En Mai, fais ce qu’il te plait !
Tout le monde connait l’adage.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les citoyens français l’avaient déjà fait en Avril, les trois-quarts ayant renvoyé ceux qui nous gouvernent depuis toujours à leurs chères études, ou à certains postes de haut-fonctionnaires si chichement rémunérés. Un bon coup de pied au cul de ceux qui nous vendent du rêve depuis des lustres, qui envoie en finale deux candidats qui se revendiquent avant toute chose comme antisystèmes. Contre le système, sans que personne ne sache trop pour quoi ils sont, et ce ne sont pas les insoumis de Jean-Luc, ou les volontaristes de François qui diront le contraire.
La France qui gagne contre celle qui perd, la France des villes contre celle des champs, celle des quartiers contre celle des centre-villes, le duel risque d’être plus indécis qu’en 2002. Un buveur de Corona resté fameux y avait reconduit un célèbre borgne aux frontières de Saint-Cloud, modeste bourgade de l’Ouest parisien.
Y’en a marre des analyses stériles, ou des visions caricaturales. La seule chose dont on soit à peu près sûrs, c’est que certains remèdes du golden boy picard, prodigués à coup d’ordonnances, ont peu de chance d’émoustiller les masses populaires. Quant au programme de la vierge bleue marine, nouvelle égérie du monde ouvrier, il me faudrait sombrer dans le crack, ou re-croire au Père Noel pour penser une seconde qu’elle puisse l’appliquer. Alors pour son efficacité !
C’est vraiment dommage, en particulier pour ce qu’ils avaient prévus dans le domaine du sport, plus que jamais maillon essentiel de leur vision de la société. A ma droite, lutter contre la financiarisation du sport professionnel et imposer la laïcité et la neutralité dans les clubs. A ma gauche, enfin au milieu, valoriser le bénévolat, favoriser les partenariats écoles-associations, favoriser la pratique sportive en entreprise ou dans les garderies. Quelle ambition pour la France, il est regrettable que des mesures d’une telle envergure doivent peut-être rester, avec tant d’autres, dans les cartons de la campagne électorale.
Mais vive la fiction ! J’aurai pu vous embarquer dans un Huber à remonter le temps et imaginer ce que serait un match de hand après cinq années « en marche », mais j’ai trouvé la fille de Jean-Marie tellement subtile et nuancée lors du débat, que j’ai décidé de lui rendre un hommage bien mérité.
Lidl est reparti en Allemagne, repassant une frontière qu’il n’aurait jamais dû franchir en 1988. Trop de droits de douane, certains des 30 000 salariés français ont fort heureusement retrouvé des CDD de 18H hebdomadaires dans des enseignes bien de chez nous. Les autres ont repris les places laissées vacantes par tous ces épiciers basanés curieusement repartis dans leurs pays d’origine. Des CDI de 75H par semaine, généreusement rétribués d’un SMIC, où ils vérifient avec bonheur que le travail c’est la santé.
La Lidl Starligue est enfin redevenue le championnat de France de première division. Il se murmure dans les officines que des entreprises tricolores comme Renault ou LVMH pourraient décrocher un nouveau naming, mais il leur faut débourser au moins cinq millions de francs ! On parle aussi de Vichy-Célestin, mais le dossier semble au point mort.
Les spectateurs se régalent à nouveau, tellement ils en avaient marre de voir des joueurs aussi fades que Hansen, Dolenec, Lazarov et tant d’autres. Les facéties, et autres roucoulettes, d’Uwe Gensheimer n’amusaient plus personne, un peu comme celles d’ Isacovic, Smailagic et Basic 30 ans plus tôt, quand ces voleurs de poules étaient déjà venus manger le pain des français. Pour certains, ils avaient poussé le bouchon jusqu’à faire des enfants, ces derniers devenant français ! Mais là, on est à l’abri, la remise en cause du droit du sol nous protège contre le péril d'un nouveau Karabatic.
Les joueurs d’outre-mer sont là pour amener une dose raisonnable de diversité, et le ministre de la coopération envisage d’autoriser un quota de joueurs africains, à condition d’être payés en francs CFA.
Les choses sont rentrées dans l’ordre, celle des années 80 quand la France végétait dans les tréfonds du handball mondial. On reprendra des vraies branlées en coupe d’Europe, ce qui permettra à tous de se recentrer sur l’essentiel, sans se laisser disperser par des amuseurs de tous poils.
Le soleil joue les divas et se fait désirer, l’horizon ne s’éclaircit pas pour tout le monde et l’envie de faire une grosse bêtise est légitime.
Ne tombez pas dans la drogue et n’allez pas sniffer de poudre de Perlimpinpin, retrouvons-nous dimanche sur les bords de Marne pour boire un petit coup de blanc. Si vous voulez, c’est moi qui paye la première.