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QUE FAIRE QUAND ON A PLUS DE RAISON DE VIVRE


« Te tuer connard », pourrait me dire quelqu'un de logique Évidemment, mes nombreux amis, mes enfants, mes parents, qui ne peuvent pas être plus nombreux, mes soupirantes me diraient le contraire « Ça va pas non, tu n'as pas le droit, on t'aime! » Jusqu'à mes voisins si ça se trouve Non là je crois que je fantasme De toute façon, il n'y a pas plus égoïste qu'un suicidé, à moins d'arborer le fringant uniforme des pilotes de la Lufthansa et d'associer quelques quidams à son projet convivial En finir parce que les choses ne peuvent qu’aller de mal en pis est presque marqué du sceau de la sagesse Comme cet indien, fier et serein, qui s'en va sur sa colline pour ne jamais en revenir Plus spirituel que le génocide qui rappelle à ses frères depuis des siècles que les éléments ne sont pas toujours de son coté Ma voiture ne démarre plus Je viens de faire connaissance avec les huissiers, sans majuscule, ce corps de métier si bienveillant Ma dernière facture d'électricité s'élève, c'est le mot, à 540,72 €, dont 107,24 € de taxes aux collectivités et 87,93 € de TVA Et pourquoi pas 100 coups de bâton en place publique ? J'en rajoute sûrement Ceux qui en ont marre de me voir pleurnicher pourraient me parler du fameux verre à moitié... « Plein, espèce de fiotte, on est là, on t'aime » Alors que celui qui le voit vide rêverait de trouver un complice qui prenne sa détresse en compte Avant de lui tendre une main secourable Se sentir compris et éventuellement aidé Beaucoup plus utile que du bla bla Le meilleur moyen pour s'éviter un itinéraire de délestage, sur un divan savamment disposé au milieu de statuettes africaines ou d'estampes japonaises Et qui porte si bien son nom qu'il allégera votre larfeuil peu épais d'un bifton de 50 balles, sans finition en plus Dommage, ce beau barbu aurait pu m'exciter Le verre, une toute petite moitié, tant les satisfactions se sont faites aussi rares que la pluie dans le Sahel Les impôts, les bâches, les bugs..., difficile de ne pas le voir quasiment vide Moitié vide, moitié plein, quelle connerie Vide après l'avoir bu Plein après l'avoir rempli Et pas qu'à moitié Et pas qu'un seul Greame Allwright demandait à sa jolie bouteille de bien vouloir le laisser tranquille Pourquoi parler de bouteille quand on écrit une chansonnette ? Ça aurait pu être un cubi Une barrique « Jolie barrique Sacrée barrique Veux-tu me laisser tranquille » Non c'est moins beau Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse Une manière facile de quitter le plancher des vaches Une réponse autodestructrice à une question existentielle Être seul et faire le vide autour de soi Alors qu'on aspire au contraire Se défoncer Pour fuir Et se faire souffrir plus encore Comme le sexe Sans se A moins que ça ne soit l'inverse Avec faire Une fidèle lectrice, qui pourtant ne l'a pas toujours été, me disait récemment que le sexe est partout, sous toutes ses formes dans ces bafouilles Vade retro La mèche rebelle et la cuisse souvent légère, elle ose jouer les prudes en me lisant assise sur ses toilettes L'avantage du smartphone ou de la tablette sur les pages de cahier, c'est qu'on risque moins de bugger, beuguer pour les francophiles, en s'essuyant avec une fois ses besoins assouvis Vivre les choses comme un besoin, destructeur Ou comme un plaisir A faire et à se faire Pas du tout la même chose Et pourtant c'est toujours pareil Du câble qu'on déroule et des gamètes qu'on envoie à la mort dans des contrées plus ou moins hospitalières Baiser est un acte infanticide N'est-ce pas Monsieur le Curé ? Le bonobo, ainsi que le clébard, ne se posent pas ce type de question L'amour, l'inceste, le plaisir féminin, les restaurants chers et prétentieux, les chambres d’hôtel et les pensions alimentaires, c'est plus pour cet animal étrange au cerveau torturé Encore que le rude berger du Péloponnèse semble plus serein que le banlieusard parisien ou la belle des champs de betterave, moins sexy que de blé Charles Ingalls, les meules de foin..., plus glamour que de donner son corps, pourtant brûlant de désir, sur un tas de betteraves gluant Ce berger, disais-je avant de m'interrompre aveuglé par mes fantasmes bucoliques, a une vision rustre des choses Si sa femme veut pas, sa chèvre a moyennement le droit à la parole, encore moins que sa charmante épouse Je mesure là combien celui qui ambitionne d'aligner quelques mots sur un ordinateur pourri se laisse embarquer par ses lecteurs Quitter la terre pour une imprimante qui a rendu l’âme est ridicule, du domaine du prétexte, ou de la goutte d'eau qui fait déborder la gourde L'amour, la santé, la famille, le travail, le pognon Tout est bon dans le cochon Une bouteille à la mer, dernière station avant le message macabre Fantasme là-aussi Et pour le coup pas sexuel Bien fait pour les lectrices que ma prose émoustillerait Aucune chance que ma bouteille atterrisse dans les steppes arides sus-citées Et que Demis, le puissant berger, pas Roussos, décide de quitter femme et chèvres pour s'occuper de moi, son petit français si fragile Calmez-vous lectrices salaces, tous les grecs ne sont pas sodomites ! Mmêêêmêêêmêê La folle complainte chevrotante, l'hiver au coin des oliviers

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