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TU QUOQUE MI FILI

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 13 oct.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

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Un peu de latin dans ce monde de brutes ne peut pas vous faire de mal tas d’ignares.


L’hémicycle est un panier de crabes où tous les coups sont permis. Un collège du 9-3 profond ne renierait pas insultes et quolibets qui y fusent régulièrement. Même en SEGPA, les jeunes finissent par se mettre d’accord après 17 bagarres pour faire deux équipes et taper un foot : au palais Bourbon, on peut attendre encore un moment que les 577 garnements parlementent enfin et œuvrent pour le bien commun.

Si certains pugilats sont restées célèbres au sein de la vénérable institution, si certains conflits se réglaient sur le pré au petit matin, notre pays n’a encore jamais vécu l’épisode sanglant survenu en 44 avant Jean-Christophe. Jules César, le prestigieux conquérant des Gaules s’est autoproclamé dictateur à vie comme le fit Mobutu quelques années plus tard…  bien aidé par la CIA, célèbre organisation philanthropique. 60 sénateurs romains, peu sensibles à son manque flagrant d’humilité, le lardent de 23 coups de couteau, ce qui n’est jamais trop bon pour la santé.  


Mais cette fameuse histoire le serait beaucoup moins si parmi ces 23 notables ne se  dissimulait pas le propre fils de l’empereur, Brutus : « tu quoque mi fili » ( toi aussi mon propre fils ), aurait murmuré Jules dans un dernier souffle. 


La politique est un nid de vipère où les parricides sont monnaie courante.

Malgré un âge qui finira bien par devenir canonique, on s’en tiendra à la Ve République, celle que le Général nous a légué. Le Saint homme a gouverné, est parti, puis est revenu avant de s’en aller définitivement poser ses fesses dans une des deux églises de Colombey, sans que personne autour de lui n’y trouve à redire.

Premier ministre, Georges Pompidou lui succède assez naturellement. Champion toutes catégories du faux-semblant et de la manipulation, François Mitterrand décrochera la timbale élyséenne en 1981 : adversaires, camarades, électeurs, docteur, résistants, femme, journalistes, Renaud, contribuable, collabos, maîtresses, labrador … il y en a pour tout le monde. Plutôt que d’en parler, Jean-Edern, Roger-Patrice, François ou Pierre ont choisi la quiétude du silence éternel.


Après le décès de Pompidou, tout le monde pense que son premier ministre Jacques Chaban-Delmas sera le prochain président. Tout le monde… sauf le ministre de l’intérieur qui fédère 43 députés UDR pour faire élire Valéry Giscard d’Estaing, fringant ministre des finances. Une trahison vaut bien un petit cadeau, Jacques Chirac sera son chef de gouvernement.

La plupart du temps ghosté par le divin chauve de Chamalières, le grand Jacques ne tient pas en place et fonde le RPR en 76 pour à nouveau rassembler les gaullistes. En 81, il se présente contre son ancien boss qui le devance facilement au 1er tour. Son soutien au 2e est minimaliste, la légende veut que ses équipes de campagne appellent sous le manteau à voter Mitterrand !

Réélu en 88, le décoré de la francisque perd les législatives de 93. Vacciné par la cohabitation de 86, Chirac préfère envoyer Edouard Balladur à Matignon. Dopé par les sondages, son « ami de trente ans » se présente contre lui en 95. Mais une campagne dynamique envoie enfin à l’Elysée celui qui, dans les années 50, vendait l’ « Humanité » sur les trottoirs du quartier Latin.  


Chiraquien du premier cercle, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à poignarder son mentor en misant sur le mauvais cheval en 95. Après un septennat traversée du désert, l’agité de Neuilly revient aux affaires lors du 2e avant de gravir les fameuses marches en 2007. Il n’aurait pas dû passer si Ségolène Royal, la diva du Poitou, n’avait pas été lâchée par les « éléphants » du PS, au premier rang desquels son compagnon François Hollande la soutient du bout des doigts ; le couple officialise sa rupture le soir du second tour…

Déjouant tous les pronostics, François est élu en 2012. Trahi par son  ministre de l’économie, un certain Emmanuel Macron, il ne se présente même pas en 2017 et voit le nouveau « Mozart de la finance » lui succéder. Il faut dire que François Fillon, l’unique 1er ministre de Sarkozy, s’est pris les pieds dans le tapis après s’être retourné contre son ancien patron.


L’histoire politique est un éternel recommencement, le temps se gâte pour notre « golden boy picard » : ses deux créatures Brutus Philippe et Brutus Attal ne l’ont pas encore poignardé mais demandent sa démission. C’est bon signe, un des deux sera peut-être président un jour…

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