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L'ENDURANCE

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 5 août
  • 3 min de lecture
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Le prof de sport en jogging crado ne sévit plus depuis longtemps… avec lui la bonne vielle séance d’endurance de 16 tours de terrain en plein cagnard en sortant de la cantine après de copieuses spaghettis bolognaises. Au programme une bonne gerbe et des rillettes qui macèrent sous les bras jusqu’à la sonnerie de 17H00.


D’inspiration suédoise, militaire puis humaniste, la pratique scolaire a significativement évolué au cours du temps jusqu’à devenir cette fameuse leçon d’EPS dispensée par des enseignants surdiplômés. Comme des milliers de collègues à la fin des années 80, NC ambitionnait entre autre, de développer les capacités aérobiques de ses élèves. Ces petits chanceux cavalaient souvent de 20 à 30 minutes, parfois 60 quand on passait aux choses sérieuses. Le pire, c’est qu’il n’y avait même pas de LIDL à la sortie du bahut pour se réconforter avec un bon paquet de chips barbecue, bien meilleures que les poulet rôti.


30 ans plus tard, faire courir notre jeunesse est devenu un gageure. Pas derrière un ballon ou devant un toutou de la brigade canine, mais bêtement, dans un parc ou autour d’un stade. Quoique bouilli, ce cher NC sévit toujours dans un établissement public du second degré. Ses certitudes éducatives se sont évaporées depuis longtemps, mais il sait que trottiner plus de deux minutes est devenu plus difficile que de décrocher le bachot.


     - Allez on s’échauffe !

     - Il fait trop froid aujourd’hui.

     - Justement, faites moi trois tours de stade.

     - Mais il pleut c’est trop dangereux on va glisser.

     - Allez, c’est parti !

     - Mais M’sieur, on n’a pas eu le temps de digérer.

     - Si ça continue, je vais vous coller un zéro !

     - On s’en fout c’est le 6e.

     - Bande de tafioles !


Heureusement pour lui, un peu de virilisme passe mieux dans le 93 que dans le 3e arrondissement…

 

Le niveau scolaire est en chute libre mais l’Ecole de la République est là qui se dresse contre les discriminations sociales, physiques, sexistes, racistes ou homophobes. Elle combat sans relâche le harcèlement qui gangrène les cours de récré et sous peu, une terrible injustice sera réparée : les iels auront leurs propres toilettes. La France remontera sérieusement au classement PISA ( Pissotière Administration ).

La santé publique est un enjeu majeur, avec des centaines de milliards à la clé. Ceux qui nous gouvernent le savent, mieux vaut crever tard que qu’ignare. Pour lutter contre les méfaits de la sédentarité, le Conseil Supérieur des Programmes a sorti l’artillerie lourde.

Notre chère jeunesse baigne depuis des décennies dans le meilleur système éducatif du monde. Régulièrement, de sournois complotistes rétrogradent la France au classement mondial des acquis scolaires; on se demande si cet organisme n’est pas noyauté par le Mossad et des anciens du KGB. La preuve, un lycéen Syrien a moins de compétences en français et en maths que les nôtres, même s’il démonte et de remonte une Kalachnikov en moins de 45 secondes. Pour la course c’est pareil : il peut courir 1h30 à 47° en portant son petit frère, mais cet écervelé se montre incapable de devenir l’acteur de la construction de ses propres objectifs et leçons. Chez nous, on apprend à apprendre, en concevant, produisant et analysant un ensemble d’efforts de course à pied. Comment ? En modulant les allures, durées et récupérations en fonction de son propre niveau, état de forme et d’un mobile choisi !

Et le tout en 10 séances s’il vous plaît !


Le métèque ou l’élève du XXe siècle  court comme un âne, contrairement au français qui finit expert en physiologie, autonome et engagé, garant de l’appropriation d’un habitus santé. Plus de MacDo ni de longues heures sur le canapé, les collégiens produisent et identifient les effets immédiats de la course en durée sur l’organisme. Plus tard,  nos ados passent aux effets différés et délaissent le savoir courir pour le savoir s’entraîner pour l’entretien et le développement de soi.

Pourquoi nager quand on peut réduire son maître couple dans un milieu soumis à la mécanique des fluides et au principe d’Archimède ? Pourquoi parler anglais quand on peut familiariser l’élève à toutes les composantes phonologiques qui caractérisent la langue ?


« L’ambition, cancer de l’âme, se consume à sa propre flamme », écrivait le poète. Encore un minable qui n’a aucune chance de finir au Conseil Supérieur des Programmes…

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