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UN CHÂTEAU EN ESPAGNE

Handball. Euro 2018. Thierry Anti : " Je pense qu’il n’y aura pas match ! "

« Après, très honnêtement, je crois que la France va battre l’Espagne. Ces derniers n’ont pas tant de moyens que ça d’inquiéter les Bleus. J’irai même plus loin, je pense qu’il n’y aura pas de match. On a beaucoup plus d’arguments pour jouer cette rencontre que l’Espagne. Ils ne sont pas spécialement dans une bonne dynamique, se sont qualifiés à l’arrache et me semblent en difficulté dans leur jeu, là où dans un contexte pas forcément simple, la France a toujours maîtrisé son sujet. »

Heureusement que l’on n’est pas dans un concours de pronostics, sinon beaucoup d’heureux habitants du Grand Ouest auraient perdu de l’oseille en pariant sur la demi-finale de cet Euro croate.

Non, on est juste dans la Chronique du technicien Nantais, dans le journal Ouest France.

Et ce qui donne de la crédibilité à ces quelques lignes, c’est ce petit chapitre en entête :

« Euro 2018. Avant une demi-finale entre la France et l’Espagne, Thierry Anti, l’entraîneur du HBC Nantes ne pouvait pas rester muet, lui qui va compter ce soir sur le parquet, pas moins de six joueurs de son équipe. Quatre chez les Bleus et deux dans les rangs espagnols, sans oublier son gendre, Valero Rivera. »

Si la France avait mis aux ibères la musette annoncée, les lecteurs auraient sans doute crié au génie. Personnellement, je suis un piètre pronostiqueur, mais si le rédacteur en chef de Ouest France lit cette chronique, je peux lui donner mon téléphone, 0687386421, je pense que je serai disponible pour la prochaine grande compétition.

Mais parlons un peu du match, ce qui est plus facile après qu’avant, comme me le suggèreraient avec raison les nombreux supporters du H, en particulier les fans du Manager Général de ce Club.

Pour une fois, contrairement à ce que je peux écrire ou dire la plupart du temps, la performance des gardiens n’est pas à mettre en première ligne dans l’explication de ce résultat.

Statistiquement, les choses sont relativement équilibrées, à 37% pour les portiers espagnols, contre 27%. On ne peut pas fermer la boutique à chaque match comme Omeyer l’a si souvent fait, où Vincent Gérard contre la Suède.

D’autre part, les stats n’expliquent pas tout. On sait que des gardiens ont jadis fait basculer un match sur un arrêt déterminant en fin de match.

L’occasion est trop belle de rendre à nouveau hommage à Philippe Médard, qui était passé maître dans l’art d’arrêter le ballon qu’il fallait pour gagner un match. Pour ceux qui n’auraient pas eu le bonheur de voir le gabinien en action, on peut se rappeler de Titi en prolongations du Mondial 2011, ou Lavrov en quarts contre les Bleus aux JO 2004.

Le grand Cyril Dumoulin fera des arrêts importants en fin de match, le colossal Arpad Sterbik aura beau faire un récital aux jets de 7m, je pense une fois n’est pas coutume, que la vérité de ce match n’est pas là.

Une petite parenthèse avant cette brillante analyse que vous attendez tous, qui peut dire à Denis Balbir qu’on ne dit pas jet à sept mètres ou remontée de balle ?

Une remontée, c’est plus gastrique.

Greg, si pour une fois tu me lis…

Tout d’abord, l’Espagne n’est pas n’importe qui.

Sans avoir le palmarès des français, on parle quand même d’une nation qui a enquillé 12 breloques depuis 1996, dont deux titres de champions du Monde en 2005 et en 2013, avec JC Pastor et V Rivera comme coaches.

Aujourd’hui, c’est Jordi Ribera qui mène la danse, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bougre avait bien préparé son coup.

Tactiquement, malgré des cadres ayant dépassé les 35 piges, les espagnols vont aller à chaque attaque au bout du refus de jeu. Le tout orchestré de main de maître par un duo Sarmiento/Entrerrios qui fait son meilleur match de l’Euro.

On ne parle pas d’Alberto, mais bien de Raoul, celui du Barça, pas des Tontons flingueurs.

« La charnière centrale », composée de Gedeon Guardiola et de Viran Moros fera comme souvent un grand match, comme en 2013 quand ils s'offrirent l'or mondial.

De l’autre côté, le staff tricolore attend la 45e minute pour véritablement réagir et lancer en particulier Romain Lagarde sur le terrain.

A l’image de Tony Parker aux JO de Rio, Nikola Karabatic a été loin de survoler ce match.

Comme pour l’idole des Spurs, cette demi-finale ne restera pas au firmament des meilleurs matchs de Nikola, avec un 3/8 aux tirs et une passe décisive.

On ne parlera pas de cette hécatombe d’arrières droitiers, et de la contre-performance des gauchers, avant que Valentin Porte n’endosse le costume. Simplement, et sans aller trop loin, la qualité du jeu pratiquée par les français était bien loin de celle du Mondial 2017.

En gros, malgré une équipe vieillissante et des cadres ayant très largement dépassés la trentaine, l’Espagne a dominé et imposé son rythme et son projet de jeu.

Du coup, ça sera une petite finale dimanche contre les danois de Mikkel Hansen, eux aussi privés de graal par une Suède courageuse.

Allez viens Thierry, rendez-vous au PMU de Sucé sur Erdre pour se faire un ptit Parions Sport.

C’est moi qui régale, toi tu me donnes juste les scores des matchs.

Si tu veux, on peut même mettre une pièce sur la finale de l’Open d’Australie.

Et là, on arrête un peu de rigoler, j’espère vraiment que tu vois Cilic gagner…

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