La tête encore dans cette sixième étoile, il a fallu rapidement se replonger dans les vicissitudes de la Lidl Starligue.
Le mécanisme est impitoyable, avec un sentiment de manque proportionnel à la quantité de came qu’on a ingurgité pendant le Mondial. On pourra regretter le fait qu’une grande chaîne publique de télé n'en diffuse les matchs qu'à partir des quarts. Si certains considèrent ça comme plus qu’un détail, on a vécu pendant trois semaines dans un monde fait de handball et d’eau fraîche. Pas moyen, à part pour les petits chanceux qui étaient consignés en Lozère ou dans les mornes plaines de Seine et Marne, de passer plus de cinq minutes sans entendre parler de ce sport.
Un tsunami médiatique et publicitaire invraisemblable, qui est parti aussi vite qu’il était arrivé. Une fois le dernier coup de balai mis dans les couloirs du POPB, heu pardon, l’Accor Hôtel Arena, et la dernière coupe de champagne éclusée à l’Elysée, le hand est rapidement redevenu un sport qui a du mal à franchir les pages de l’Equipe, les ondes de Bein ou des médias spécialisés.
La faute à ce maudit Tournoi des 6 Nations, à ces impertinents de parisiens qui ont eu la mauvaise idée de fesser le Barça, ou à la Coupe de France, mais de foot. Et pourtant, le temps où Montpellier assommait la D1, et où Barcelone, Kiel et Ciudad Real faisait de même avec la Ligue des Champions, semble révolu. L’ingrédient indispensable, la fameuse incertitude du sport est bien là. Du suspens, autant en France qu’en Europe, personne ne peut prédire ce qui se passera d’ici la fin de saison.
Il y a surement deux équipes qui se seraient bien passées de ce piment dans leur assiette.
Il y quatre ans, Dunkerque finissait deuxième du championnat derrière le PSG sauce Qatari, avant de terrasser le nouvel ogre de la D1 l’année suivante pour s’offrir un titre magnifique. L’occasion méritée de saluer le boulot de Patrick Cazal, Arnaud Calbry, et la politique du Président Vandaele et de l’inusable Régis Giunta. Une véritable réussite derrière laquelle plane l’ombre du baron local Michel Delebarre. Sa défaite aux élections de 2014 a signé le gel du projet de la future grande salle. Mais surtout, le club a du mal à confirmer son titre exceptionnel de 2014, finissant les deux saisons suivantes à la 5e puis à la 7e place, avec beaucoup de stabilité dans le staff et l’effectif.
Cesson Sévigné est une charmante bourgade de l’agglomération rennaise, qui a la particularité d’évoluer dans l’élite française depuis 2009. David Christmann avait conduit le club de N1 en D1, terminant 7e en 2013 et 2014. Yérime Sylla, ancien coach de l’USDK lui a succédé, maintenant celui qui est devenu le Cesson Rennes Métropole à la 7e et à la 8e place les deux dernières saisons. Une permanence remarquable dans les performances, qui là-aussi inspire beaucoup de respect pour le travail effectué. Mais les temps sont durs, et ces deux places fortes sont en danger. A ce jour, personne n’a cédé à la panique, et tout le monde fait confiance à des gars qui ont prouvé leurs capacités pour rectifier le tir.
11e et 12e, avec 9 points au compteur, bien encadrés par les deux Val de marnais. Créteil, le premier relégable est à 2 points, et Ivry, le 10e, a 3points d’avance. Il est inutile et beaucoup trop tôt pour tirer des plans sur la comète, mais il est urgent d’engranger les points. Ces deux équipes restent bredouilles en 2017 dans cet après-Mondial, après deux journées où, il est vrai, elles se sont coltinées des cadors.
Cesson recevra Ivry, et Dunkerque aura la visite de Sélestat, autant dire que la victoire est impérative, avant d’aller à Nîmes pour les bretons, et au PSG pour les flandriens. Sans faire injure aux alsaciens, on peut considérer que personne, de Saran à Créteil ne peut se considérer comme tiré d’affaire. Il reste 11 journées pour cravacher, en s’imaginant que le Dunkerque/Aix et le Créteil/Cesson de la 26e et dernière pourraient être dramatiques.
On est mal patron, on est mal.