghrébins ou aux policiers de la BAC ?

Alors qu’il y a tant de séniors à insulter, de tétraplégiques à frapper, de caniches à shooter ou d’enfants sur qui cracher dans les bacs à sable…

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