Je sais juste que j'ai pris goût à l'écriture. C'est devenu une chose que j'adore faire, sans tourner autour en cercles concentriques avant de m'y mettre, comme le rapace de la procrastination que je suis souvent. Un peu comme remplir ma déclaration de revenus à deux heures de la fermeture du serveur, sans remettre la main sur le décompte de charges de l'année précédente. Et oui les amis, je suis propriétaire foncier, et de pauvres bougres triment pour me payer un loyer. J'aime le sentiment du devoir accompli une fois remplies ces quelques pages initialement blanches. Un peu comme quand Monsieur fait de même avec sa femme. Heureusement pour ma carrière littéraire, je ne suis pas marié, parce que ça voudrait dire que je passe plus de temps sur celle qui partage mon cassoulet que sur mon ordinateur. Et puis ça me permet de fantasmer sur ma lectrice qui préfère sans doute me lire que subir mes assauts, qui eux, finissent souvent pareil. Dans les deux cas attention à ne pas trop me complimenter. L'homme a besoin d’être admiré, ça décuple son amour et accessoirement sa libido. Alors sa compagne doit distiller ses mots avec parcimonie, pas trop pour éviter l'effet cocotte-minute, mais de temps en temps pour rallumer la chaudière. Pas facile quand on sait qu'elle conforte et façonne un homme en lui donnant les clés de sa boutique. C'est un processus incroyablement puissant pour celui qu'elle choisit, et impitoyable pour qui n'est pas invité au bal. Aucun rapport avec ce que je voulais écrire, et dont je ne me rappelle toujours pas. Ça y est, ça me revient, je voulais vous parler d’Alzheimer. Dans cette France morose on a tendance à tout noircir, et à voir le mauvais côté des choses. Déjà, on a tous rigolé, bien aidés par quelques Ricard, majuscule et pas de s, en assistant au combat contre les allemands d'un papy gâteux, quarante ans après, entre la poire et le fromage. Pour les plus jeunes n'ayant pas eu ce privilège, ça va devenir de plus en plus dur, il faut se rabattre sur des anciens d'Algérie, ou de 68, les CRS jouant le rôle tout en nuances de nos cousins germains. Moins marrant, surtout pour les pauvres malchanceux ayant des flics ou des arabes dans leur famille. Rien de mal à se faire du bien en rigolant un bon coup. Et puis qui nous dit que le sénile ne serait pas le plus heureux des hommes ? Pas lui en tout cas, il ne sait pas qu’il a un sévère pet au casque. Ça va Papy ? Ta gueule Helmut, mort aux boches ! Plus acceptable que dégage Mohamed, les arabes dehors ! Pour les pessimistes du verre à moitié vide, je leur conseillerais tout d'abord de le boire entièrement, comme ça pas de discussion stérile. Ensuite pourquoi ne pas se laisser aller à l'évidence, Papy retrouve une seconde jeunesse, des décennies après. Plus fort que la DHEA. Plus fort que le bistouri du chirurgien plastique. Et beaucoup moins cher, sauf pour la famille qui met l’ancêtre en maison de retraite spécialisée, mais vous vous en foutez ce n'est pas votre pognon. C'est la fin des états d'âme amoureux ou de l'errance sexuelle. Je me suis toujours demandé si l’andropause était une réalité, et si oui, quand elle devait arriver. Angoissant de se dire qu'on peut devenir indifférent à ce qui se passe sous une jupe, ou promesse de tranquillité, plus attiré par un scrabble ou son potager, que par y mettre ses mains déformées par les rhumatismes dessous. Les maisons de retraite sont de véritables clapiers Tacatacatac, matin, midi et soir On est loin d'une vision platonique de l'andropause, ce qui me conforte, bien loin de ce que je disais il y a quelques lignes. Et dont je me rappelle à peine. La fonction crée l'organe, et une pratique intensive entretient plus que l'amitié. Et là aussi on peut se dire que ne plus avoir toute sa tête est plutôt une bonne chose. On peut mettre ou prendre une cartouche, sans savoir qu'on vient de le faire, ni que c'était avec cette personne. Dès qu'on est opérationnel, d'une seconde pour Madame à quelques minutes pour Monsieur, s'il est normalement constitué, rien ne vous empêche de remettre le couvert. Et pour ceux qui vivent en couple, c'est un vaccin merveilleux contre l'usure du quotidien. Vous vous réveillez aux cotés de votre femme, ou mari, sans savoir qui peut bien partager votre lit, ni ce que vous avez bien pu faire la veille au soir. Bonjour, mais que faites-vous dans mon lit ? Et crac. Tacatacatac. Vous trompez votre conjoint sans savoir que vous ne le faites pas, et l'autre se dit que vous l'honorez avec vigueur. La recette du bonheur, le secret absolu pour bien vivre à deux.
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