Chacun sait que les Iles Féroé sont un archipel perdu entre la mer de Norvège et l’Atlantique nord, et qu’elles sont, tout comme le Groenland, un pays constitutif du royaume du Danemark.
Nul n’ignore, surtout avec son petit Wikipédia, que 50 000 âmes peuplent ces 18 îles dont la capitale se nomme Torshavn, à un accent près.
La rusticité du climat fait qu’on comprend pourquoi les hommes qui l’habitent, souvent de rudes pêcheurs, ont plus de chances de rencontrer des phoques, des harengs ou des moutons que leur future épouse qui a bien du mal à s’éloigner de la solide cheminée familiale.
Si la démographie est du coup peu galopante, force est de constater que l’Aquavit coule à flot lors des longues soirées d’hiver, et que les vétérinaires ont pas mal de taf avec tous ces phoques pas toujours très bien traités.
Une fois planté le décor de ces paisibles tranches de vie boréales, qui pourrait croire qu’en ces contrées aussi hostiles que reculées, un championnat du monde C de handball fut organisé en 1986, année où Daniel Balavoine eut la mauvaise idée de faire un tour d’hélico!
Une troisième division dans laquelle les bleus du nouveau sélectionneur Daniel Costantini étripent les bataves en finale.
C’est le début d’une ascension inexorable, qui verra une équipe moribonde glaner une médaille de bronze olympique et un titre de champion du monde en moins de dix ans.
30 ans plus tard, la breloque dorée empochée pas loin du cercle polaire ne pèse plus très lourd au milieu des six vrais titres mondiaux et des deux olympiques.
A cette époque, il fallait une loupe pour déchiffrer l’entrefilet d’Anouk Corge dans des colonnes de l’Equipe déjà bardées de foot. Quant à l’audiovisuel, il fallait se contenter des fameux tableaux de résultats de Stade 2, entre deux fou-rires de Daniel Cazal ou de Georges Dominique, à moins que ça ne soit Pierre Fulla.
Une ère révolue, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, ni imaginer, une période où le handbol luttait pour exister et sortir des cours d’école dans lesquelles il était le sport roi.
Nos champions et nos championnes étaient à peu près aussi connus que le sont aujourd’hui ceux de curling ou d’ultimate, le bilboquet n’étant pas encore olympique.
Celui ou celle qui se réveillerait d’une longue sieste débutée à la fin des années 80 aurait vraiment du mal à y croire.
Finis les matchs galères contre les belges ou les italiens, finis les branlées mémorables contre des russes, des allemands ou des roumains en face de qui nous n’étions que des sales gosses à qui il fallait mettre une bonne fessée.
Envisager un tel avenir aurait offert à l’auteur d’une pensée aussi détraquée un aller simple pour l’hôpital psychiatrique, avec un traitement à décorner un buffle. Et que dire du contexte actuel de ce sport, avec ses sponsors, ses partenaires et ses budgets, reléguant ses cousins du basket et du volley à plusieurs encablures.
Tous les voyants sont au vert.
Le mondial en France a été une superbe réussite populaire, médiatique et sportive. Le niveau du championnat devient très élevé, avec un grand club parisien et des places fortes régionales difficiles à prendre. Un championnat où personne n’est certain de gagner le prochain match, constellé de stars mondiales qui sont arrivées ou revenues en France.
Et puis il y a du hand à la télé, chez nos amis de Bein 3 ou 4 jours par semaine, réalisé par une équipe impliquée, compétente et passionnée.
L’image que ce sport et ses champions véhiculent dans le grand public est exceptionnelle, et l’erreur de jeunesse de quelques-uns semble largement pardonnée.
Alors jusqu’ici tout va bien. Pas de quoi s’agiter ou écrire une chronique.
Et pourtant.
Les rives du lac Léman s’éloignent et ne seront bientôt qu’un souvenir de vacances, et ce premier weekend de septembre est idéal pour se reposer et flâner un peu. Et accessoirement se poser sur l’accessoire qui en pareil cas devient indispensable, le canap.
A jour dans Game of Throne, je me dis que la cartouche entre John Snow et la mère des Dragons est imminente. Même si un de ses trois enfants nous a quittés transpercé par le jet de 350 mètres du javelot d'un marcheur blanc, qui ferait mieux de s’inscrire aux prochains JO. Et tout ça pour sauver le bâtard, qui en plus va se taper la blondasse. Il n’y a pas plus de justice que de morale.
Une semaine après l’ambigu combat du siècle, et alors que Neymar joue à la baballe de l’autre côté de l’Atlantique, je me dis que l’occaz est belle pour une overdose de sport devant la téloche, le tout sans alcool, je tiens à le préciser.
L’évènement, c’est bien sûr le neuvième titre mondial de Teddy ! No comment.
L’US open boucle juste sa première semaine, et Roger s’est refait la cerise contre Feliciano Lopez, en attendant un autre gaucher espagnol. La team Yavbou a beugué et Hamilton s’est imposé sur les terres de Ferrari.
Un programme sympa, mais il y avait aussi une finale PSG / Nantes au trophée des champions.
Le parquet regorge autant de stars mondiales que les tribunes de la Kindarena de Rouen sont clairsemées.
Le H domine dès la première seconde un PSG à l’effectif extraordinaire, le jeu pratiqué par les nantais est brillant, les commentaires sont bons, et pourtant, je dois avouer quelque chose de terrible, qui sûrement me condamne aux flammes de l’enfer :
J’ai zappé !
L’impression de voir un peu toujours la même chose, deux blocs qui s’affrontent dans une bande de trois mètres, entre 6 et 9.
Une dimension tactique souvent réduite à la répétition de gestes efficaces.
Le résultat d’un match qui tient souvent au duel entre tireur et gardien.
Certains pourraient voir ici une certaine lassitude ou une pointe de rancœur.
Ou pas.
Mais le pompon, la catastrophe absolue, ce sont ces séquences sans gardien ou un but est marqué dans un but vide. Imaginez une attaque au volley sans joueurs en face, ou un point au tennis où on obligerait l’adversaire à jouer à genoux, ou sans raquette…
Et puis gagner n’interdit pas de se marrer un peu, dans les interviews comme dans les analyses.
Sans trop se la raconter ni se prendre au sérieux.
Après Florent, on attend Kéké la braise en LNH .